Dans le but de porter assistance et secours aux dogons déplacés dans le village de Tinkelé, commune rurale d’Ouélessebougou, cercle de Kati ; le mardi 12 mars, le collectif des associations du pays dogon était parti à la rencontre du chef du village de Tinkele et lesdits déplacés. Bien vrai que les déplacés ont eu droit à des gestes humanitaires au-delà des engagements pris, l’objectif de cette rencontre était d’échanger avec les habitants du village et les déplacés eux-mêmes au sujet des difficultés que bravent les 202 déplacés Dogons composés de 17 familles. C’était sous la présidence du président dudit collectif, AdamanDiongo et son responsable financier, Mamadou Zikimé, en présence du député de Koro, Issa Togo, du président de la jeunesse d’ADEMA, Lazare Tembely….
Installés au mois de février dernier à Tinkele, les déplacés dogons ont eu droit à la visite d’assistance et de secours du collectif des associations du pays dogon le mardi 12 mars 2019. Arrivé à Tinkele, le collectif accompagné d’une forte délégation s’est d’abord entretenu avec SidikiSamaké, chef du village de Tinkele et les trois conseillers. Juste après les mots de bienvenue suivis des présentations du 1er conseiller du chef du village, Benlen Bakayoko, AdamanDiongo s’est exprimé : « Suite à notre dernière visite ici, les déplacés dogons nous ont expliqué entre autres : les problèmes d’eau, de nourriture et d’école pour les enfants. Grâce aux soutiens et nos appels, nous avons pu avoir des moyens pour offrir un forage à nos frères déplacés. Nous sommes venus avec le technicien pour voir ce qu’il y a lieu de faire. Mais avant le début des travaux, nous souhaiterions avoir votre accord et parler surtout avec vous au sujet du lieu où le forage sera aménagé pour ces réfugiés ». Pour répondre à cette demande, le chef du village, Sidiki Samaké, âgé de 1O1 ans, a demandé au collectif de se patienter en attendant qu’il concerte d’abord le village pour éventuellement voir ce qu’il aura lieu de faire à propos de l’endroit d’aménagement. « Nous n’avons pas refusé qu’un lieu soit montré pour le forage des déplacés, mais avec le morcellement des terres, il faut qu’on fasse en sorte qu’il ne puisse pas y avoir de problèmes après », dit le 1er conseiller de SidikiSamaké avant de donner l’autorisation à la délégation d’aller à la rencontre des réfugiés. Chose qui a fait que le démarrage des travaux de forage n’a pas pu être effectif ce mardi. Arrivée au camp des déplacés, la délégation a d’abord expliqué la raison de sa présence au village avant de faire un don de 100 000F aux dogons déplacés. Interrogé sur la question, le président du collectif, s’explique : « Nous sommes à Tinkele parce qu’il y a des Maliens, notamment des dogons qui ont toujours été victimes des exactions et ont donc décidé de quitter leur village qui est Kassa, dans le cercle de Koro pour s’installer aujourd’hui à Tinkele. Donc, dit-il, nous sommes venus leur rendre visite afin d’évaluer leurs besoins, et voir comment améliorer leurs conditions de vie. Parce qu’ils vivent dans la précarité aujourd’hui, et ont aussi besoin d’aides ». Dans ses propos, Adaman explique que ces 202 réfugiés comportant 17 foyers dont une cinquantaine d’enfants, étaient régulièrement victimes d’attaques des bandits armés.
Satisfait de sa rencontre avec les notables du village, le président du collectif, montre que les 100 000F offerts sont des frais de condiment de ces réfugiés qui ont eu trois tonnes de denrées alimentaires courant février. Il finit en disant qu’une grande collection sera bientôt faite par le collectif et ses soutiens pour pouvoir couvrir certains besoins alimentaires des déplacés.
Quant au député de Koro, l’honorable Issa Togo, il précise que le nombre de ces réfugiés reste très minimal par rapport aux déplacés du centre des cercles de Koro, Bankass et Bandiangara, dont le nombre varie entre 15 milles à 20 milles déplacés. Pour lui, il faut que l’État malien s’assume de même que la communauté internationale pour une sortie de cette crise au lieu de rester à compter des morts. « Parce qu’avec Barkhane, G5 sahel, il n’est pas normal que les gens soient tués comme ça et qu’ils continuent de fuir tous les jours. Les enfants ne vont pas à l’école, l’administration n’est plus là, plus de service minimum, les sous-préfets sont dans les cercles, de même que les services techniques et les maires, donc il faut que l’État joue pleinement son rôle », dit-il avant d’ajouter : « Que les dogons et les peulhs se donnent la main, je dis et je le répète, ce qu’on vit n’est pas un problème entre dogons et peulhs, ce problème est dû à l’abandon de la population par l’État. L’État a abdiqué. S’il n’y a pas d’État, et que les gens estiment qu’ils ne seront pas inquiétés en faisant des coups de feu pour avoir des biens, le nombre de bandits va se multiplier tous les jours », conclut l’honorable.
Mamadou Diarra