Le grand projet de Tramway de Bamako qui doit desservir de Niomirambougou (en Commune III) à Boulkassoumga (Commune I) est désormais en péril. La raison : des attributions anarchiques sur l’emprise de la servitude de 25 mètres accordées par la société Transrail à certains opérateurs économiques de la place.
Selon nos sources, c’est le Secrétaire Général de la société Transrail, Djibril Naman Keïta qui serait l’auteur de ces baux. Et une fois que les bénéficiaires obtiennent les dits baux, ils se mettent à construire sans autorisation et sans une mesure adéquate. Cette situation est d’autant plus révoltante et illégale que l’emprise en question n’est pas une propriété de quelqu’un. C’est un domaine public réservé uniquement pour la sécurité du train et ses accessoires. C’est dire tout simplement qu’aucun édifice ne doit y être construit. d’ailleurs, faut-il rappeler qu’au temps colonial, cette emprise qui sépare les concessions urbaines des rails était de 100 mètres. C’est un décret qui l’a amené après à 50 mètres. Les détenteurs de titres au bord des rails le savent très bien d’autant plus qu’ils ont tous construits à 25 mètres des rails c’est-à-dire la distance réglementaire requise en la matière.
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rnSur quelle base la société Transrail se permet de signer des baux avec certains opérateurs économiques ? Selon une source bien informée, la démarche de la société Transrail ne repose sur aucune base légale d’autant plus que la convention qui la lie au Mali et au Sénégal n’en parle pas. Le Mali n’a jamais signé un accord sur la gestion des emprises et servitudes. Est-à dire donc que la société Transrail dont l’objet social porte essentiellement sur le transport des marchandises et des biens est-elle aujourd’hui devenue une société immobilière ? Toujours est-il que la conclusion de ces contrats de bail avec certains opérateurs économiques commencent à irriter tant les riverains que les autorités municipales de la Commune I da District de Bamako.
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rn Les riverains qui se sont mobilisés depuis lors ne cessent d’entreprendre des initiatives auprès du ministre de l’équipement et des transports ainsi que celui des domaines de l’Etat et des Affaires Foncières. Quant à la Mairie de la Commune I, elle a aussi dénoncé ces attributions jugées illégales et dangereuses mêmes pour la sécurité des populations. Le Ministre de l’Equipement et des Transports, Hamed Diane Séméga aurait même dépêché un émissaire pour aller voir ce qui se passe réellement sur le terrain. Comment pouvait-il en être autrement si on sait qu’il y a quelques temps seulement que c’est la même société Transrail qui s’élevait contre l’occupation illégale et anarchique des emprises du rail. C’est donc au moment où on s’attendait au résultat du fameux recensement sur lesdites occupations anarchiques que ce scandale éclate. Un scandale qui va entrainer avec lui le projet de Tramway de Bamako tant cher au Président de la République, Amadou Toumani Touré. Avec l’attribution de ces emprises qui étaient prévues comme le site naturel sur lequel devrait passer le tramway, la réalisation de ce nouveau genre de trafic à Bamako est désormais en péril.
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rnL’autre conséquence est que les bénéficiaires de ces baux qui ont commencé à construire sans autorisation légale menacent dangereusement la circulation sur la route de Koulikoro, la RN 27. En effet, les tonnes de graviers, de sable et de cailloux qui sont déversés à même sur le goudron provoquent des encombrements un peu partout sur cet axe routier combien fréquenté aujourd’hui. Les jardiniers qui faisaient aussi le maraîchage sur cette emprise sont désormais menacés de chômage. A la place des terres qu’ils cultivent, des édifices sont érigés au grand dam des populations. Ce qui va à coups sûr provoquer un manque à gagner pour la population en termes de légumes.
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rnLe climat est donc très lourd sur le terrain et la situation risque d’être incontrôlable si l’Etat ne s’assume pas très rapidement.
rnBirama Fall
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