Le Maouloud dernier, les populations des 5 villages de la Commune rurale de Zan Coulibaly dans la région de Koulikoro se sont réveillées avec les bornes de délimitation des spéculateurs couvrant des concessions, des champs cultivables et autres points d’abreuvement du cheptel. Pour s’être opposés à cet accaparement portant sur plus de 1 000 hectares, 18 cultivateurs de ces villages en attente de jugement méditent sur leur sort dans la Maison d’arrêt de Fana.
Pour enlèvement des bornes fixées par des spéculateurs fonciers dans leurs champs cultivables et autres points d’abreuvement des troupeaux par certains spéculateurs fonciers, 18 ressortissants dans la Commune rurale de Zan Coulibaly à Markacoungo, croupissent dans la prison de Fana. Pour certains habitants des villages de Baroutourébougou, Wolodo, Korokoro, Nianina, Sougoubougou, cette spéculation serait savamment orchestrée par certains de leurs chefs de village de connivence avec Amara Diakité, maire de la commune de Zan Coulibaly.
Rétrospective
“Au Maouloud dernier, nous avons constaté avec beaucoup de stupéfaction que plus de 1000 hectares de nos terres cultivables ont été délimités par des bornes par certains individus agissant, ont-ils dit au nom d’Amara Diakité, maire de notre Commune”, explique un dignitaire du village de Baroutourébougou.
“Pour voir clair la situation, nous avons entrepris des démarches auprès de notre maire et le sous-préfet de Fana. Mais nous sommes arrivés à la conclusion qu’ils étaient tous en complicité”, ajoute notre interlocuteur.
Toujours selon ce même interlocuteur, ne croyant à la volonté d’aucune de nos responsables locales à mettre un terme à la situation, “nous avons envoyé certaines personnes à Bamako pour rencontrer le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, suivi d’une visite des lieux par ce dernier quelques jours plus tard”.
Après cette visite ministérielle, ils étaient des centaines de villageois à se mobiliser pour enlever les bornes que leurs prédateurs avaient fixées, a déclaré un autre villageois. Il poursuivra que cette action d’enlèvement des bornes a été suivie de l’arrestation de 18 personnes dont 3 libérées sous liberté conditionnelle après payement de 1 800 000 F CFA comme caution judicaire à Aboubacar Fofana, le juge de paix à compétence étendue de Fana.
Pour les villageois, cette spéculation a été fomentée à l’interne par certaines autorités coutumières en l’occurrence les chefs de village de Nianina, de Korokoro, de Wolodo en complicité avec certains de leurs fils.
Interrogées, les victimes déclarent n’avoir jamais vu les véritables acheteurs des 1000 hectares mais certains noms reviennent souvent dans le dossier. Il s’agit d’un certain Mamadou Camara, domicilié à Bamako Niaréla, Moussa Camara aussi domicilié à Bamako Yirimadio et Dramane Guindo.
En attentant leur jugement prévu à la fin de ce mois, les victimes de cette spoliation réunies en collectif ne réclament que l’arrêt des travaux et l’annulation pure et simple de cette vente conclue en catimini.
Oumar B. Sidibé