Le ministère de l’Equipement, des transports, du logement et de l’urbanisme, Mamadou Coulibaly, était le lundi 11 juin à la Direction nationale des domaines et du cadastre (DNDC) où il a rencontré les responsables des structures chargées de la gestion domaniale et foncière. Il s’agit en plus de la DNDC, de l’IGM, du PAFOC, de la CECCAB et de l’ACI dont les responsables ont soulevé les difficultés qu’ils rencontrent. Le ministre a exprimé sa ferme volonté d’assainir la gestion domaniale et foncière, chose indispensable pour assurer la sécurité foncière. Pour Mamadou Coulibaly ” nous ne devons plus accepter ni tolérer certaines erreurs évitables comme le double TF sur la même parcelle “.
La gestion foncière et domaniale a été l’un des secteurs où le Mali a eu trop de difficultés à maitriser ces dernières années avec une augmentation fulgurante de la spéculation foncière impliquant tant les services techniques de l’Etat, les collectivités et des particuliers.
Le nouveau ministre veut moraliser la gestion domaniale et foncière. Mamadou Coulibaly d’indiquer avec force que “cette moralisation est indispensable. Il faut redresser la situation, tout le monde à fauter dans ce domaine. Aujourd’hui nous devons donner la confiance en assainissant le secteur. L’assainissement de la gestion foncière est la condition sine qua non à la sécurité foncière “.
Pour réussir cet assainissement, il est impératif de mettre un terme à certaines pratiques. “Nous ne devons plus tolérer certaines pratiques, certaines erreurs qu’on peut éviter, notamment l’existence de deux Titres fonciers sur la même parcelle. Que les chefs de service prennent des dispositions nécessaires pour que les dossiers traités puissent l’être dans la plus grande rigueur en évitant la légèreté ” a ajouté le ministre.
L’une des solutions pour assurer une gestion saine du foncier est le cadastre. C’est pourquoi, Mamadou Coulibaly a laissé entendre qu’il faut opérationnaliser le schéma directeur du cadastre qui n’existe pour le moment que dans les textes. “Sans cadastre opérationnel, il n’y a pas de bonne gestion foncière” a-t-il poursuivi.
L’engagement du ministre a assainir la gestion foncière va enlever une sérieuse épine dans les pied de la DNDC dont le Directeur général Abdoulaye Imrane avait auparavant souligner certaines difficultés rencontrés dont celle du foncier. Aussi, la DNDC fait face à une pléthore d’effectif, au refus de certains agents mutés de regagner leur poste et la vétusté des locaux.
Au niveau de L’Institut Géographique du Mali (IGM) les préoccupations sont relatives à la destruction des points géo-déogiques, la difficulté de tirage des cartes, l’insuffisance de ressources avec le gèle du BSI. Cette dernière difficulté est rencontrée également au niveau du Projet de gestion du patrimoine foncier communal (PAFOC) de la Cellule chargée de la confection du cadastre du district de Bamako et environs (CECCAB). Quant à l’Agence de cession immobilière (ACI) son PDG, Youssouf Guindo, dira que sa structure souffre d’une baisse cruciale d’achat de parcelles depuis le coup d’Etat du 22 mars, entrainant une baisse des recettes tant pour la société que pour l’Etat. En effet, ce service reçoit les terrains à travers la DNDC, les aménage pour y apporter de la valeur ajoutée et reverse des ressources à l’Etat.
Il a regretté le fait que les terrains se font rares à Bamako accentué par la concurrence des sociétés immobilières. Autres souci de l’ACI sont l’occupation anarchique des espaces publiques prévues dans ses différents lotissements, la difficulté d’établir les TF et l’adduction de ses parcelles en eau et l’électricité. L’un des effets négatifs de la crise que l’ACI a été l’arrêt des travaux de son hôtel 5 étoiles de 11 niveaux qui devrait être inauguré le mois de mai passé.
Le patron de l’ACI espère que la situation va se normaliser et que l’important chantier puisse être achevé à l’image du complexe commercial ultramoderne déjà inauguré au centre-ville. Un autre projet important est en gestation au niveau de l’ACI, c’est l’aménagement des berges du fleuve Niger à Bamako sur les deux rives, soit une distance cumulée de 17 kilomètres.
En tout cas, face à ces difficultés, le ministre a promis un examen approfondi, avant d’assurer que malgré la crise et le gèle du BSI, il y a des actions prioritaires qu’il faut conserver. C’est pourquoi, il a demandé aux chefs de services d’élaborer des feuilles de routes autour de ces actions primordiales pour qu’elles soient prises en compte dans la feuille de route du gouvernement de transition.
Youssouf CAMARA