Invités en assemblée générale avec comme ordre du jour ‘’La réhabilitation du village de Titibougou’’, les habitants de Titibougou viennent d’échapper dans la cour de l’école, à une tentative de mystification par les autorités communales sur la gestion foncière. C’était le 03 décembre dernier.
L’équipe des visiteurs du jour était composée de plusieurs personnalités (le maire de N’Gabacoro-Droit, Malick Kéïta, Mme Maïga 1er adjoint, M. Ballo, chargé d’Etat-civil au centre secondaire de Titibougou et non moins président de la commission domaniale, M. Sangaré, 2ème adjoint au maire, MM. Koumaré et Dembélé, conseillers et membres de la commission domaniale, M. Diawara, géomètre chargé du redressement de Titibougou et un représentant de l’urbanisme de Koulikoro).
Des affirmations démenties…
Des démentis catégoriques ont été apportés aux informations passées par l’équipe concernant les servitudes des rails. En effet, ils ont prétendu avoir conclu une entente avec les autorités de Transrail pour laisser seulement 10 m, côté rails et de morceler les 15 restants. Des investigations faites la veille par M. Konaté auprès des autorités de Transrail avaient pourtant permis de comprendre que les 25 m de servitudes sont intouchables. En plus, ce cadre à la retraite et non moins géomètre-expert fit savoir que dans le cadre de la pyramide des lois, le décret ne peut nullement être abrogé par une direction.
Pour ce qui est de l’espace laissé côté habitations sur leur plan, il fait 6 m. Toute chose qui est contraire aux normes selon M. Konaté. Ceci est d’autant plus clair que Titibougou abrite des usines faisant face aux rails et que les camions-remorques ne pourront pas tourner dans un carré de 6 m. Venue avec l’impression de présenter aux populations un projet d’aménagement qui susciterait leur adhésion, l’équipe sera surprise quand M. Diallo disposant de preuves irréfutables, a dit que la vente des parcelles morcelées avait commencé et les avances avaient déjà été payées à certains niveaux.
Sentant venir la découverte du pot aux roses et cherchant vaille que vaille à éviter l’épreuve douloureuse et peu rassurante des questions-réponses, MM. Kéïta, Koumaré, Dembélé et le représentant régional de l’urbanisme ont chacun trouvé des astuces pour s’éclipser à jamais, qui prétextant d’aller à la journée des communes, qui faisant mine de téléphoner pour sortir pour de bon, qui donnant l’impression d’aller chercher un plan qui n’existe pas… Et ce, au moment où des questions précises leur étaient adressées.
Une couverture déchirée, des appâts-propagandes démasqués…
Avec comme ordre du jour ‘’La réhabilitation du village de Titibougou’’ à travers son redressement, cette première assemblée du genre depuis la mise en place de l’équipe communale avait pour objectif l’obtention du quitus des populations afin de vendre l’espace riverain des rails traversant le village sur toute sa longueur. Le redressement paraissait ainsi être une bonne couverture que les questions et révélations ont malheureusement brûlée. Pour mieux faire adhérer les populations et notamment la jeunesse à leur idée, le plan de lotissement des servitudes des chemins de fer a été déroulé par M. Diawara. Il a eu droit à quelques ovations quand il a fait comprendre que des espaces ont été prévus pour le terrain de basket, le foyer des jeunes, le jardin d’enfants et le CSCOM du village. Tels étaient en fait les appâts préparés. Mais grâce aux intellectuels du village, les choses ont vite pris prirent une autre tournure.
En plus de la révélation fracassante faisant état d’un début de vente des parcelles bornées et de l’encaissement des fonds, les auteurs de ce coup manqué ont demandé à chacune des familles de Titibougou de payer une bagatelle de 86 000 francs CFA. Ce montant devrait servir à payer le carnet de famille, les frais d’enquêtes foncières et ménages de M. Diawara. Pourtant les frais d’enquêtes ménages avaient déjà été payés dans le temps par les populations, à une équipe communale antérieure. La disparition des anciens dossiers de redressement expliquerait le montant élevé demandé par famille. Le village devrait ainsi payer un total de plus de 310 000 000 CFA pour cette opération de redressement pendant que la destination des fonds provenant de la vente des parcelles loties est inconnue des populations. Ayant découvert le pot aux roses, les populations abasourdies ont abandonné le reste de l’équipe communale. Konaté a suggéré à l’équipe de laisser au chef de village le soin de constituer une équipe qui statuera sur la question et informera régulièrement le village des décisions arrêtées et de l’évolution des choses. Affaire à suivre.
Par Boubacar Bengaly* Correspondance particulière
Le maire Malick Kéïta s’en défend !
Rencontré dans son bureau, Malick Kéïta s’explique : « L’espace que la population de Titibougou revendique est un domaine ferroviaire. Au-delà de tout cela, c’est un domaine public. Ce projet portant sur la réalisation des espaces verts consiste à doter la Cité de Titibougou d’infrastructures publiques telles qu’un centre de santé, une école, un foyer des jeunes et un terrain de foot qui existe déjà. Si la population s’y oppose tant pis ». Concernant les soupçons de ventes illicites dont il est accusé, le Maire s’en défend : « Mon bureau est ouvert à tous pour discuter des problèmes fonciers de la commune. Il n’y a plus d’espace libre à Titibougou. Les gens ont mal compris le projet de réalisation des espaces verts et ils pensent que tous les maires ont la même intention de vol. Il y a plus de deux mille (2 000) titres fonciers dans cette cité. Dans cette situation, on ne peut pas avoir un espace à vendre illicitement à moins que cela ne soit par sorcellerie. Mieux, la mairie ne peut même pas prendre le risque d’autoriser quelqu’un à s’installer au bord du rail. Combien de fois par an les trains percutent-ils la mairie du District ? Donc, la mairie de N’Gabakoro Droit ne veut pas se rendre coupable de telles situations pour avoir vendu un terrain à qui que ce soit ou autorisé quelqu’un à s’installer aux abords du rail. La mairie veut juste aménager ces espaces verts pour le bien-être de la population ».
O BALLO