Il n’a fallu que 48 h au général Salif Traoré, ministre de la Sécurité et de la Protection civile, pour mettre le grappin sur plus de 700 suspects dans la ville de Bamako. C’est le résultat de la pression forte exercée sur le premier responsable du département de la Sécurité pour que ses services remportent un tel succès. Autrement, il y avait une volonté de laisser faire les bandits d’autant plus que parmi les personnes arrêtées se trouve une dizaine de malfrats recherchés.
Sans le vouloir certainement, le ministère de la Sécurité a rapidement donné les preuves de sa part de responsabilité dans la persistance de l’insécurité dans la capitale. Son communiqué censé fournir des détails chiffrés de la moisson des patrouilles indique bien que les policiers et les gendarmes savaient où se cachaient les bandits qui ont semé la peur à Bamako pendant des années sans être inquiétés.
Sur les antennes d’une radio de Bamako, le général Salif Traoré lui-même a déclaré que le banditisme n’a pas prospéré avant aujourd’hui. Question : pourquoi il n’a pas alors pris les mesures nécessaires pour circonscrire le banditisme pendant tout ce temps? Il lui sera clairement difficile de convaincre les Maliens sur cette question. Pendant longtemps, il a fermé les yeux sur les agissements des bandits qui ont tué plusieurs citoyens à Bamako pour les dépouiller de leurs biens.
Le problème est que tout le monde est convaincu qu’il existe un deal entre les bandits et ceux qui sont chargés de les combattre. Un exemple frappant est le grand bandit de Baco-Djicoroni spécialisé dans le vol des motos. Ce type figure parmi les personnes arrêtées alors que tout le monde savait que la police était informée de l’existence de son réseau de vol. Il avait été arrêté pour le même motif plusieurs fois et relâché par la suite.
De toute évidence, Salif Traoré ne sortira pas par la grande porte dans cette affaire de patrouilles en spectacle, soi-disant pour sécuriser la population de Bamako. Pire, les policiers mettent tout en œuvre pour écorcher son image davantage avec des humiliations qu’ils font subir aux paisibles citoyens. Chose inimaginable, des centaines de personnes ont été terrorisés par des policiers armés en plein jour à Bamako.
La vidéo de cet acte ignoble a été postée sur Facebook le mardi dernier (5 février 2019) et elle a choqué tous les Maliens qui l’ont visualisée. Certains ont pensé qu’il s’agit peut-être de policiers mécontents de la mise en cause du deal que la police entretient en secret avec les bandits. Selon cette thèse, les auteurs de la vidéo ont envie de créer la polémique pour que les bandits puissent trouver un peu de tranquillité.
Pour de nombreux habitants de Bamako, Salif Traoré doit surtout nettoyer devant sa porte en démantelant les réseaux de collaboration entre les bandits et les forces de sécurité. Les brutalités dont les agents ont fait preuve sur le terrain prouvent que Salif n’a pas en réalité le soutien des hommes qu’il commande. Ils ne sont pas contents de la rupture unilatérale du pacte avec le diable.
A.D
NOS prisons ne pas assez de place, il faut renvoyer tous aux champs d’office du NIGER .
MalfrAtlanti$tes surtout…
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