Morcellement des espaces publics à Sotuba ACI : Les résidents s’insurgent contre le changement de vocation des parcelles par la mairie du District

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La réalisation du 3ème pont de Bamako a entrainé une multiplication des spéculations foncières dans la zone de Sotuba ACI. Les résidents ont constaté avec amertume le morcellement des espaces prévus pour les infrastructures publiques et s’insurgent contre cette pratique. L’ACI, qui avait procédé au lotissement et la vente des parcelles de la zone, a été rencontrée par le Collectif des résidents. L’Agence nie toute responsabilité dans ces morcellements à l’allure de spéculation. C’est l’œuvre de la mairie du District de Bamako.

Les Collectif des habitants de Sotuba ACI a tenu, sous la conduite de leur président Hamidou Siby et du Secrétaire général Doudou Thréra, le samedi 20 août, dans ledit quartier une grande assemblée générale d’information par rapport à ce qu’il considère comme un hold-up dont les espaces publics de leur quartier résidentiel sont victimes.

En effet, depuis un certain temps, les habitants ont impuissamment constaté le morcellement des espaces verts, places publiques et équipements marchands qui sont vendus par la suite à de grands opérateurs économiques et autres richissimes de la place. Le Collectif a recensé un ensemble d’espaces concernés par la pratique. Ainsi, une place publique d’une superficie de 300m2 qui jouxte le mur de l’IER a été morcelé en 16 lots. Sur l’avenue des armées, la place réservée au marché a été cédée à un grand industriel de la place. Le terrain de football et un autre espace ont été cédés à un transitaire et à un agent de la mairie du District.  Voilà des cas qui inquiètent aujourd’hui les paisibles populations de Sotuba ACI qui ont acquis leur parcelle avec  l’ACI à coût de millions de FCFA dans l’espoir de vivre dans un vrai quartier résidentiel avec toutes les commodités requises.

Face à  ce changement brusque de vocation des parcelles, les résidents se sont organisés en un Collectif pour écrire au ministère du Logement, des affaires foncières et de l’urbanisme, au gouvernorat, à la mairie du District ainsi que la Direction de l’ACI qui a procédé au lotissement de la zone avant de vendre les parcelles. 

L’Agence qui est liée aux  résidents par un contrat de vente réfute toute responsabilité dans ces changements brusques et unilatéraux  de la vocation des parcelles destinées aux espaces verts et équipements marchands, en violation du  cahier de charge objet du contrat de cession immobilière. En effet, le Directeur de vente de l’ACI, Boubacar Coulibaly, a confié à nos confrères de  " Les Echos " " que " rien ne peut changer la vocation des espaces verts et autres équipements marchands classés par décret ". Voilà qui est clair. En dehors de l’ACI, qui d’autre peut-il se permettre de procéder à ces morcellements ? Il ressort des informations recueillies que c’est la mairie du District de Bamako qui a procédé à ces morcellements. Et pourtant, le Collectif avait adressé au service de Adama Sangaré les ampliations des différentes correspondances  qu’il avait envoyées du ministère et à l’ACI, par rapport à cette affaire. Malheureusement, la mairie du District n’a, en aucun moment, daigné informer ses partenaires de sa responsabilité dans cette affaire. Elle se retrouve ainsi dans le collimateur du Collectif. Celui-ci  s’organise davantage et mobilise le maximum de membres pour protester avec les moyens de droit contre ces morcellements et changements de vocation des parcelles de nature à agir négativement sur leur cadre de vie. Le Collectif, qui a déjà le soutien de la chefferie traditionnelle de Sotuba, pourra engager, les jours prochains, un bras-de-fer avec la mairie du District par rapport à cette affaire.

Youssouf CAMARA

 

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