Le domaine scolaire de Bananzolé ne fait objet d’aucune vente ou occupation comme prétend le député Bourama Tidiane Traoré pour obtenir la mutation du sous-préfet de Ouéléssébougou. C’est la conclusion du chef de village de Bananzolé, Oumar Traoré (90 ans) qui ajoute craindre pour la paix sociale dans son village du fait du député élu.
A la demande du conseil de village, nous nous sommes rendus ce week-end à Bananzolé, (localité située à 50 km de Bamako sur la route de Sikasso) pour en savoir plus dans l’affaire de l’espace scolaire du village qui oppose le sous-préfet de Ouélessébougou au député élu à Kati, Bourama Tidiane Traoré, natif de Bananzolé.
En effet, l’élu de la nation a adressé deux lettres (le 24 janvier et 21 février) au ministre de l’Administration territoriale pour demander la mutation du sous-préfet de Ouélessébougou, Modibo Diarra. Il reproche à cet administrateur civil certains faits comme la vente de l’espace scolaire de Bananzolé en complicité avec le conseil du village. A la suite de l’éclairage du sous-préfet, le chef du village a tenu à apporter un “démenti aux allégations” du député.
Selon Oumar Traoré, chef de village de Bananzolé, toutes les notabilités du village reconnaissent l’appartenance des terres aux héritiers de feu Fassiriman Traoré. L’espace, objet de litige, est une partie des terres de Fassiriman, octroyée au village pour les besoins de construction d’une école.
“C’était bien un hectare qui avait été accordé aux demandeurs. Au fil du temps et sur instruction du préfet de Kati, la superficie a été portée à deux hectares sans compter le domaine occupé par la cité des enseignants avec le consentement des héritiers de Fassiriman”, soutient le chef de village.
Selon le vieil homme, ce litige est un prétexte d’abus de pouvoir du député contre cette famille au profit de ses propres intérêts personnels.
“A aucun moment et sous aucun prétexte le village ne réclame ni une autre superficie au nom d’un espace scolaire, ni la démolition des habitations contiguës au domaine scolaire. L’espace scolaire est délimité par des arbres que les jeunes ont plantés. Le domaine scolaire ne peut faire objet de vente encore moins d’occupation comme le prétend le député”.
“Nous ne cessons d’inviter notre fils Bourama Tidiane Traoré à revenir à de bons sentiments pour préserver la quiétude et la cohésion sociale et éviter tout malentendu susceptible de créer des incidents ou d’exacerber la tension entre les communautés villageoises qui ont toujours cohabité en parfaite harmonie”.
Le chef de village assure que le sous-préfet n’a jamais vendu un seul centimètre (cm2) dans sa localité. Ses émissaires ont présenté vendredi dernier ses excuses au chef de l’exécutif local.
Maliki Diallo