Les constructions anarchiques sur la zone aéroportuaire sont dans le collimateur du ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Mohamed Ali Bathily qui a effectué une visite de terrain dans la zone pour informer les occupants de la mesure de salubrité publique. Il est attendu très prochainement une réunion interministérielle sur la question qui doit décider de la démolition des constructions illicites.
Accompagné par une forte délégation de son cabinet, du secrétaire général du ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, du gouverneur du district de Bamako, le représentant le ministre de l’Administration territoriale, le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Mohamed Ali Bathily a effectué une visite de terrain dans la zone aéroportuaire pour informer les occupants de la mise en œuvre de la mesure de sécurisation de l’aéroport.
Le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières a relevé, à cette occasion, une occupation anarchique de la zone aéroportuaire par des constructions qui sont en train de se développer, malgré l’existence de bornes indiquant les limites de l’aéroport. “Nous sommes venus sur le terrain parce que c’est une évidence que l’aéroport est tout simplement vidé de sa substance et l’Etat dépouillé de son patrimoine”, a-t-il dénoncé.
“Les zones en construction sont à moins de quelques kilomètres de la piste d’atterrissage, donc, sous les ailes même des avions, dans des zones réservées au dégagement. Le principe de précaution veut qu’on n’attende pas que les drames surviennent pour se plaindre. Nous voulons que les citoyens, les populations qui sont là comprennent que c’est dangereux ce qu’ils sont en train de faire”, a-t-il averti.
Selon le ministre à moins de 3 kilomètres de la piste, les terrains sont lotis. “Ils sont en construction et les gens sont en train de s’installer royalement. Nous devrions tout simplement nous dire qu’aucun pays ne peut vivre dans la violation perpétuelle et générale de ses lois. Ce sont des situations de violation de la loi que nous relevons ici”.
“La zone aéroportuaire relève de la gestion technique des Aéroports du Mali en tant qu’établissement public national, organe de l’Etat. Elle lui est acquise, c’est un droit que l’établissement exerce en exécution de la mission de service public dont il est investi par la loi. Alors pourquoi d’autres viendraient s’installer là-dessus ? Et si tout le Mali se mettait à aller s’y installer n’importe comment, qu’adviendrait-il de la zone ?”, s’est interrogé le ministre.
Et de préciser l’application de la loi. “Il faut démolir quand les personnes privées occupent les dépendances du domaine public, naturel ou artificiel. Ces zones n’appartiennent pas à ceux qui viennent s’installer. Ces zones appartiennent à tous les Maliens. Elles sont destinées à l’usage commun, dans les conditions fixées par la loi. Pourquoi certains se les approprient ? Qu’un bien collectif, un bien public, subitement perde sa vocation de bien public et se réduire en droits individuels, interpelle le commun des Maliens”, a-t-il soutenu. Il est attendu très prochainement une réunion interministérielle sur la question qui doit décider de la démolition des constructions illicites.
Bréhima Sogoba