Morcellement de la zone aéroportuaire : L’ASECNA et les spéculateurs fonciers défient IBK

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C’est sous le regard impuissant de celui qui a mis dans la rue des milliers de chefs de familles en démolissant leurs maisons quand il était le puissant Premier ministre du président Alpha Oumar Konaré que l’espace réservé à l’aéroport du Mali et à l’ASECNA est morcelé et vendu sans la moindre réaction d’IBK. On se demande : dans quel pays sommes-nous ?

C’est dans les années 1990 quand IBK était le tout puissant Premier ministre du président Konaré et Mme Sy Kadiatou Sow, ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat que des bulldozers, encadrés par un impressionnant dispositif des forces de l’ordre, ont démoli les habitations des quartiers qui se trouvaient dans la zone comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Selon eux, la zone dite aéroportuaire était illégalement occupée par des gens qui ne possédaient aucun droit sur l’espace en question. Autre argument avancé à l’époque par le gouvernement : mettre les vies humaines à l’abri des crashs d’avions.

On se rappelle que cette opération a mis dans la rue des milliers de chefs de famille dont certains sous le choc et des brutalités des forces de l’ordre ont, quelques jours après avoir abandonné tout ce qu’ils possédaient comme biens à la merci des bulldozers, rendu l’âme sans qu’ils ne sachent où vont désormais loger les membres de leur famille. Et ils sont rares ceux d’entre eux qui ont vu la couleur de leur parcelle dans la zone de recasement qui porte le nom de ZRNY (Zone de recasement de Niamakoro et de Yirimadjo). Jusqu’à présent beaucoup sont en location, faute d’avoir été récompensés car leurs parcelles ont été vendues avec de fausses pièces à des nantis et aux protégés du pouvoir.

Dès lors, le citoyen lambda a retenu que cet espace est désormais une propriété de l’aéroport du Mali et de l’ASECNA. Mais vers la fin de son mandant, le président prédateur et destructeur du Mali, Alpha Oumar Konaré et ses hommes ont voulu morceler la zone pour se le partager. Face à la détermination des familles déguerpies et des gens de bonne volonté, le projet a été abandonné laissant l’espace intact.

Mais c’est sous la transition imposée à notre peuple par la CEDEAO  que le gouvernement dirigé par Diango Cissoko, a commencé à grignoter la zone aéroportuaire contre espèces sonnantes et trébuchantes. On pensait qu’avec l’élection d’IBK, l’homme que le peuple a choisi pour un changement véritable de notre société, les choses allaient bouger en mettant fin à la pagaille généralisée dans notre pays, mais c’était sans compter sur la volonté d’IBK de ne rien apporter comme du sang nouveau à la gouvernance. Non seulement, il n’a pas tenu ses engagements électoraux de changement mais sa gestion clanique et familiale plonge le pays dans la chienlit. Pire, il n’arrive pas à préserver le peu qui reste du patrimoine du pays.

Il y a quelques mois, la visite des ministres sur le terrain avait laissé une lueur d’espoir quant à l’arrêt des travaux de construction sur le site. Car ils avaient déclaré que ceux qui étaient derrière cette affaire allaient répondre devant les autorités compétentes du pays. Et devant le silence du gouvernement à faire arrêter les travaux, les maisons poussent comme des champignons derrière la direction de l’ONAP et du côté de Sirakoro. Et tout le reste de l’espace a été morcelé et vendu. Mais du côté de Sénou, les spéculateurs sont à couteaux tirés. Après le morcellement, ils ont vendu une seule parcelle à plusieurs personnes.

Le paradoxe dans cette affaire est que les propriétaires de parcelles ne possèdent aucun document administratif leur attribuant les parcelles. Ils disent tous qu’ils ont acheté leurs lots avec des géomètres comme si le rôle d’un géomètre est de vendre un lot à usage d’habitation ou commercial. Du côté des géomètres, on garde le silence.

Selon nos investigations sur les lieux, on a appris que c’est l’ASECNA qui aurait dit depuis Dakar, capitale sénégalaise où se trouve son siège, que son domaine ne couvre pas toute la zone. Certains, pour tenter de nous convaincre de la véracité de leurs propos, nous ont exhibé une carte de la zone aéroportuaire sur laquelle on peut observer les limites dites réservées à l’ASECNA. Mais quand on a demandé de mettre cette carte à notre disposition pour une vérification d’authenticité de la carte auprès de l’ASECNA, ils ont refusé en disant qu’ils ont reçu le quitus de l’ASECNA pour faire le morcellement.

Malheureusement, nos tentatives de rentrer en contact avec la direction de l’ASECNA, basée à Dakar, ont été vaines. Il serait important que l’ASECNA, qui ne peut donner aucun lot à une personne, n’étant pas une mairie ou une structure de l’Etat habilitée à morceler et vendre une parcelle, clarifie sa position sur cette affaire pour le moins ténébreuse qui risque d’écorcher son image.

Yoro SOW

 

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1 commentaire

  1. Monsieur le journaliste, tu as intérêt à aller t’informer auprès des services compétents des domaines et de l’urbanisme. La zone aéroportuaire est un domaine public immobilier de l’Etat. Il y a quatre titres fonciers qui couvrent la zone (deux de Bamako et deux du Cercle de Kati). C’est en violation des textes de la république que certains sont en train d’y investir et le jour où un pouvoir soucieux du respect des textes arrive, toutes ces occupations illicites seront démolies aux frais des occupants.

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