M’Pè Diarra, puisque c’est de lui qu’il s’agit, nie tout en bloc. Mais pour les conseillers de la mairie de la Commune I et le collectif des résidents de Sotuba ACI, c’est lui qui serait à l’origine de cette nouvelle affaire, qui défraie la chronique.
« Je suis victime d’un règlement de compte politique. Je n’ai pas morcellé l’espace destiné au marché de Sotuba ACI et je n’y ai pas bénéficié de 4 lots ».
Telle est la ligne de défense de M’Pè Diarra, premier adjoint au maire de la commune I, qui nous a reçu, dimanche dernier, dans son bureau. C’était aux environs de 19 heures.
Ingénieur –agronome de formation et ex –secrétaire général de l’Adema –PASJ à Doumanzana, M’Pè Diarra est considéré comme le conseiller le plus puissant de la mairie de la commune I.
« Quand il prend une décision, c’est fini ! Tout le monde suit sans broncher, y compris Mme le maire », nous confie un conseiller de la mairie, qui a requis l’anonymat.
Rappel des faits
C’est en l’absence de Mme Conté Fatoumata Doumbia, maire de la commune suspendue, que son 1er adjoint assurant l’intérim, décide de se farcir l’espace destiné au marché de Sotuba ACI.
Il a eu cette lumineuse idée, après que le collectif des résidents de Sotuba ACI l’ait approché pour l’érection d’un marché sur cet espace.
Du coup, il réunit autour de lui les six conseillers du bureau communal. A l’issue de leur réunion, ils décident de morceller et de vendre cet espace.
M’Pè Diarra, 1er adjoint assurant l’intérim du maire s’en sort avec 4 lots ; les autres se retrouvent avec 2 ou 3 lots, chacun.
Autres bénéficiaires de ces lots : Mme Conté Fatoumata Doumbia (2 lots) et même le gouverneur du district, Hadi Traoré. Il aurait bénéficié d’un grand lot pour accueillir une boulangerie.
Dans un article publié le 25 novembre dernier par notre confrère ‘ ‘Le Républicain’’, il dément : « je mets quiconque au défi de le prouver ».
Mais ce qui devrait arriver, arriva. Mécontents d’être marginalisés dans ce partage, les autres conseillers se regroupent dans un « front uni » pour réclamer leur part. « C’est ainsi que plusieurs conseillers ont pu bénéficier de lot sur cet espace », nous confie un conseiller de la mairie.
D’autres ont cédé leurs lots à Alhousseïni Maïga, autre conseiller indépendant de la mairie, contre un chèque de 1,055 million CFA chacun.
Rencontré à son domicile, lundi 1er décembre, il reconnaît avoir racheté les lots de ces conseillers.
Selon lui, il aura dépensé 12 millions CFA pour s’arroger ces lots.
De sources concordantes, le morcellement et la vente de ces lots aura rapporté 38 millions CFA aux conseillers. Une manne financière qui n’auraient pas été versée dans les caisses de la mairie.
« Cet espace n’a été ni morcellé, ni vendu par la mairie. Ceux qui sont intéressés par le marché de Sotuba ACI ont signé des contrats de bail, bien avant la suspension des attributions de parcelles, à raison de 225 CFA / m² pendant dix ans », poursuit M’Pè Diarra. Avant d’ajouter : « Mes adversaires politiques, au sein de la mairie, veulent se servir de cette affaire pour m’abattre ».
Officiellement, des contrats de bail ont été signés avec les acquéreurs des futurs magasins qui devront être construits sur l’espace destiné au marché de Sotuba ACI. Mais ces acquéreurs, selon une source proche de la mairie, ne sont autres que les conseillers de la mairie. D’où notre question à M’Pè Diarra : pouvez –vous nous montrer les beaux ? Réponse de Mr Diarra : « silence –radio ! ».
S’agissant de la cession, par certains conseillers de la mairie, de leurs lots contre un chèque de 1,055 million CFA, M’Pè Diarra botte en touche : « Je ne suis pas au courant ».
Pour preuve, nous publions, en fac-similé, le chèque libellé au nom de Mr Boubacar Coulibaly par Alhousseïni Maïga. C’est pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, que le collectif des résidents de Sotuba ACI a décidé de passer à l’offensive.
Réaction énergique des résidents de Sotuba ACI.
« Nous avons la désagréable surprise de constater que la mairie a procédé au morcellement et à la vente des parcelles dudit marché. Ce qui, à notre avis, viole les dispositions du code des collectivités au Mali », écrit Mr Hamidou Siby, président du collectif des résidents de Sotuba ACI, dans une lettre adressée, le 25 novembre dernier, au Premier ministre et au ministre de la Justice. Ce n’est pas tout. Le nom de M’Pè Diarra aurait été cité, aussi, dans le morcellement et la vente de tous les terrains réservés aux édifices publics, derrière le Lycée Fily Dabo Sissoko, à Doumanzana.
Sur instruction du Premier ministre, Moussa Mara, des experts avaient été envoyés sur le terrain pour recenser tous les bâtiments érigés sur ces terrains, destinés aux espaces verts, aux centres de santé, aux airs de jeu pour enfants, aux écoles etc…
Désormais, une seule question sur toutes les lèvres en commune I : à quand l’interpellation de Mme Conté Fatoumata Doumbia, maire de la commune I et de son 1er adjoint, M’Pè Diarra, afin qu’ils s’expliquent, devant le juge, sur ces morcellements et ventes illicites de terrains. Dont les victimes ne se comptent plus par dizaines au sein de la commune I ; mais par centaines.
Nous y reviendrons !
Oumar Babi
Brava à la jeunesse de la commune un il faut suivre cette affaire jusqu’à koulouba du courage
La mairie c’est le cercle des voyous et de l’impunité;
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