Problèmes de logement et expulsions forcés : La section malienne d’Amnesty International décrit le mal

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En prélude à la 3ème conférence ministérielle africaine sur le logement et le développement urbain qui se tiendra du 22 au 23 novembre à Bamako, la section malienne d’Amnesty International a organisé une conférence de presse le samedi 20 novembre à son siège. L’objectif de cette rencontre était d’attirer l’attention des décideurs sur les conditions d’expulsion et de déguerpissement des occupants des terres non viabilisées.

 

En Afrique, des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants vivant dans des bidonvilles et des quartiers périphériques ou informels (selon les cas) sont souvent sujets à des expulsions arbitraires et intempestives, et cela, sans notification suffisante ni consultation préalable et sans se voir proposer une solution intermédiaire de logement.

C’est donc pour décrier ce mal qui continue de gangrener les sociétés africaines que la section malienne d’Amnesty International a animé cette conférence de presse quelques jours avant l’ouverture de la 3ème conférence ministérielle africaine sur la question à Bamako. A ce titre, l’organisation exhorte la 3ème conférence à faire appel à tous les gouvernements africains pour promouvoir l’urbanisation durable tout en respectant, protégeant et concrétisant le droit à un logement décent.

Par la même occasion, la section malienne d’Amnesty International invite les Etats africains à prendre des mesures immédiates afin de garantir un degré minimum de sécurité d’occupation à toutes les personnes qui ne bénéficient pas d’une telle protection ; à faire cesser les expulsions forcées ; à adopter des directives relatives aux expulsions qui soient conformes au droit international en matière de droits humains.

L’organisation invite également nos Etats à veiller à ce que les habitants des bidonvilles aient accès, au même titre que le reste de la population, à l’eau potable, aux installations sanitaires, aux soins médicaux, au logement, à l’éducation et au maintien de l’ordre dans ces quartiers ; à garantir la participation active des personnes vivant dans des bidonvilles aux processus de revalorisation, de planification et de budgétisation qui ont un impact sur leur vie ; à lutter contre la discrimination dont sont victimes les femmes et les enfants, quant à l’accès au logement et aux terrains.

  Animée par le représentant du président de la section malienne d’Amnesty International, Hamidou Diakité, et ses collaborateurs, dont Moussa Bamba, le but de cette conférence est de mettre en exergue les conditions d’expulsion et de déguerpissement des occupants des terres non encore viabilisées par les Etats. Elle s’inscrit également dans le cadre de la campagne mondiale d’Amnesty International dénommée « Exigeons la dignité » et qui vise à mettre fin aux atteintes des droits humains qui font sombrer les gens dans la pauvreté et les maintiennent en état de dénuement presque total. 

 

Les organisateurs ont profité de cette conférence ministérielle africaine sur le logement et le développement urbain pour inviter les participants à déterminer des actions concrètes visant à garantir une sécurité d’occupation à toutes les Africains vivant dans les bidonvilles et les quartiers informels et  à les protéger contre les expulsions forcées.

A en croire les organisateurs, selon ONU-Habitat, 60 % des villes africaines sont composées de bidonvilles et fondées, pour la plupart, sur des arrangements fonciers informels. De l’avis de M. Diakité et ses collaborateurs, ces dures conditions d’expulsion font légion dans des pays comme le Tchad, le Nigeria, le Kenya, l’Angola, la Guinée Equatoriale, le Mali où des témoignages évoqués dans la salle ont ému plus d’un.

 Pour illustrer cet état de fait, Amnesty International a récemment attiré l’attention sur le fait que plus de 200 000 Nigérians risquent d’être expulsés de force et de se retrouver sans abri, pour la simple raison que les autorités envisagent de démolir toutes les zones situées sur le front de mer de Port Harcourt. De même, environ 10 000 personnes risquent d’être expulsées de force d’Ambatta, un quartier de N’Djamena (capitale du Tchad), alors que certaines d’entre elles vivent dans ce quartier depuis plus de vingt ans. 

 

  Par Zakariyaou Fomba

 

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