Siège inachevé des Domaines : Un avenant de 1,2 milliard CFA en cause

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En construction depuis 7 ans, le siège de la direction nationale des domaines peine à être livré. Les travaux ont coûté 4 milliards CFA, l’entrepreneur demande un avenant de 1,2 milliard. Les agents squattent un immeuble ne reflétant pas leur image.

Les travaux du futur siège de la DND ont été lancés en 2016. Malgré le retard, le regard du passant est frappé par ce bâtiment imposant R+7, bien situé au cœur du Quartier du fleuve. Le bâtiment devait être normalement livré au bout de 3 ans selon le délai imparti à l’entreprise. Mais jusque-là, le chantier, estimé à 80 %, reste bloqué au niveau de la finition malgré l’apparence de fière allure qu’il donne à la zone.

Le marché de construction a été accordé à une entreprise de la place, dont le promoteur est considéré proche de la famille d’IBK, pour un coût de 4 milliards F CFA. Mais au moment où le maître d’ouvrage (l’Etat) s’attendait à recevoir les clés de son immeuble, l’entrepreneur a requis un avenant de 1,2 milliard CFA. Ce qui a coïncidé avec les événements de 2020 qui ont précipité la chute du régime.

Lors de la visite de la commission des travaux publics du CNT, la semaine dernière sur le chantier en panne, le constat a été fait qu’il ne reste pas grand-chose pour terminer les travaux. Pis les membres du CNT présents ont été indignés de constater que le service des domaines qui est aujourd’hui le 3e contributeur aux recettes publiques après la douane et les impôts, est très mal logé.

Ces deux dernières années, la DND sous la direction d’Abdoulaye Dicko et ses collègues, ont régulièrement dépassé leurs quotas de recettes trimestrielles et annuelles. Pour cela, ils ont été à maintes reprises gratifiés par des messages de félicitation et d’encouragement de leur ministre de tutelle, de celui de l’Economie et des Finances ainsi que du président de la Transition et du Premier ministre.

A l’image du fils du cordonnier mal chaussé, la direction nationale des domaines habite dans un taudis. Elle occupe un immeuble R+3 aux locaux exigus, insalubres sans aucun confort en plus situé dans un quartier populaire de la Commune IV.

Il revient à la direction nationale de l’urbanisme et de la construction de reprendre les choses en main. Il s’agira, pour elle, de faire l’expertise nécessaire sur les matériaux manquants et ce qu’il faut pour achever le chantier dans les délais raisonnables. Surtout qu’il ne reste plus grand-chose.

Selon un technicien, à part quelques travaux de finition, de dallage, etc., les gros œuvres sont totalement terminés ainsi que les raccordements à l’eau et l’électricité. En tout cas, tout sauf le montant de l’avenant demandé jugé faramineux.

Abdrahamane Dicko

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