Suite à nos investigations menées sur le litige foncier opposant Kola et Digato dans la sous- préfecture de Sanankoroba, nous avons découvert que les villages de Manabougou, Baga, Simidji, Kandia sont victimes aussi d’une véritable mafia organisée dirigée par un certain Bakary Doumbia, conseiller communal élu à Molobala. Pour en savoir plus nous nous sommes rendus à Manabougou ainsi qu’à Baga. C’est un chef de village de Manabougou totalement déprimé qui n’arrive plus à comprendre à ce qu’il qualifie de phénomène destructif pour la cohésion, l’unité des villages. Ainsi il en a profité pour lancer un cri de cœur au président de la république Amadou Toumani Touré pour qu’il intervienne afin d’éviter un bain de sang qui se dessine à l’horizon.
Manabougou est un village situé dans la commune rurale de Dialakoroba depuis 310 ans et a toujours vécu en parfaite symbiose avec les villages de Baga, de Simidji et de Molobala. Mais depuis environ deux mois c’est la frustration, la colère voire un sentiment de révolte qui animent ce village à cause de l’attitude inadmissible d’un spéculateur foncier et non moins conseiller communal élu à Molobala en la personne de Bakary Doumbia « Je sollicite l’intervention du président Amadou Toumani Touré que dans le monde rural on ne juge pas les problèmes fonciers mais on concilie pour obtenir un compromis. Le cas de Kola et Digato en est une parfaite illustration » confie le chef de village. Ce dernier se permet d’aller borner les terres de parcelles situées entre Manabougou et Baga. Du coup les populations de ces deux villages n’entendent pas se laisser faire et sont décidés à aller jusqu’au bout pour sauver les terres leur seule raison de vivre et qu’ils ont acquis de leurs grands parents. En effet les jeunes de ces deux villages ont été surpris de constater le bornage de leurs espaces de terres par le sieur Bakary Doumbia qui déclare avoir reçu l’ordre du juge Dramane Diarra. Après avoir été informé de ce qui est en train de se passer, le chef de village de Manabougou Lamine Konimba Doumbia âgé aujourd’hui de plus de 100ans, a saisi le sous- préfet de Sanankoroba ainsi que le juge Dramane Diarra. « Le juge nous a dit que c’est Bakary Doumbia qui lui a mis en erreur en disant que ce sont les villages qui ont demandé à ce qu’on fasse une délimitation. Or nous n’avons jamais rencontré Bakary Doumbia à plus forte raison qu’on lui demande de quoi qu’il en soit. Depuis le juge a proposé de réunir tous les villages concernés mais à chaque fois qu’on se présente, Molobala refuse de venir et cela à trois reprises. Mais ce qu’on arrive pas à comprendre pourquoi le juge n’oblige pas Molobala à venir aux rencontres et pire il s’est permis de nous interdire à faire nos récoltes qui se trouvent dans ces espaces bornés. Pour nous le juge est au courant des activités illicites de Bakary » confie le chef de village. Profitant de son statut de conseiller communal élu à Molobala M. Doumbia est très connu comme étant le spéculateur foncier le plus dangereux dans tous les villages environnants et surtout bénéficiant de la grâce des cadres et les fonctionnaires de l’administration locale. C’est ainsi qu’il va tenter de faire le bornage des espaces de terres entre les villages de Kandia et de Simidji. Malheureusement pour lui il sera chassé en compagnie de son agent immobilier se déclarant géomètre à la personne de Minkoro Samaké par les populations. Ce dernier interpellé par les cadres de Kandia a laissé entendre qu’il a été envoyé par le juge Diarra. La question qui se pose aujourd’hui comment un juge peut ordonner à un simple conseiller communal ou à un agent immobilier de faire le morcellement de plus de
A quoi sert donc la loi au Mali ?
La question qui taraude tous les esprits c’est de savoir si la loi a été conçue uniquement pour défendre les plus forts (riches, cadres et fonctionnaires de l’administration) au détriment des faibles (ouvriers, paysans, analphabètes). Sinon comment comprendre que les terres appartenant à des villages soient morcelées et vendues à des personnes étrangères des villages sans que la loi puisse les défendre. En effet le droit coutumier est reconnu par la loi malienne suivant l’ordonnance No 00-027/P-RM du 22 Mars 2000 portant code domanial et foncier est précise et nette. Profitant de l’ignorance de ces villageois, les spéculateurs fonciers vont croire que la loi dit qu’il faut 40% pour les villages concernés, 20% pour les géomètres pour leurs prestations de service et 40% pour l’état. Or en réalité une fois que des parcelles sont morcelées en commun accord avec les villages propriétaires, ces plans sont déposés au génie rural de la préfecture dont relève ces villages. Ainsi une fois que les plans faits par le géomètre expert, sont approuvés par le génie rural. Ensuite ces plans sont remis au préfet pour signature et ce dernier libère les bulletins aux propriétaires fonciers. Et ces derniers vont payer en raison de 10.000 FCFA par hectare à la préfecture pour avoir droit à des lettres d’attribution. Ainsi le préfet ne peut que signer
Le hic !
Pourquoi la zone qui a toujours vécu en quiétude se trouve aussitôt enflammée par le problème foncier ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi créer autant de haine entre les villages qui ont toujours vécu en paix ? Voilà autant de questions qui méritent réflexions. De nos investigations la mutation du juge Dramane Diarra à Ouélessébougou ne serait- elle pas motivée ? En effet selon nos informations l’actuel président du conseil national des jeunes, Abdoulaye Touré dont Dramane Diarra est aussi membre, était au service des affaires foncières au cercle de Kati avant qu’il ne soit nommé comme chargé de mission au ministère de la justice, garde des sceaux. Vu le rapprochement de ces deux hommes qui se retrouvent dans un même parti politique à savoir le PDES et dans la même association à savoir le CNJ-Mali, on peut se poser des questions. En effet lors de l’audience du 25 novembre 2011 en réclamation des terres portant sur
A suivre……
Sadou Bocoum