Vente de parcelles dans le lit du fleuve Niger à Djicoroni-Para : La population dénonce le Gouvernorat du district de Bamako

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C’est un nouveau bras de fer qui est sur le point de s’engager entre les populations riveraines de Djicoroni para et le gouvernorat du district de Bamako suite à la vente de parcelles d’habitation dans le lit du fleuve Niger entre les 30 mètres et le Gognècoura. Les riverains, qui pointent un doigt accusateur sur le gouvernorat du district, sont décidés à aller jusqu’au bout pour défendre leur espace public. Des démarches sont, d’ores et déjà, initiées par les notabilités du quartier en vue de rencontrer à la  fois le président de la délégation spéciale de la CIV et le gouverneur du district de Bamako, Ibrahim Féfé Koné.

n attendant, la population a du mal à contenir sa colère. Comme elle nous l’a prouvée le lundi dernier lors de notre passage. Toumani Traoré, un des notables du quartier et conseiller du chef de quartier, est catégorique lorsqu’il précise que "les berges ne sont pas à vendre".  Avant de relever que "les autorités administratives du district en agissant ainsi violent l’une des prescriptions fondamentales du service des Eaux et Forêts stipulant qu’il faut au moins une marge de 40 à 50 mètres entre les habitations et le lit des cours d’eau pour pallier à toute catastrophe environnementale". Voyez-vous vous-même, s’interroge Toumani Traoré, en nous montrant du doigt la distance réglementaire devant séparer les maisons du lit du fleuve. "Entre nos habitations et le lit, il n’y a pas non seulement plus de 30 mètres mais le gouvernorat du district se permet de vendre cet espace, nous ne pouvons pas l’accepter".

 

Et  si jamais les choses  devaient rester en l’état, les riverains n’auront plus de carré donc pas d’aération mais aussi les nouveaux arrivants se verront obligés de construire jusque dans le lit.

 

Au plus fort du mandat d’Abdoulaye Bocoum, rapporte cet autre riverain, "celui-ci avait voulu construire sur les mêmes lieux mais il a arrêté le projet quand les notables lui ont fait comprendre que le domaine n’est pas à construire. Le maire Bocoum a compris et  a arrêté son projet".

 A en croire les habitants, Il y a de cela deux à trois ans que l’Union Européenne avait débloqué plus d’une trentaine de millions pour l’aménagement des berges dudit fleuve en vue d’améliorer le cadre de vie des riverains et de les mettre à l’abri de tout risque d’inondation. Toumani Traoré dit ne pas comprendre pourquoi le gouvernorat s’acharne tant à vendre aujourd’hui les mêmes berges à des particuliers.

 

Par ailleurs, sur ces berges une centaine de femmes, pour la plus part de veuves et d’handicapées regroupées autour de l’association "Benkadi" font du maraichage et tirent leur subsistance de la vente des produits de leur jardin. Certaines de ces femmes exercent cette activité depuis une trentaine d’années. Leurs portes parole Siramory Koita et Minata Coulibaly disent avoir récemment été approchées par le gouvernorat du district pour leur dissuader de cultiver sur les berges.

"Puis après on nous a invité au gouvernorat. Nous sommes une centaine de femmes à faire le jardinage mais on a sélectionné qu’une quarantaine parmi nous et à qui on a donné une somme allant de 5 000 FCFA à 7 500 FCFA.  Au départ nous n’avions pas compris à quoi cette somme servait. Ce n’est que plus tard que nous avons compris que c’était une façon pour le gouvernorat de nous chasser des lieux pour  faire place à ceux pour qui les berges ont été vendues. Si on nous chasse d’ici, de quoi nous allons vivre? Nous en appelons aux plus hautes autorités du pays", confessent-ils.

 

Toutes nos tentatives pour faire réagir le chargé des affaires domaniales du gouvernorat du district sont restées vaines. Le conseiller du gouverneur  s’en est référé à son chef hiérarchique.

Nous y reviendrons.

Abdoulaye DIARRA

 

 

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