Suite à la situation délétère qui prévaut dans la commune de Ouéléssebougou, la mairie, dirigée par le jeune maire Yaya Samaké, a organisé hier une conférence de presse. Objectif : éclairer la lanterne des populations sur cette situation foncière qui n’a que trop durée. C’était en présence des conseillers du chef de village de Mana et des membres du conseil communal.
Le scandale foncier dont il est question, concerne, aux dires du maire, le morcellement de 50 hectares dans le village de Mana, des velléités de déguerpissement du chef de village de Mana et du bornage de 450 hectares.
Il ressort de la conférence de presse que l’affaire des 50 hectares de Mana est un vieux problème qui été réactivée suite à une plainte déposée, le26 mai dernier, par un collectif de chefs de village de la commune auprès du ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités. Dans leur plainte, ce collectif à la solde d’un manipulateur aguerri du nom Bourama Tidiane Traore, accuse le maire Yaya Samaké de détournement de terres au profit de certaines familles. Alors que cette affaire a déjà fait l’objet d’un arrêt de la Cour Suprême avant même l’arrivée du conseil communal actuel. Tout laisse croire que c’est le député Bourama Tidiane qui a toujours fait parler de lui dans toutes les sales affaires de Ouélessébougou qui est derrière ce collectif de chefs de village.
Dans les explications du maire, le site reclamé par l’actuel chef de village de Mana est appelé «Guilin». Il s’agirait d’une bande de terre d’une superficie totale de 40h26a92ca. Selon une expertise contradictoire faite par le cabinet de topographie Wadouba. Cette portion de terre a fait l’objet d’une procédure judiciaire qui a commencé en 2013 et qui a opposé l’actuel chef de village de Mana, Mamby dit Konimba Doumbia, Tiémokodjan Doumbia et autres au clan de Bembela. Cette procédure judiciaire a été sanctionnée par l’arrêt N°92 du 04/04/2016 de la Cour suprême depuis 2016.
«Comme vous pouvez le constater les terres en question ont acquis l’autorité de la chose jugée avant même notre arrivée à la Mairie puisque nous avons été installé dans nos fonctions le 29/12/2016. Cet arrêt confirme la propriété coutumière de Bembela sur ces terres. La justice ne sait pas arrêtée là. A la demande de Mamby Doumbia, Tiémokodjan Doumbia et autres, la même Cour suprême, statuant à nouveau, a confirmé son arrêt N°92 du 04/04/2016, dans le rabat d’arrêt N° 280 du 30/10/ 2017. En responsable, si nous essayons de comprendre un peu la teneur de ces décisions de justice, nous constatons que c’est une sale guerre qu’on fait au Maire en l’accusant d’avoir détourné les terres des gens au profit de 03 familles », a expliqué Yaya Samaké.
Selon le conférencier, après la procédure judiciaire, la famille Bembela n’a pas hésité d’approcher le même chef de village de Mana avec une demande de morcellement. En son temps, le même chef de village qui conteste aujourd’hui avait donné son accord en signant ladite demande en même temps que 02 de ses conseillers, en occurrence le 1er et le 2ème conseiller, Seydou Doumbia et Tiécoura Doumbia.
Mais à la surprise générale, le même chef de village renie aujourd’hui sa signature et pense que le morcellement n’a pas eu assentiment du village.
«Pour nous qui ne dormons pas à Mana, si nous voyons sur un document la signature du chef de village et ses conseillers, nous nous disons que le projet a eu l’aval du village », a indiqué le maire de Ouelessebougou. Avant d’ajouter que le même constat vaut pour ce qui concerne l’affaire de déguerpissement du chef de village, Mamby Konimba Doumbia.
Selon le maire, ledit chef de village fait l’objet d’un arrêt d’expulsion de la Cour d’Appel de Bamako. Cette procédure a commencé au tribunal de Ouélessébougou et a été sanctionnée par un l’arrêt de la Cour d’Appel de Bamako : l’arrêt N°573 issu de l’audience du 09 décembre 2016. Cet arrêt ordonne l’expulsion de Mamby Doumbia, Tiémokodjan Doumbia et autres du site de «Guilin» dont Bembela a acquis la propriété coutumière.
« En résumé, si le chef de village de Mana fait l’objet d’une menace d’expulsion, ce n’est nullement une volonté du Maire mais plutôt une décision de justice », a souligné le maire.
S’agissant du bornage des 450 hectares, le maire dira qu’il est surpris de constater que le plus grand manipulateur dans ce dossier, n’est autre que «l’honorable» Bourama Tidiane Traoré. En sa qualité de député, il est censé comprendre que le maire ne donne pas un titre de concession rurale. Dans sa dernière intervention sur les antennes de la radio Ciwara, il a clairement dit que le maire en est pour rien.
«Oui, chers journalistes nous y sommes pour rien, puisque le maire ne donne pas un titre de concession rurale. Mais ce qui est important à ce niveau, c’est la façon dont le député a merveilleusement profité de l’ignorance des pauvres populations en détournant le sens de leur combat. Cette population se bat pour ses terres et pense être soutenue par quelqu’un qui ne cherche qu’assouvir ses sales désirs politiques. C’est pourquoi, j’en appelle à la plus grande vigilance et à la plus grande retenue dans cette fronde qui n’a plus rien de foncier encore» a conclu le maire de Ouélessebougou.
Selon des sources bien renseignées, le jeune maire de Ouéléssébougou est un adversaire politique redouté de l’honorable Bourama Tidiane Traoré, lequel ne contrôle plus sa circonscription électorale. Après avoir échoué dans toutes ses tentatives de manipulation du maire, ce dernier est devenu l’homme à abattre. Mais son projet semble tomber dans l’eau, puisque que l’écrasante majorité des populations du Djitoumou a déjà compris le jeu.
Nous y reviendrons
Sidiki Berthé