Les conflits qui surviennent au Mali ne sont pas seulement frontaliers. Plus récurrents et souvent meurtriers, les litiges fonciers minent les rapports entre nos communautés villageoises avec des conséquences parfois dramatiques.
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Selon le site maliweb.net, au Mali on dénombre 500 conflits fonciers dont 7 frontaliers. Chaque année, ces conflits occasionnent des pertes en vies humaines, comme ce fut le cas à Mopti, Tominian, Koro, Tombouctou ; et plus récemment à Siradiouba et à Dalagoué dans le cercle de Yanfolila. Au Forum social mondial des ONG, des intervenants avaient touché du doigt les principaux problèmes fonciers et frontaliers qui menacent sérieusement le fondement de nos communautés, voire de nos Etats.
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La récurrence de ces conflits fonciers et frontaliers est souvent la résultante de la pression démographique, avait expliqué un sociologue au cours du Forum. « Les terres cultivables ne suffisent plus, poussant les agriculteurs à défricher de nouvelles terres qui se trouvent être souvent des aires de pâturage. Or, il faut que l’éleveur aussi parvienne à nourrir son bétail et les nouvelles familles créées à avoir des terres de culture », disait-il pour expliquer les causes de ces multiples conflits. Il ajoutait aussi que la découverte de ressources minières dans de zones limitrophes entre Etats était des causes de conflits entre populations frontalières sur le continent africain.
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Si certains conflits fonciers et frontaliers au Mali ont eu des solutions temporaires ou définitives, nombreux sont ceux qui restent pendant devant la justice.
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A Siradiouba, par exemple, les parents des victimes attendent encore que justice leur soit faite. Justement, cette dimension judiciaire reste importante dans les tensions autour du foncier. Drissa Sidibé, jeune diplômé reconverti dans l’agriculture et financé par l’Apej à Dioïla explique : « Quand un agriculteur et un éleveur sont en conflit et que l’affaire arrive devant l’administration ou la justice, c’est le plus souvent l’éleveur qui sort gagnant parce qu’il a de quoi corrompre. L’agriculteur qui sait qu’on lui a donné tort parce qu’il n’a pas les moyens pour corrompre, va chercher à se rendre justice ».
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Selon lui, l’Etat représenté par la justice ne parvient pas très souvent à satisfaire les protagonistes. Mais, pour beaucoup d’autres participants au Forum, les réponses aux conflits se trouvent moins dans la justice que dans un retour à la gestion par les autorités traditionnelles des ressources naturelles.
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C’est ce que pensent également les autorités sécuritaires à Yanfolila en laissant le règlement du conflit foncier frontalier de Siradiouba aux mains du patriarche du Wassoulou. Ce qui n’est pas évidemment l’avis des populations de Siradiouba, notamment du chef de village. « Il faut que les pays définissent clairement leurs frontières et prennent à bras le corps la gestion du problème foncier comme le nôtre au plus haut niveau », pense Souleymane Sidibé, le chef de village.
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Denis Koné
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