Comme un cautère sur une jambe de bois, la lutte contre la spéculation foncière à Bamako est loin de sonner le glas des transactions irrégulières sur la terre au Mali. Surtout quand celle-ci est cautionnée par des autorités communales. En Commune VI du district de Bamako, l’autorité communale censée mener ce combat, est accusée d’entorse à la loi en faisant valoir une simple prétention de propriété d’un certain Bakara Diallo au détriment des titres fonciers en bonne et due forme d’une société immobilière bien connue de la place. Le maire Souleymane Dagnon et certains de ses conseillers sont pointés du doigt.
De quoi s’agit-il en fait ?
Nous sommes en décembre 2008. La mairie de
En effet, la mairie de
Mais, comme un recul pour mieux sauter, la mairie de
A travers cette nouvelle façon de faire, le maire Souleymane et certains de ses conseillers s’adonnent à cœur joie à leur sport favoris : le commerce de la terre, l’une des principales sources de revenus de leur mairie.
Ainsi, faisant fi de toute procédure légale, Dagnon et ses acolytes entreprennent de nouveau le morcellement sur le TF n° 1632 de
Pourtant, la réglementation foncière en la matière est on ne peut plus claire. Suivant instruction du ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, il a été rappelé à tous les maires du district de ne procéder à aucun lotissement ni cession sans un respect strict des textes réglementaires tels que le titre de propriété délivré par le conservateur des domaines de l’Etat, l’autorisation de lotissement, etc.
La même entreprise du maire Dagnon tranche avec cet article de la réglementation foncière qui interdit à l’autorité communale de précéder à des cessions de parcelles de terrain sans avoir eu comme décision d’affectation prise en conseil des ministres et sans autorisation du lotissement du gouverneur du district.
En agissant de la sorte, Dagnon et ses complices (dont certains ne cachent plus leur préférence au lieu de la manifestation de la vérité) portent un énorme préjudice à
Par son stratagème, le maire de
Car selon la réglementation foncière en vigueur, « la vente ou la mise en gage du bien d’autrui consentie de mauvaise foi sera punie d’un emprisonnement de un à cinq ans au plus et pourrait même l’être avec une amende de 180 000 à
« Quiconque, par la force ou par des procédés frauduleux, aura dépossédé autrui d’une propriété immobilière, sera puni d’un emprisonnement de un mois à cinq ans et facultativement d’une amende de 20 000 à
Quant au sieur Bakara Diallo dont la simple prétention est paradoxalement mieux soutenue contre les documents authentiques de
Nous y reviendrons dans nos prochaines parutions.
Abdoul Karim Maïga