Le marché de Daoudabougou se trouve au cœur d’un véritable scandale foncier. La mairie ayant morcelé et vendu la quasi-totalité des parcelles du marché avec de faux documents, elle cherche à tout prix à faire déguerpir les occupants. C’est ainsi que, pour en savoir plus, nous avons rencontré le week-end dernier, M. Mamadou Diarra président de l’association des commerçants détaillants du marché de Daoudabougou (AC.D.M.A.D).
C’est ce qui a transformé en centre de santé communautaire l’ASACODA . Le deuxième site qui est occupé actuellement depuis 1982, a été attribué par les autorités communales de l’époque, moyennant le paiement des frais d’installation d’un montant global de 18 000 000 FM (dix-huit millions de francs maliens) : « Les autorités communales de la III ème République nous ont trompé en nous informant de vider le site puisqu’il est réservé à la construction du centre secondaire d’Etat Civil et de la voirie, nous vous avouons que le centre secondaire d’Etat civil a été construit. Quant à la voirie, un autre site est prévu pour cela, à proximité du Lycée Kankou Moussa. Le troisième site qui était réservé à la place du marché a fait l’objet de spéculation foncière de la part des autorités communales. Nous voulons dire par là que ce troisième site a été morcelé et vendu à des nantis qui ont tous construiten étage.
Tous les jours que Dieu fait ces nantis viennent nous déranger et souvent nous menacent de quitter nos places sous prétexte que c’est eux les vrais détenteurs de ces places. Dans cette atmosphère troublante, nous avons approché le maire de la III ème République pour qu’il nous informe de la vraie face du problème. Celui-ci ne nous a pas dit la vérité ».
Le constat est vraiment amer ! Les espaces réservés aux vendeurs et vendeuses de condiments et denrées alimentaires ont tous disparu, mettant les occupants dans des conditions inconfortables. Les immeubles attribués sont devenus des maisons d’habitation. C’est ainsi que Mamadou Diarra dira : « Pour nous, un marché ne saurait être une agglomération de logis. Les eaux usées de lessives et de vaisselles de ses maisons habitées en plein marché constituent un problème d’hygiène très préoccupant… ».
Il expliquera que lors d’une réunion ordinaire le 12 novembre 1999, les points suivants ont été retenus compte tenu de leur caractère préoccupant : Arrêt des constructions illicites d’immeubles dans notre marché ; Arrêt de l’écoulement des eaux usées de lessives et de vaisselles dans le marché ;Trouver une solution à la position illégale de la station d’essence Pétro-Golf dans le marché ; Attribution à l’administration du marché un espace pour bureau, le premier ayant déjà fait l’objet de vente par les autorités communales de l’époque à l’insu de tous ; Arrêt de transformer les places réservés aux magasins en places d’immeubles ; la mise à la disposition du quartier le marché n.3, transformé aujourd’hui titre foncier(T.F) ;
Recevoir la dimension des magasins qui fait aujourd’hui 80 cm de large… Ce qui lui fera dire : « Nous soutenons le partage du marché secondaire, c’est-à-dire le marché n.2 et le marché souhaitons que ces travaux démarrent dans les mêmes délais ».
Nous souhaitons que le marché de Daoudabougou : le centre principal, le centre secondaire, le marché n.3, soient gérés dans le cadre de la décentralisation conformément aux lois et textes en vigueur.
Trouver pour les boucher un espace ouvert à l’artère principal, pour leur permettre de s’épanouir.
Chaque fois que nous avons à l’époque approché les autorités communales pour leur demander le motif de l’attribution de telles ou telles parcelles dans notre marché, le Maire se cachait derrière l’argumentation selon laquelle : « l’ordre vient d’en haut » c’est-à-dire ses chefs hiérarchiques lui ont dicté la mise en application desdites décisions.
En tant que citoyens Maliens, nous aimerons à l’avenir que les décisions cessent de nous parachuter. »
A comprendre M. Diarra, si tels sont les points retenus lors de leur réunion ordinaire de 1999 à nos jours, la situation n’a pas évolué d’un pouce, rien n’a pas changé et toujours est-il que ces faux détenteurs viennent semer la pagaille, soit en venant dégager certains hangars pour y construire la nuit. Et dès que les commerçants s’opposent, ils amènent des policiers qui sèment le trouble. Il n’y a plus de stabilité dans le marché, a martelé notre interlocuteur.
A ce sujet, nous interpellons, au nom de l’association des commerçants détaillants du marché de Daoudabougou, les hautes autorités ainsi que le Maire de la commune V du District de Bamako de revoir encore les doléances des pauvres commerçants afin de n’est pas favoriser quelques têtes au détriment des millions de têtes.
Alimatou djénépo