Depuis un certain temps, le torchon brûle entre les populations de Marakodougou dans le Djitoumou et le président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola. En toile de fond, l’accaparement de leurs terres cultivables par celui qui était jusque-là considéré comme le paysan modèle, lequel se vante d’ailleurs d’être le plus grand agriculteur du Mali.
A Marakodougou dans le Djitoumou, rien ne va plus entre les populations des cinq villages qui composent cette zone et le tout puissant président de l’APCAM, Bakary Togola qui s’y est rendu coupable de délinquance foncière en accaparant plus de 200 hectares de terre cultivables appartenant aux populations.
Il s’agit des villages de Marako, Bananzolé, Massako, Karassana et Korona.
Le hic c’est que ces terres regorgent d’une mare qui sert de lieu d’abreuvage pour les animaux pour les éleveurs de la zone.
Aussi, c’est sur ces terres que se trouvent les pistes rurales de relais entre les différents villages de la localité.
Sur ces terres, Bakary Togola justifie sa propriété par le fait de les avoir achetées à une famille de la zone.
Une thèse niée en bloc par les populations qui jurent la main sur le cœur que cette famille n’est ni de près, ni de loin propriétaire de ces terres.
Pour tenter de décourager la population, Bakary Togola s’est empressé d’entourer le terrain litigieux par des grillages afin de marquer sa propriété sur la zone. Ce qui, du coup est très dommageable pour la population car les pistes reliant les villages ont été barrées.
Faisant que les populations n’ont plus d’autres voies à emprunter pour se rendre dans les villages voisins, ou au niveau de leurs champs dans cette période d’hivernage.
Malheureusement, ces populations dont l’activité de survie est l’agriculture, l’élevage et le petit commerce sont obligées de faire de nombreux détours pour se rendre à leurs occupations.
Informée de cette situation, l’Assemblée nationale s’est saisie de la question en y dépêchant une mission le 20 juillet dernier, conduite par l’honorable Moussa Diarra. Et composée de l’honorable Makan Oulé Traoré, d’Aboubacar Sissoko, de Salia Togola et de l’honorable Bourama Tidiane Traoré.
Lesquels ont échangé avec les populations avant de se rendre sur le site pour se rendre compte de l’ampleur de la chose et de recevoir une lettre ouverte avec la signature des cinq chefs de villages de la zone, demandant le déguerpissement pur et simple du président de l’APCAM, Bakary Togola.
Selon certains députés qui ont pris part à cette mission, ce qu’ils ont vu sur le terrain était ahurissant et dépassait tout commentaire.
Ne sachant plus quoi faire face à la détermination de la population de recouvrer leurs terres, le président de l’APCAM tente par tous les moyens de tirer la couverture sur lui. Mais rien n’y fit car c’est peine perdue puisque toute la population du Djitoumou et environnant a décidé de faire sienne cette affaire pour empêcher Bakary Togola de continuer à accaparer leurs terres cultivables. Puisque d’autres terres de la zone seraient dans son viseur.
C’est pourquoi, les populations du Djitoumou, de Safé et de Solon sont sorties massivement pour écouter les députés dimanche 3 août dernier.
En effet, après avoir été saisie du dossier, l’Assemblée nationale y a déployé une mission qui a échangé avec la population le 20 juillet dernier. Laquelle avait demandé le déguerpissement de Bakary Togola de ses terres.
Aussi, cette mission de l’assemblée a entamé les négociations entre le président de l’APCAM et les populations de la zone de Marakodougou.
Cette seconde mission de l’Assemblée nationale qui était dans la zone le dimanche 3 août dernier était là pour y faire la restitution aux populations dans le village de Bananzolé.
Dans leurs doléances, les populations avaient demandé la libération des voies d’accès dans leurs champs barrées par le président de l’APCAM avec l’entourage du champs litigieux par des grillages, la levée de la digue qu’il a fait construire dans ce champs, son déguerpissement du champs où se trouve le tombeau de l’ancêtre des Traoré de Marakodougou, et que Bakary Togola se contente de 30 hectares sur lesquels il a déjà cultivé et qu’il libère le reste du champs.
Selon des sources proches du dossier, pour acquérir les députés à sa cause, Bakary Togola aurait tenté de soudoyer certains élus. Ce qui explique le double langage que certains ont tenu entre les deux missions qu’ils ont effectué sur le terrain.
Mais le président de l’APCAM qui est un spéculateur foncier invétéré a un faible pour les terrains nus. Et dans la zone, ce n’est pas seulement à Marakodougou qu’il aurait des terres.
Nos sources sont formelles. Il aurait aussi dépossédé d’autres populations de leurs terres cultivables : vers Sanankoroba-Dialakoroba de 100 hectares, à Diélékoro, il a 300 hectares et Zantiguila où il aurait acquis contre espèces sonnantes et trébuchantes avec la complicité avec certains responsables administratifs et coutumiers locaux un autre terrain de 100 hectares.
Et dans ces zones aussi, la révolte des populations couve. Mais c’est à Diélékoro que la population commence à manifester son désaccord à cause de l’accaparement de leurs terres par Bakary Togola.
Affaire à suivre
D. D