Le scandale foncier de Marakodougopu, qui éclabousse le Président de l’APCAM, Bakary Togola, vient de connaitre son premier rebondissement. Comme nous l’annoncions dans notre dernière livraison, une mission parlementaire d’élus du RPM s’est rendue le dimanche 20 juillet 2014 sur le champ litigieux (plus de 200 hectares), que le tout puissant Président de l’APCAM, en violation de toutes les règles domaniales en vigueur dans notre pays, a acquis à Marakodougou, dans la commune de Ouéléssebougou.
Face à la détermination des populations, qui n’entendent pas avaler la couleuvre de l’occupation illégale de leurs terres, l’Assemblée nationale s’implique. Elle a dépêché des députés pour s’enquérir de la réalité du terrain et tenter de faire baisser, par de sages conseils, la tension, qui est à son comble, entre les paysans des 5 villages concernés et l’inamovible Président de l’APCAM.
Rappel des faits
La population de Marakodougou, Commune Rurale de Ouéléssébougou, localité composée de 5 villages Traoré (Bananzolé, Marako, Karassana, Korona et Massako) est aujourd’hui en colère contre l’occupation de plus de 200 hectares de leurs terres ancestrales par Bakary Togola, Président de l’APCAM. Cette situation dure depuis 3 ans
Bakary Togola prétend les avoir achetés à une famille du village de Massako, famille qui n’est ni de près ni de loin propriétaire. Il a entouré la zone concernée de grillage, barrant ainsi des pistes traditionnelles qui relient les 4 villages de Marako et d’autres environnants. A préciser que les routes passant par l’espace occupé ont été purement et simplement barrées par le contesté Président de l’APCAM. Cette situation, qui ralentit, faute de voies d’accès, les échanges entre les villages, impose une sorte de blocus économique qui ne dit pas son nom sur de pauvres paysans obligés de faire des détours de plusieurs kilomètres pour aller à tel ou tel village.
L’Assemblée Nationale saisie d’une plainte pour déguerpissement
Informée de la situation par l’un de siens, originaire de la contrée, l’Honorable Bourama Tidiane Traoré, la représentation nationale, à travers le groupe parlementaire RPM, n’a pas tardé à réagir. Elle a dépêché le dimanche 20 juillet 2014 une mission sur le terrain pour s’enquérir de la véracité des faits.
La mission, conduite par l’Honorable Moussa Diarra, élu en Commune IV de Bamako, était composée de Makan Oulé Traoré, d’Aboubacar Sissoko, de Salia Togola et, bien sûr de Bourama Tidiane Traoré. Sur place, elle a échangé avec les populations avant de se rendre sur le site.
Le chef de canton de Marakodougou, Oumar Traoré, a profité de l’occasion pour remettre à ses hôtes une lettre ouverte adressée à l’Assemblée nationale. Dans cette correspondance, signée par les 5 chefs des villages concernés, Marakodougou réclame, sans autre forme de transition, le déguerpissement pur et simple du Président de l’APCAM.
«La population de Marakodougou, Commune Rurale de Ouéléssébougou, localité composée de 5 villages Traoré (Bananzolé, Marako, Karassana, Korona et Massako) est aujourd’hui en colère totale, car plus de 300 hectares de leur terre ancestrale est occupée par Bakary Togola, Président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali.
Cet état de fait continue depuis quelques années. Il prétend les avoir acheté à une famille du village de Massako qui n’est, ni de près ni de loin, propriétaire. La population de ces cinq villages demande le déguerpissement de Bakary Togola de leur terre, afin d’éviter un foyer de tension sociale dans notre localité» peut-on lire dans la lettre.
Au terme de la visite, le chef de la mission, l’Honorable Moussa Diarra, député élu en Commune IV de Bamako, n’a pas manqué de souligner sa désolation. «Je suis très stupéfait de ce que je viens de voir. Voir que c’est le lit d’une rivière qui est complètement barré, privant d’eau les populations qui sont en aval de la digue. Cela m’a choqué. Mais nous ne sommes pas venus pour trancher. Nous sommes là pour nous renseigner, pour comprendre ce qui se passe. Nous allons rendre compte et, s’il y a lieu, nous allons interpeller les ministres concernés. Car c’est ça aussi le rôle de nous députés» a déclaré le chef de la mission.
Manœuvres et contrevérités de Bakary Togola pour tenter d’étouffer le dossier
Il ne lésine plus sur les moyens pour tenter d’étouffer ce dossier, combien rocambolesque, depuis la dernière visite sur le terrain des élus du parti présidentiel. Le très controversé Président de l’APCAM tape aujourd’hui à toutes les portes pour faire adhérer à son ignominieuse cause des responsables et autres cadres de l’administration, en vue d’annexer les terres agricoles de pauvres paysans.
En début de semaine, il a asséné des contrevérités à un cadre du parti présidentiel, selon lesquelles il y avait des gens armés de fusils de chasse sur le site litigieux de son champ le jour de la visite des députés, et que certains auraient même tiré en l’air.
L’honnêteté voudrait plutôt qu’il reconnaisse avoir réquisitionné la Gendarmerie de Ouéléssébougou, que des villageois ont vu arriver dans son champ dans une Land Cruiser à plaque rouge. Cette Brigade bénéficiait-elle dans cette démarche d’un ordre de sa hiérarchie? Des cadres du parti présidentiel seraient aujourd’hui mis à contribution pour tenter de faire échec à la détermination des villageois.
Ce comportement qui n’a rien d’étonnant prouve que Bakary Togola, acculé, cherche à se mettre sous la protection du RPM dans cette affaire, pour se mettre à l’abri de certains faits qu’on lui reproche. L’homme, qui ne jouit plus de beaucoup de crédibilité, avait utilisé les mêmes pratiques pour bénéficier des largesses du défunt régime d’ATT.
Les élus ADEMA de Kati se trompent de combat
En décidant de s’aligner sur Bakary Togola dans cette affaire, les députés Tiassé Coulibaly et Seydou Coulibaly, élus sous les couleurs de l’ADEMA/PASJ à Kati, donnent raison à leurs détracteurs, ceux qui ont soutenu au moment des législatives qu’ils ne méritaient pas de siéger à l’Assemblée nationale.
Sinon, comment comprendre que des natifs de la circonscription, de surcroit des paysans, élus par des paysans pour défendre leur cause, puissent se comporter de la sorte? Leur gestion (sur laquelle nous reviendrons) dans les instances des organisations professionnelles des paysans est-elle passée par là ? Dans tous les cas, ce positionnement inadmissible risque de coûter cher à leur parti lors des prochaines élections communales.
Yaya Samaké
Il y’a toujours de l’incompréhension et de la mauvaise fois dans cette histoire le député approximatif Bourama Tidiane Traore élue accidentellement pour défaut de candidats dans la région est simplement un pyromane qui freine le développement de sa région. La terre appartient à l’état depuis la création de titres. Bourama et consorts sont perdus dans les revendications: le marigot,la digue,le sentier.
Le cas de ce Monsieur mérite d’être élucidé, cette affaire de terre dans la commune de Ouelessebougou n’est pas la dernière. Il y a plusieurs autres cas à travers le pays.
Donner la terre a ceux qui peuvent l’exploiter, c’est tout, sinon les terres appartiennent a nos ancetres, du n’importe quoi.
Un togolakèni qui vole les Traoré…c’est dans sa gène ! faut pas l’en vouloir ! 😀
C’est pour dire qu’à travers le “sinankougna” on peut régler cette affaire très facilement tout en s’amusant…
Ne perdons pas de vu nos repères !
la bonne humeur du sinankougna peut faire des miracles. Nos ancêtres ont mis cela dans nos gènes, c’est vrai que pour certains cela a besoin d’être stimulé. 😉
Avec le ministre de la justice ou du moins tout ce gouvernement, je suis confiant que cette terre sera restituée aux paysans.
je crois au changement au Mali, c’est meme amorcé.
Courage, freres Paysans.
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