Une cinquantaine de civils ont tués dimanche dernier par des djihadistes qui les accusaient de renseigner les forces armées maliennes. Six membres d’une même famille, parmi lesquels deux femmes, ainsi qu’un avocat et un policier du voisinage ont été tués vendredi dans une attaque revendiquée 24 heures plus tard par l’agence de propagande de l’organisation de l’EI. Les attaques ont été perpétrées dans les localités de Karou, Ouatagouna, Dirga et Déoutéguef situées près de la frontière avec le Niger. Les assaillants circulant à motos, appartiennent probablement à l’État islamique au grand Sahara qui mène des opérations dans la zone. Au nombre des victimes, les femmes et les enfants sont les plus nombreux. Une famille d’un enseignant a été décimée. De nombreux militaires maliens ont été acheminés sur le terrain.
Dans une séries de tweets, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta a exprimé sa « grande consternation » et sa « profonde tristesse » et « condamne avec la plus grande fermeté cet acte ignoble qui ne restera pas impuni ». Un deuil national de 72 heures a été décrété par le président de la Transition malienne, Assimi Goïta, pour rendre hommage aux victimes des attaques simultanées menées dans quatre villages de la commune de Ouatagouna, au nord du pays, dans la nuit de dimanche à lundi.
La Minusma a aussi condamné « avec la plus grande fermeté les attaques barbares perpétrées par des éléments d’un groupe armé non identifié contre les populations civiles, le dimanche 8 août, dans la Commune de Ouatagouna, ainsi que dans les localités de Dirgua, Deouteguef et Karou, dans le cercle d’Ansongo (région de Gao). Selon les sources locales, le bilan provisoire serait de plus de 50 morts et de plusieurs blessés. La Minusma présente ses sincères condoléances aux familles endeuillées, ainsi qu’au gouvernement et au peuple maliens. La Mission souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Ces attaques délibérées contre les populations civiles constituent des atteintes graves au droit international des droits de l’homme et au droit international humanitaire. Elles sont susceptibles d’être qualifiées de crime contre l’humanité par les tribunaux compétents.
Des dispositions sont en cours en vue du déploiement par la Minusma d’une mission sur le terrain pour sécuriser les lieux, ainsi que de l’intensification des patrouilles dans la zone affectée en coordination avec les Forces de défense et de sécurité maliennes. La Mission aidera également à l’ouverture d’une enquête de droits de l’homme afin de déterminer les circonstances dans lesquelles ces atrocités ont été commises et situer les responsabilités, afin d’aider les autorités maliennes à traduire en justice les auteurs de ces crimes.
La Minusma continuera à œuvrer avec le Gouvernement malien en appui à ses efforts de protection des civils. Dans ce contexte, et dans le cadre de son mandat, la Mission continuera à prêter une attention particulière à la mise en œuvre des volets sécuritaires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du Processus d’Alger et au renforcement de la présence des Forces de défense et de sécurité ».