spéculation foncière : Jean Azar confisque 139 ha à Fombabougou

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Cela fait bientôt cinq ans que Jean Azar, un Malien d’origine libanaise, opérateur économique de son état,  rend la vie impossible aux  populations de Fombabougou, une localité située dans la commune rurale de Moribabougou, dans le cercle de Kati. Jean Azar, selon certaines informations, voudrait accaparer plus de 130 hectares. Ce phénomène est devenu le jeu favori de certains opérateurs économiques avec le soutien des élus communaux.
Ces dernières années, Jean Azar, cet opérateur économique Malien d’origine libanaise, installé au Mali depuis des décennies, devient de plus en plus un fardeau lourd à supporter pour les Maliens d’en bas. Il nourrirait des ambitions démesurées pour les terres maliennes.
Chaque fois qu’il entend parler d’une parcelle à Bamako et ses environs, il se déporte sur ces lieux avec des géomètres et certains conseillers municipaux. Afin d’installer les bornes sans autorisation d’aucune autorité compétente du Mali. Par la suite, il ferait des acrobaties avec des mallettes d’argent pour arriver à ses fins.  Ainsi, selon certaines sources,  Jean Azar se serait présenté en   2008 chez Baba Coulibaly, chef du village de Fombabougou, avec  un projet prodigieux. Il s’agissait de construire une unité de concasseuse sous la colline contigüe au village. En espérant que cette unité résoudra le problème de chômage des jeunes de la localité, le Chef du village ne s’est pas opposé à l’idée.
Mais il se trouvait que ces parcelles étaient déjà attribuées à des particuliers. Il aurait suggéré à son interlocuteur du jour d’approcher les attributaires pour savoir s’ils désiraient céder leurs parcelles.
Apparemment, cela n’aurait pas marché puisque, selon les mêmes sources, Jean Azar se serait rabattu sur la mairie de Moribabougou où il aurait entendu le même son de cloche. Il serait revenu à la charge en promettant des sommes assez importantes. Mais entre temps, la plupart de ces attributaires avaient déjà  morcelé et vendu leurs parcelles.
Malgré l’opposition des villageois, Jean Azar serait quand même parvenu à racheter un titre foncier avec un certain  Ibrahim Simpara, pour une superficie de  deux hectares sur laquelle il a installé son usine. Deux années à peine plus tard, une banque de la place aurait saisi ces matériels ainsi que le terrain. Pour les populations c’était le début de la fin d’un calvaire.
Non ! Car Jean Azar serait revenu plus tard, encore plus déterminé. Cette fois-ci avec des géomètres et des gendarmes pour planter des bornes sur toute la colline contigüe au village. Alors que sur cette colline se trouvent les champs de la population de Fombabougou.
Selon l’un des exploitants de ces champs, il aurait approché Jean Azar au moment où il plantait ces bornes pour savoir ses motivations. Sa réponse a été claire : « j’accomplis toutes les formalités d’acquisition de ces champs. Un jour, je visitais mon champ quand je l’ai rencontré avec des géomètres en train de tracer sur mon champ. Je lui ai demandé des explications. Il n’a pu me dire autre chose qu’il est prêt à payer mon champ. Je lui ai dit niet. Quelques jours après, il me convoque à la gendarmerie de Kati, les gendarmes me conduisent à la prison où j’ai passé 15 jours », a affirmé un autre propriétaire de champs, Bakary Niaré. Cependant, après vérification, le chef du village de  Fombabougou et le maire de Moribabougou ont tous  précisé qu’ils n’ont jamais vendu un  centimètre  de terre à Jean Azar.  La superficie des terres réclamées par Jean Azar serait estimée à 139 ha.
Pour mettre fin à ses agissements, la population a déposé, le 29 avril 2013, une plainte contre lui au près du tribunal de Kati pour expropriation. Le jugement est prévu pour le 27 mai  prochain. Informé de cela, Jean Azar aurait à son tour déposé une autre plainte auprès du même tribunal pour occupation illicite de ses terres.  Le jugement lié à sa plainte, bien qu’il soit le dernier à porter plainte, a été fixé au  14 mai. Aux dernières nouvelles, nous avons appris que ce procès a été renvoyé au mardi 21 mai. Malgré cette situation de deux poids deux mesures, les victimes gardent confiance en la justice malienne.
Oumar KONATE

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