Le locataire de la Mairie de la commune IV du District de Bamako, Moussa Mara, a rencontré la presse pour faire le point de sa gestion depuis qu’il a pris les rênes de cette commune, en mars 2011. C’était le jeudi 26 janvier 2012 dans les locaux de la Mairie. A cette occasion, il a dénoncé la boulimie foncière de certains maires, dont en priorité celui du District, Adama Sangaré, à qui il a intenté un procès, après celui déjà gagné devant le Tribunal administratif.
Moussa Mara de préciser que, dans un premier temps, il a identifié les espaces publics pour éviter les spéculations. Dans un second temps, il a procédé à la reprise de l’opération de réhabilitation du quartier de Kalabanbougou et les cas litigieux ont ainsi été identifiés: plus de 3 000 parcelles ont été livrées dans des conditions frauduleuses. Les attributions sans plan, ni autorisations de l’Etat sont estimées à plus de 1500.
« Notre devoir est de remettre les paisibles populations victimes de ces spéculations foncières dans leurs droits pour éviter le pire demain. En tant que premier responsable de la commune IV, nous avons écrit à plusieurs reprises au maire du District, Adama Sangaré, pour lui notifier de mettre fin à cette spéculation foncière. Et face à sa ténacité à mettre la commune sous tension, nous avons attaqué la mairie du District devant le tribunal administratif. Nous avons gagné le procès. Il y a un autre procès en cours», a-t-il déclaré, avant d’ajouter qu’une lettre d’information a été envoyée au général Kafougouna Koné, ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales. Parlant du quartier Bougoudani, il fera savoir que les lépreux ont été spoliés de leurs parcelles.
Concernant sa gestion depuis qu’il est à la tête de la Mairie, il dira qu’il a hérité d’une gestion calamiteuse. Avec ses conseillers, il s’est investi à remettre de l’ordre en améliorant les conditions de travail des agents de la Mairie, en réhabilitant des bâtiments, tout en mettant l’accent sur les équipements et mobiliers de bureau.
Pour éviter le calvaire des usagers, il a mis en place la charte de l’usager, un document qui recense les services proposés par la Mairie pour permettre aux populations de connaître le temps nécessaire pour les services demandés à la Mairie, ainsi que leur coût. Selon lui, la Mairie a signé une convention avec une vingtaine de GIE pour une bonne gestion du système d’évacuation des ordures. Pour informer la population sur la vie de la municipalité, une revue d’information gratuite a été créée par la Mairie. Par ailleurs, au cours de l’année 2011, la Mairie a manifesté sa solidarité envers les musulmans lors du Ramadan, avec la distribution des céréales à hauteur de 15.000.000 FCFA, la construction de traversés à 12.000.000 FCFA, de hangars à 1.150.000 FCFA, des équipements sportifs à 12.375.000 FCFA, des dons à des associations à 32.000.000 FCFA.
La Mairie a procédé également à la formation des jeunes, l’aménagement de la route de Taliko, l’achèvement du cimetière de Sébénicoro et la réparation de la route Sébénicoro- Kalabanbougou.
Destin GNIMADI
Propositions du candidat Moussa Mara :
Le développement rural débattu en brèche
Le développement rural était au centre des échanges entre le candidat du parti Yéléma, Moussa Mara et les hommes de media. Une occasion pour le candidat déclaré à l’élection présidentielle d’avril 2012 de partager avec les concitoyens ses propositions au cas où il serait à la tête du pays. C’était dans les locaux du QG du parti sis au quartier du fleuve, dans la matinée du vendredi 3 février 2012. Neuvième de genre, cette rencontre était placée sous le thème «Le soutien à la ruralité pour assurer à l’avenir l’équilibre du pays ».
«La promotion de la ruralité ne sera pas la cinquième roue de notre politique, mais la principale. Nous allons ainsi nous déployer à faire en sorte que le citoyen malien, partout où il se trouve, ait accès aux services de base indispensables à son épanouissement individuel, familial et collectif. Qu’il puisse se soigner, accéder à l’éducation, à la formation et surtout vivre dignement de ses occupations rurales. Qu’il ne soit pas obligé de recourir à l’exode ou à l’émigration pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses proches», a laissé entendre Moussa Mara.
Selon lui, le développement de la ruralité se traduira avec des actions multiformes à destination des braves populations rurales qui bénéficieront de sollicitude avec une attention accrue. Il mettra l’accent sur le renforcement des capacités, la densification de leurs réseaux, la modernisation de leurs outils de production, l’utilisation des bonnes pratiques culturales et la recherche, a-t-il ajouté.
Selon lui, son projet de société se tournera vers le développement de l’esprit d’entreprenariat rural, en particulier au profit de la jeunesse et l’accroissement de l’implication du secteur privé et la multiplication des opportunités d’emploi.
Parlant des orientations majeures, le président du parti Yéléma fera savoir qu’il va soutenir la définition du plan décennal de l’agriculture tel que prévu par la Loi d’orientation agricole qui renferme des éléments essentiels d’une agriculture intensive, respectueuse de l’environnant et promettant à terme une amélioration substantielle des revenus des paysans et par ricochet de la contribution du secteur agricole au PIB national.
Il promet une allocation de 12% des ressources publiques au développement rural contre 7% aujourd’hui en le faisant sur cinq ans, à travers une augmentation d’un point par an sur le quinquennat et cela représentera environ 15 milliards de FCFA supplémentaires. Il prévoit aussi de promouvoir l’approche sectorielle du développement rural et éviter l’émiettement des initiatives, responsabiliser les acteurs ruraux et les organisations agricoles, améliorer la productivité, la compétitivité avec l’ambition de les diversifier, intensifier et moderniser les systèmes agricoles.
Concernant les investissements, Moussa Mara a promis de multiplier des aménagements hydro agricoles, l’irrigation dans les zones de l’Office du Niger, l’encouragement de la production piscicole dans los zones à forte potentialité en ressource en eau, le développement des infrastructures rurales de production, la modernisation des outils et équipements agricoles et enfin il ; propose de soutenir et vulgariser les plateformes multifonctionnels comme un moyen de lutte intégrée et participative contre la pauvreté, conclut-il.
Destin GNIMADI