Le président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM) Bakary Togola semble vouloir faire son mea culpa dans le litige foncier qui l’oppose, depuis plusieurs années, aux populations de Marakodougou au sujet de l’accaparement par ce dernier, contre espèces sonnantes et trébuchantes, de près de 300 hectares de leurs terres cultivables. Le jeudi 18 septembre dernier, contre toute attente, il a envoyé deux émissaires rencontrer les notables de Molobala, village qui a installé Marakodougou afin que ceux-ci engagent les pourparlers entre lui et les populations de Marakodougou dans le but d’une résolution pacifique de ce litige.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les marges de manœuvre sont réduites pour Bakary Togola par rapport au litige foncier qui l’oppose aux populations de Marakodougou. C’est fort de cette situation qu’il a décidé d’envoyer deux émissaires rencontrer les notables de Molobala, village qui a installé Marakodougou.
Il s’agit de Boubacar Touré, conseil juridique de l’APCAM et Dramane Samaké un autre de ses proches qu’il a envoyé pour que ceux-ci partent à la rencontre des notabilités afin d’engager les pourparlers entre les deux parties dans le but de trouver une solution à l’amiable.
Très sûr de lui-même et de ses moyens financiers acquis sur les dos des organisations paysannes du Mali, Bakary Togola aura tout tenté pour essayer d’étouffer cette affaire. Mais rien n’y fit. Il s’est buté à la détermination des populations de Marakodougou qui ont juré de tout faire pour que leurs terres agricoles acquises par Bakary Togola avec la complicité du chef de village de Massako leur soient restituées. Car, ces terres n’appartiennent en rien au chef de village de Massako Balla Traoré qui les lui a vendues à 48.000.000 F.
Face à la détermination des populations des cinq villages de Marakodougou, ajoutée au soutien de plus de 200 autres villages, Bakary Togola aura ou tenté pour essayer d’étouffer cette affaire. Mais en vain. Il est même allé jusqu’à rencontrer, à cet effet, certains cadres du RPM afin qu’ils plaident pour lui comme au temps d’ATT, où, en tant que 4ème vice-président du PDES, il pouvait tout se permettre sans se soucier de quoi que ce soit.
Pour tenter de se tirer d’affaires et de bénéficier de la protection de l’actuel régime, il s’est même réclamé du RPM en disant que lui-même est un militant de première heure de ce parti depuis 2002. Une situation qui a montré aux yeux des populations à tel point l’homme est un habitué du trafic d’influence. Toute chose qui a marché pour lui sous Amadou Toumani Touré, un président qui fermait les yeux sur tout ce que faisaient ses amis.
Bakary Togola vient d’apprendre à ses dépens que ce trafic d’influence ne marche plus en 2014. C’est pourquoi, il a fini par recouvrer la raison en envoyant des émissaires rencontrer les notables de Molobala.
Selon nos sources, arrivés à Molobala, village qui a installé Marakodougou, Boubacar Touré et Dramane Samaké, ont, au nom de Bakary Togola, exprimé leur regret par rapport au conflit foncier qu’il y a entre lui et les populations de Marakodougou au sujet de près de 300 hectares. Avant d’inviter les notables de Molobala à engager les négociations entre Bakary Togola et les populations de Marakodougou dans le but d’une résolution à l’amiable de ce litige.
Nos sources précisent que lors de cette mission, les émissaires de Bakary Togola ont indiqué que celui-ci même a reconnu avoir été induit en erreur en achetant ces terres.
Cela n’est guère étonnant de la part de Bakary Togola. L’on se rappelle, il ya quelques mois de sa déclaration hasardeuse lors d’une cérémonie où il demandait aux autorités de laisser tomber Kidal et se consacrer au reste du pays. Sujet à de vives critiques après cette déclaration, il avait fini par présenter ses excuses.
A l’issue de la rencontre de ses émissaires avec les notables de Molobala, les populations ont réitéré leur seule et unique recommandation qui est la libération, dans les meilleurs délais, de leurs terres agricoles par Bakary Togola. Mais aussi, son déguerpissement pour qu’elles puissent circuler librement sur leurs terres qu’il avait entouré avec des grillages, barrant les pistes rurales de relais entre les villages.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Bakary Togola, acculé dans cette affaire à tous les niveaux vient de faire son mea culpa. Reste à voir si ses intentions sont bonnes.
L’avenir nous en dira plus.
Georges Diarra