Durant trois jours les populations déguerpies du Mali réunies en association au sein de la Convergence malienne contre les accaparements des terres (Cmat), composée de l’AOPP, CAD-Mali, LJDH, UACDDDD ont pris d’assaut la Bourse du travail pour protester leur mécontentement. Le premier ministre Oumar Tatam Ly a pour le moment réussi à calmer la tension. Mais jusqu’à quand ?
La terre, toujours la terre et encore la terre. Tout le monde ou presque rêve d’en posséder. Et ce, quoi qu’il en coûte. Depuis des décennies, au Mali le mot foncier rime avec désordre, escroquerie et arnaque. Des lobbies en complicité avec certaines races de magistrats, de préfets, de maires et même de chefs de village dépouillent les terres des pauvres citoyens souvent sans défense sous le regard indifférent et complice des autorités publiques. Des terres à usage d’habitation mais aussi celle consacrée à la culture. La terre n’est-elle pas l’unique moyen de survie pour un paysan ?
Une Bombe à retardement
Sur le visage des Hommes, Femmes de toutes les tranches d’âge, venus d’un peu partout du Mali et principalement des différents quartiers et villages environnants de Bamako, la colère était perceptible. Pour protester leur mécontentement, ils ont occupé la cour de la Bourse du Travail trois jours durant, avec nattes moustiquaires et tentes de fortune. Selon Massa Koné, le secrétaire général de l’Union des Associations et Coordinations pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis(UACDDDD), les déguerpis ne réclament rien que la justice. Une justice égale pour tous. « Les populations maliennes, qu’elles soient en zone urbaine, périurbaine, rurale ou dans la zone office du Niger ont été dépossédées de leur terre, de leur maison, au profit de certains nantis soit disant investisseurs » affirme Massa Koné. Et à l’en croire, plus d’un million d’hectares ont été accaparés aux pauvres citoyens sans soutien, qui n’ont que leurs deux yeux pour pleurer.
Pire, dira-t-il, certaines victimes ont même perdu la vie. Le cas de Sanamandougou et Saou par la société M3 SA et celui de Sansanding et de San par SOSUMAR sont cités en exemple par les associations des déguerpis.
Comme en 2013, cette année les organisateurs avaient prévu une grande marche dans la journée du mercredi 2 Avril dernier sur le boulevard de l’indépendance. Mais, le premier ministre Oumar Tatam Ly et son collègue des affaires foncières Tièman Hubert Coulibaly ont su anticiper, tout en les incitant au dialogue dans la journée du mardi 1 Avril. A la clé : des promesses de prendre le dossier en main. Pour ce faire, les déguerpis ont été sommés de retirer les dizaines de banderoles accrochées à la devanture de la bourse du travail et de sursoir à leur marche qui était prévue le mercredi 2 Avril.
Mieux, suite aux négociations qu’ils ont eu avec le gouvernement, les déguerpis se sont retirés de la bourse du Travail. « Le gouvernement nous a réussi il affirme avoir pris bonne note de nos préoccupations. Une commission doit être mise en place ce jeudi 3 Avril et les membres de cette commission iront dans les jours à venir pour constater les faits » nous a confié, Massa Koné, le secrétaire général de l’UACDDDD. Selon lui, la réaction du premier ministre Oumar Tatam Ly est réconfortante, si réellement il a la volonté de suivre le dossier jusqu’au bout.
Mais quant à Tièman Hubert Coulibaly, le ministre des domaines de l’Etat et des affaires foncières, il semble être jusque là en peine de retrouver ses marques. Plus que les beaux discours, les missions du département dont il a la charge maintenant obligent du pragmatisme contrairement au département des affaires étrangères qu’il occupait pendant la transition.
A suivre !
Lassina NIANGALY
Parmi ces soit disant déguerpis il y’a beaucoup autour de Bamako qui ont eux mêmes (ou leurs parents) vendu leur terre. A l’Office du Niger les terres appartiennent à l’état pas aux villageois. Cependant aucun aménagement n’est fait sans que leur part soit prévue. Cela dit ce qu’il faut savoir c’est qu’il y’a une mafia au solde du diable qui ne veut pas que notre agriculture dispose de ses fermes modernes pour permettre la naissance du vrai agro-industrie chez nous. Cela sonnera la fin de l’hégémonie des agro-industries occidentales chez nous. Voilà les enjeux. Comme toujours il y’a des nègres traitres qui se cachent dans des pseudo associations humanitaires pour essayer de retarder l’histoire. Il faut faire une enquête pour savoir comment et qui les finance.
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