Opposés au maire de la Commune II, Youssouf Coulibaly, pour une histoire de parcelle, les habitants du quartier San Fil n’entendent pas se laisser faire.
La spéculation foncière est malheureusement devenue le sport favori des maires en République du Mali. En effet, en compensation des impôts que la Sotelma devait à l’Etat malien, les services des domaines avaient saisi dans le quartier «Téléphone Sans Fil» une parcelle de la société. Suite à une visite, à laquelle ont pris part les représentants de la Commune II, les responsables du quartier et les représentants d’associations, il avait été décidé de construire des équipements collectifs notamment une mosquée, une école, un terrain de football et un nouveau marché. Après que le club de Barcelone ait décidé de construire un terrain de football pour la jeunesse du quartier, les notables du quartier désignent des parcelles qui étaient attribués à l’ancien ministre des Finances Aboubacar Traoré. Celui-ci pour l’intérêt des enfants accepte de céder lesdites parcelles. L’école aussi fut construite. Le nouveau marché qui devait être construit sur l’ilot X du morcellement viendrait remplacer l’ancien marché pris par le lotissement du quartier. Les parcelles destinées à la construction du marché ont été détournées et vendues à des commerçants. Selon les commerçants, les titres qu’ils détiennent, leur auraient été attribués par le maire de la Commune II, Monsieur Youssouf Coulibaly. Les populations n’en reviennent pas que lesdites parcelles furent attribuées par le maire, tant Youssouf Coulibaly s’était impliqué pour la construction du marché. En effet, l’édile de la Commune II, dans la lettre n°00183/MCII-DB du 28 mars 2011 et la lettre n°177/MCII-DB du 16 avril 2013, adressées au gouverneur du District de Bamako, demande l’accélération de la mise à disposition de l’ilot X issu du morcellement du titre foncier N°17348 pour la construction du marché. Aujourd’hui, au quartier «Téléphone Sans Fil», on ne comprend pas que ce même maire vienne encore attribuer l’ilot X destiné à la construction du marché, à des commerçants. Tout compte fait, les habitants sont sur le pied de guerre, car le jeudi 24 juillet, ils ont empêché le démarrage des travaux des commerçants. Aux dires de Dramane Keïta, président du collectif des personnes âgées du quartier, personne ne construira un magasin sur les parcelles destinées au marché, à moins que le maire et ses complices marchent sur leurs cadavres. Quant à Madame Sélikéné Coulibaly, présidente des femmes, «le marché est le seul espoir des femmes démunies du quartier». «Nous attendons que l’ancien marché soit démoli et nous aménagerons sur le nouveau et rien ne pourra nous à en empêcher», déclare la vielle dame. Pour l’instant, les habitants ont réussi à chasser les soi-disant nouveaux propriétaires et comptent sur les autorités pour être mis dans leur droit.
Affaire à suivre…
Drissa Tiéné