Situé au Sud de Yirimadio, le terrain d’entraînement sportif du quartier Yorodiambougou est depuis plusieurs mois au cœur d’une embrouille foncière entre les jeunes du quartier et les notabilités de Sirakoro-Méguetana.
Par abus de pouvoir, les autorités coutumières et municipales de Sirakoro, en complicité avec le Bureau d’étude et d’application topographique (BEAT), ont pris la lourde responsabilité de morceler le seul espace vert du quartier. Les jeunes n’entendent pas baisser la garde, malgré toutes les peaux de banane jetées sous leurs pieds et toutes les tentatives d’intimidations.
Le feuilleton du terrain d’entraînement sportif du quartier de Yorodiambougou continue de défrayer la chronique par la seule volonté des notabilités de Sirakoro-Méguetana. Le litige qui oppose les jeunes aux notabilités et municipalités de Sirakoro fait couler encore l’encre.
En effet, tout a commencé l’année dernière lorsque les autorités coutumières et municipales de Sirakoro-Méguetana, en complicité avec BEAT, ont morcelé le seul terrain d’entraînement sportif des jeunes du quartier, qui sert aussi pour toutes les manifestations. Au regard de la situation géographique de la zone, les jeunes ont demandé aux faucons fonciers de surseoir à leur projet de morcèlement qui, selon eux, ne prend pas en compte les conditions d’assainissement et de l’urbanisme.
A travers plusieurs notifications adressées à Sirakoro, les jeunes ont fait savoir que le quartier Yorodiambougou est exclu de toutes conditions d’hygiène et d’assainissement. Pas de place pour l’école publique, ni pour la mosquée, encore moins l’église. En revanche, ils ont jugé nécessaire de préserver ce terrain pour servir les manifestations sociales et artistiques. Malgré la bonne volonté des jeunes, les notabilités ont morcelé l’espace à usage d’habitation, avec l’appui de certains habitants du quartier.
Dans la crainte d’un éventuel affrontement entre les protagonistes, la commission mise en place pour la défense des intérêts du quartier a saisi la Primature, les départements de la Jeunesse, de l’Urbanisme et les services compétents, à travers une correspondance pour faire face à la situation. Mais jusque-là aucune réaction du gouvernement.
Le mardi dernier lorsque les occupants sont partis pour les investissements immobiliers, les jeunes ont manifesté contre leur volonté. A en croire un responsable, ils se disent prêts à en découdre cette fois-ci avec les spéculateurs fonciers de Sirakoro-Méguetana.
“Nous n’allons plus baisser la garde, malgré toutes les peaux de banane jetées sous nos pieds, ainsi que toutes les tentatives d’intimidations, dont nous sommes victimes de la part des puissants spéculateurs et certains responsables”, confie un responsable des jeunes. Avant d’ajouter que l’acte des autorités coutumières est une violation flagrante des textes régissant l’espace vert au Mali.
A qui profite cette situation ?
Naturellement les faucons qui veulent bien profiter de la tension “de guerre, ni paix” pour exproprier de force le terrain d’entraînement sportif jalousement conservé par les jeunes. Il est alors facile dans ces conditions d’imaginer la terrible pression que Sirakoro exerce sur les jeunes qui se disent prêts à tout éviter même au prix de leur vie.
Les autorités compétentes sont invitées à réagir rapidement afin de mettre un coup de frein à cette bombe sociale.
B. S.