Ne sachant plus à quel saint se vouer : Bakary Togola se réclame du parti présidentiel !

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Embourbé  dans  un conflit foncier l’opposant aux populations de Marakodougou autour de plus 300 hectares de terre qu’il a acquis dans des conditions peu orthodoxes avec le chef de village de Massako, Balla Traoré, Bakary Togola ne compte pas se laisser faire. Et pour ce faire, il pense avoir trouvé la bonne formule : se réclamer du RPM, parti au pouvoir actuellement.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le ridicule ne tue plus au Mali. C’est le cas du tout puissant président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), l’un des attributaires de la fameuse médaille d’or d’une valeur de 20millions à ATT, Bakary Togola. Lequel, face à  la détermination de la population de Marakodougou et du Djitoumou tout entier, n’a trouvé mieux que de se réclamer  d’être militant à part entière du Rassemblement Pour le Mali (RPM). Et de surcroit depuis 2002.

L’annonce de cette nouvelle qui a étonné plus d’un, a même  fait l’objet de débats lors de l’assemblée générale des 14 sous-sections de la section 3  RPM à Kati, dont les militants avaient convergé vers Bananzolé, mercredi dernier pour exprimer leur soutien aux populations de Marakodougou contre Bakary Togola. Qui, contre vents et marées veut les déposséder de leurs terres. Bien que ces terres, aient été acquises dans des conditions jugées frauduleuses.

En effet, Bakary Togola est connu de tous comme étant le 4ème vice-président du Parti pour le Développement Economique et la Solidarité (PDES). Un parti créé de toutes pièces par les soutiens et proches  de l’ex-président, Amadou Toumani Touré. Lesquels se réclamaient devant qui veut l’entendre, d’être les héritiers d’Amadou Toumani Touré.

Mais, après le coup d’Etat du 22 mars 2012 qui a mis fin au régime d’Amadou Toumani Touré, la plupart des responsables du PDES ont quitté le parti. D’autres ont rejoint d’autres formations politiques. A part quelques fidèles parmi les fidèles d’ATT qui sont restés  collés aux idéaux de leur formation politique à l’image de l’ancien ministre de l’Industrie et du Commerce Amadou Abdoulaye Diallo qui assure la présidence par intérim, Hamed  Diane Séméga, Fatoumata Sacko….

Cette annonce de Bakary Togola prouve que l’homme qui est habitué au trafic d’influence, qui se sert de son statut d’agriculteur et président de l’institution, veut intégrer le RPM pour pouvoir exproprier « légalement » les populations de Marakodougou de leurs terres agricoles.

Mais le hic qui fait paradoxe, c’est que nulle part, il n’a été déclaré que Bakary Togola a quitté le PDES pour le RPM.  Ou encore, qu’il milite dans une quelconque section ou sous-section du parti au pouvoir.

A quoi jouent le ministre Tréta et l’honorable Diarrassouba ?

Confondu à tous les niveaux dans ce conflit foncier, Bakary Togola tente de se rapprocher de certains cadres du parti au pouvoir, le RPM. Il s’agit d’abord du ministre du Développement Rural, Dr Bocari Tréta, un baron du RPM avec lequel, il  aurait lié une amitié de circonstance. C’est devant lui d’ailleurs qu’il avait   commis la maladresse de dire que « les Maliens doivent abandonner Kidal qui ne nous apporte rien pour se consacrer au sud », sans que le ministre daigne le « corriger » comme il se doit.

C’est cette amitié qui fait que le « paysan modèle du Mali », dès le début de ce conflit foncier avec la population de Marakodougou a fait appel à son ami Tréta. Qui ensuite a fait appel à   certains députés en charge du dossier pout tenter d’intervenir en faveur de son ami et peser de tout son poids de ministre.

Aussi, après une rencontre entre Bakary Togola et les députés sur la question à l’Assemblée nationale, le président de l’APCAM, est allé rencontrer l’honorable Mamadou Diarrassouba, 1er questeur de l’Assemblée nationale dans son bureau, selon des témoins. Se connaissant très bien, les deux personnalités auraient longtemps échangé.

Les mêmes sources poursuivent que certains députés faisant partie des missions qui se sont rendues sur le terrain ont été approchés par l’honorable Diarrassouba. Ce qui expliquerait  certainement le double langage de certains d’entre eux, entre la première mission le 20 juillet el la seconde mission, le 3 août dernier.

G. Diarra

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3 COMMENTAIRES

  1. De la première République à Aujourd’hui, avec ou sans multipartisme…, aucun Régime au Mali n’a jamais toléré une quelconque Opposition politique ou même une Société Civile neutre… libre ou apolitique…! Tous ces Régimes se comportent comme si… on est avec Eux ou contre Eux… La Démocratie au Mali… c’est pas encore maintenant.

  2. Mais si Bakary TOGOLA veut exploiter 300 ha dans cette zone,je ne vois pas le problème,aujourd’hui il a les moyens de l’exploitation de ces terres et faire travailler la jeunesse sur place,pourquoi ne pas l’encourager dans cette démarche,au lieu d’en faire comme si il est l’ennemi public numero un,dommage pour nous maliens,même si un fils du pays veut industrialisé un coin on nous parle d’héritage comme si les terres des ancêtres appartiennent à quelqu’un,seul l’état à le droit sur les terres et non une communauté.

    • Si je vous comprends bien, quand quelqu’un a les besoins il suffit d’en donner aux agents de l’état qui vont retirer la terre des autres pour lui. Ce serait trop facile et à ce rythme vous allez transformer tous les sans moyens en ouvriers. C’est comme cela qu’on a donné le titre du site même d’un village à quelqu’un qui a les moyens. Il suffit d’avoir les moyens et tout devient permis. Je demande aux villageois de s’opposer fermement et résolument à l’expropriation de leur terre.

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