Retournement spectaculaire de situation. Dans le cadre de la vente de la parcelle de terrain bâtie N° C/1 d’une superficie de 7a 51 ca du TF N°4824 située à la Cité du Niger, ceux qui ont permis aux deux parties de se rencontrer, sont devenus des victimes et dénués de tous leurs droits d’intermédiaires. Flash back.
Comme tous les bons citoyens maliens, ces six chefs de famille ont décidé de ne pas rester les bras croisés. C’est ainsi qu’au sein de leur agence immobilière, AID (Agence Immobilière Danaya), ils ont choisi d’évoluer dans le domaine du foncier. Une activité qui marchait à merveille pour eux. Très sollicités à travers les quartiers huppés de Bamako, ils jouissent d’une grande confiance en matière de transactions immobilières, surtout des zones viabilisées. Quotidiennement, ils reçoivent des demandes et des offres immobilières. C’est dans ce cadre, à les en croire, qu’une dame du nom de Dikorè Dicko, « vendeuse » à la cité du Niger les a contacté pour les informer de la mise en vente de la maison dont elle occupe la devanture pour son petit commerce. Une offre qui répondait exactement à la demande d’un de leurs clients, Modibo Gamby, grand commerçant de bazin au grand marché.
« Tout travail cessant, nous avons payé les frais d’information de Dikoré, afin qu’elle accepte de nous montrer le domicile de la propriétaire de la parcelle, Mme Diarra Coumba Sow », témoigne le gérant de l’AID, Kassim Sidibé. Ainsi après avoir pris langue avec celle-ci, souligne-t-il, ils auraient décidé de mettre en contact les deux parties.
« Sur la base de la confiance, nous avons opté pour la clarté dans cette affaire, en amenant Modibo Gamby chez la dame, pour qu’ils puissent s’entendre sur la vente », se rappelle l’agent immobilier. Qui ajoutera que malheureusement, lors des discussions, la dame aurait fait monter les enchères en fixant le prix de sa parcelle à 2 50.000. 000 FCFA, sans autre forme de rabais. Or, selon lui, le prix plafond de la parcelle était de 1 50.000. 000 FCFA. Mais que cette attitude de la dame n’était pas fortuite. « Depuis que sa fille a dit qu’elle connait bien Modibo Gamby, la propriétaire s’est rassurée de pouvoir le rencontrer à notre insu, pour faire la transaction, c’est pourquoi elle a haussé le prix à notre présence pour ensuite voir l’acheteur avec son cousin », explique l’intermédiaire immobilier de l’agence Danaya. Qui déplore la volte-face extraordinaire de la propriétaire à leur endroit.
Lorsqu’ils ont appris que la transaction a été effectuée entre leurs deux clients (Modibo Gamby et Mme Diarra Coumba Sow), les intermédiaires ont cherché à savoir auprès de la propriétaire les raisons de cette trahison dont ils ont été victimes de sa part. C’est en ce moment, à en croire M. Sidibé, que la dame s’est mise dans tous ses états. En affirmant que ce n’est pas elle qui aurait conclu la transaction avec Modibo Gamby, mais plutôt son cousin, du nom de Dramane Danté, ancien arbitre international. Toute évidence qui allait exclure du processus les intermédiaires.
« Nous avons cru à cette dame, c’est pourquoi nous n’avons pas voulu faire un acte de sous seing privé entre nous. Avec elle, on avait déjà estimé et arrêté notre commission à 7 500 000 FCFA soit les 5% du prix de vente de la parcelle, fixé à 150 000 000 FCFA ».
La transaction effectuée sous voile !
« La dame s’est précipitée pour aller avoir l’acquéreur à sa boutique au grand marché. Et ils se sont dirigés vers un notaire afin de conclure la vente. Histoire d’enlever injustement, notre part du prix de vente » confie, le courtier foncier.
Ayant eu parfum de cet acte de trahison avec virage à 90°, les courtiers ont décidé d’engager une procédure judiciaire contre leurs deux clients (l’acquéreur et la vendeuse). Ils n’étaient pas au bout de leur peine. Surtout au niveau du tribunal de première instance de la CIII. Ainsi après plusieurs reports, le juge en charge du dossier a décidé de rendre son verdict, sans confrontation des parties, ni autres formes de débats entre les avocats des deux parties. Un verdict qui tournera, comme on pouvait l’imaginer en faveur des plus forts. Le camp du grand commerçant Modibo Gamby et sa co-contractante Mme Diarra Coumba Sow.
Sans se laisser faire, pour exprimer leur désaccord, le pauvre courtier Kassim Sidibé et ses collègues ont décidé d’interjeter un appel devant la Cour d’Appel. Devant laquelle, Modibo Gamby et Mme Diarra Coumba Sow n’ont même pas daigné répondre à la convocation, lors de l’audience du 2 Septembre dernier. Toute chose qui a amené les juges en charge du dossier à renvoyer l’affaire à l’audience du 16 septembre prochain.
En attendant, Kassim Sidibé, Djibril Niangadou et autres gardent l’espoir afin que cette Cour de justice de notre pays, rende la justice au bénéfice de la primauté du droit des opprimés.
Affaire à suivre.
Moustapha Diawara
