Le morcellement illicite des terres à usage d’habitation continue son bonhomme de chemin dans la commune urbaine de Bougouni. Cette fois, c’est le village de Toula situé à 7 km de Bougouni derrière le poste de contrôle PK sur la route de Sikasso qui vient de rentrer dans l’histoire.
En fait, des géomètres qui se font appeler des « Samakés » sont venus de Bamako dans la deuxième semaine de ce mois de mai 2014 pour le morcellement de 10 hectares installés des deux côtés du goudron. Le maire et le préfet étant saisis de l’affaire, le jeudi 15 mai 2014, accompagnés par des gendarmes de la brigade de la gendarmerie de Bougouni se sont transportés sur les lieux.
A leur arrivée, le préfet Cheik Fanta Mady Bouaré instruira aux géomètres d’arrêter les travaux de morcellement des terres convoitées et d’enlever toutes les bornes déjà placées à ce effet. Le préfet leur a fait savoir qu’en entreprenant des travaux de lotissement dans les conditions pareilles, les géomètres s’adonnent à une violation des textes.
Malheureusement ces propos du préfet sont tombés dans les oreilles de sourds, après le retour de la délégation du préfet, les géomètres ont continué le morcellement jusqu’au lundi 19 mai dernier.
Des ressortissants du village de Toula en colère ont saisi à nouveau les mêmes autorités pour la même cause. Suite à cette information, le préfet ordonna la cessation immédiate des travaux et convoqua les géomètres, les propriétaires terriens et la mairie à une réunion urgente dans son bureau.
A l’issue de la rencontre chez le préfet, il s’est avéré que des conseillers du chef de village et les géomètres ont entrepris ces travaux à l’insu des services techniques déconcentrés comme le Service des domaines et le service de l’urbanisme et ce en violation des textes en vigueur.
D’un ton rigoureux, l’exécutif local de Bougouni demanda aux géomètres d’enlever toutes les bornes planquées le même jour. Face à cette instruction, les géomètres ont supplié le préfet de leur accordé un délai de trois (3) jours. Grâce à la négociation des bonnes volontés, cette requête fut acceptée et les bornes ont été enlevées du lundi 19 au mercredi 21 mai 2014.
Après ce scénario les géomètres prédateurs de terres sont rentrés bredouilles à Bamako. Toutes les dépenses engagées pour les travaux ont été nulles et non avenues.
Cependant, les murmures continuent sur l’affaire pour situer la responsabilité de cette action illégale. A la suite d’une investigation sur le terrain, le journal « Le Relais » a appris que le chef de village de Toula, M. Bourama Diakité âgé de 113 ans environ, n’est au courant de rien dans l’affaire. Mais son adjoint, M. Dramane Diakité et un ressortissant du village, Seydou Diakité sont à la base de l’affaire. Selon Seydou Diakité, en 2012, les géomètres « Samaké » seraient venus, un jour, le trouver devant sa maison située en face du goudron.
Les hôtes lui auraient fait savoir qu’ils veulent avoir des endroits au bord du goudron afin de construire des habitations temporaires communément appelées « Sozoro bougou ». Quand Seydou s’est montré favorable à ce projet, ils ont révélé leur vraie intention en affirmant que si le village accepte, ils vont procéder au morcellement des deux côtés du goudron. Et que le partage de lots se fera équitablement entre les villageois, l’Etat et eux-mêmes les géomètres. La clé de répartition était la suivante. Sur chaque 100 lots, 40 reviendraient aux propriétaires terriens, les diakités, 40 à l’état et 20 aux géomètres.
Toujours d’après Seydou Diakité, ressortissant de Toula installé au bord du goudron sur la route de Sikasso, lui et Dramane Diakité, l’adjoint au chef de village ont été les représentants du village pour remplir les procédures administratives. Pour ce faire, ils auraient fait une demande signée par le chef de village et ses adjoints qui serait déposée au Cercle de Bougouni en 2012.
Il est à noter que toutes les allégations de M. Seydou Diakité ont contredites par les propos du chef de village Bourama Diakité. Interrogé le 25 mai sur les faits, ce dernier dit n’être au courant de rien dans l’histoire. Et qu’il a lui aussi appris que des individus inconnus ont commencé à morceler sa terre. M. Bourama Diakité a affirmé que cela est arrivé parce que les personnes qui font le morcellement et celles qui sont à la base savent qu’il n’a pas la force nécessaire de les empêcher à commettre ce forfait. Il conclut que le pouvoir de l’administration est au dessus de tout le monde et il demande aux autorités administratives de prendre leurs responsabilités.
En outre, Seydou Diakité n’a pas pu nous montrer la demande signée par le chef de village et ses conseillers évoquée par lui. Au regard du cheminement de cette affaire, il y a lieu de dire que M. Seydou Diakité, fils du village a avalé l’appât des géomètres, par conséquent, le vin est tiré, il faut le boire.
Le projet a été suspendu à cause du coup d’état en 2012, a repris en 2013 avec le renouvellement de la demande du village. A l’insu des autorités de Bougouni, les géomètres avaient commencé le morcellement le 12 mai et ont continué ce travail jusqu’au 19 dernier. Malgré l’opposition des autorités, des ressortissants de Toula à Bougouni, à Bamako et même au village, les géomètres voulaient mordicus s’enrichir au détriment de cette communauté.
N’eut été la prise en main de l’affaire par le préfet Cheick Fanta Mady Bouaré, un nouveau foyer de conflit social s’ouvrirait au village de Toula par le problème foncier.
Disons que l’administration a vite compris le jeu et elle a assumé sa responsabilité sans défaillance. De tel comportement doit inspirer nos administrateurs afin que la paix règne dans nos communautés et que les patrimoines collectifs ne soient plus des sources de richesses de quelques personnes.
Seydou KONE
il faut leur mettre du corottie a ses géomèttres qui font chez nous pour voler nos terre à Bougouni.
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