Les associations des victimes du foncier ont organisé ce mardi une marche allant de la Bourse du Travail à la Cité Administrative où elles ont remis leurs doléances au chef du Gouvernement.
Des centaines de personnes de tout âge et tout sexe sont descendus, hier, dans la rue pour battre le pavé. Certains pour manifester leur colère contre la spoliation de leurs terrains à usage d’habitation. D’autres, par solidarité avec les victimes. Venus du district de Bamako mais aussi de l’intérieur du pays, les marcheurs ont manifesté leur raz le bol aux plus hautes autorités. Sur les banderoles on pouvait lire : « 700 familles spoliées à Bougou », « Gouana : la population demande l’annulation de l’arrêté n’° 0071/ GRK du 03 – 08 – 2007 affectant 60 ha aux agences immobilières ».
Selon le représentant de L’ UACDDDD (Union des Associations et des Coordinations d’Associations pour le Développement et la Défensedes Droits des Démunis, dans les villages de San, les populations sont doublement victimes : victimes des prédateurs fonciers, victimes de l’arbitraire des autorités locales : « les citoyens sont spoliés de leurs terres, et roués de coups par les forces de l’ordre, quand ils osent lever le ton. A Moan, village du cercle de San, le maire Siriki Traoré soutenu par le sous-préfet et le préfet a fait emprisonner 27 paysans. Depuis le 25 juillet 2011, ils croupissent en prison ».
Cette manifestation de colère intervient deux semaines seulement après la décision du ministre du Logement, des Affaires foncières et du l’Urbanisme M. Yacouba Diallo de suspendre les attributions de parcelles jusqu’à nouvel ordre. Le foncier, faut – il le rappeler, si l’on n’y prend garde est en passe de devenir une bombe à retardement. Les “Maliens d’en bas“ dont les ancêtres ont possédé les terres par les procédés traditionnels de feu, de hache y sont chassés aujourd’hui. Les prédateurs fonciers au premier rang desquels les élus communaux profitent de leur ignorance des textes pour s’approprier leur terre.
Mamadou Togola