Les détournements de parcelles sont de plus en plus légion au Mali et sont majoritairement dus à des décisions arbitraires. L’arbitraire, Sangin Sangaré en fait les frais dans la Commune urbaine de Kati et éprouve toutes les peines du monde à entrer dans ses droits face à une véritable mafia montée autour de ses parcelles dans la zone du centre émetteur de Kati.rn
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De nos jours, l’attribution de parcelles au Mali se fait dans l’anarchie totale et suscite de très vives contestations dues à des décisions arbitraires. Décision arbitraire, c’est ce dont Sangin Sangaré est victime. L’histoire remonte à 1994 et les faits sont éloquents.
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En congé à Bamako, Sangin Sangaré, médecin généraliste servant à Libreville au Gabon, est informé de l’expropriation de tous les lots compris dans un rayon de 500 mètres à cause de l’emprise du centre émetteur de Kati, îlot sur lequel se trouvent ses lots.
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Croyant la décision de la mairie bien fondée, M. Sangaré, toute activité cessante, adresse une demande de recasement aux autorités municipales. Cette demande est restée sans suite jusqu’en 1998, date à laquelle il se rend compte de la fausseté de l’argument du centre émetteur. Un faux-fuyant confirmé par une affirmation du maire de l’époque, Cyr Mathieu Koné. « Le changement de tutelle sur le centre émetteur a entraîné une réduction de son emprise de 500 à 50 mètres ».
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Pis, M. le maire a autorisé un des propriétaires des parcelles initiales à « réoccuper son lot ». Pour M. Sangaré, statu quo. Ce dernier exige alors que ses deux parcelles lui soient restituées, car n’étant pas du tout enclin à avaler le faux-fuyant. Hélas ! La messe était déjà dite avec des « élus municipaux mal intentionnés qui se sont arrogés d’illégitimes droits pour nous exproprier de ce que nous pensions avoir acquis par des années de dur labeur ».
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C’est dans ce contexte d’illégalité que les parcelles de cet autochtone de Kati et ancien élu municipal de la même localité ainsi que celles de centaines de propriétaires de parcelles dans la localité ont été ré-attribuées à des particuliers, notamment des militaires avec comme consigne ferme d’y « investir le plus vite possible ».
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Cacophonie et mépris des textes
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Face à la détermination de M. Sangaré, les techniciens de la mairie prétendent toujours convaincre avec l’argument qu’un « nouveau lotissement avait supplanté l’ancien plan officiel ». Cependant, il apparaît clairement que le « plan imaginaire pour n’avoir jamais été officiel » vise purement et simplement à déposséder le maximum de personnes de leurs lots, estimés à 800. Le hic : c’est que M. Sangaré n’a jusqu’à présent reçu ni lettre officielle d’expropriation ni indemnisation juste et préalable.
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Une enquête menée au service domanial et foncier siégeant dans la cour de la mairie de Kati nous a permis de nous rendre à l’évidence. Les dispositions régissant le foncier sont foulées au pied dans cette localité. Lorsque nous nous sommes présentés au service domanial et foncier munis des deux lettres d’attribution de parcelles de M. Sangaré, une dame, motivée par l’appât du gain, nous a soutiré 1000 F CFA pour pouvoir avoir accès au registre d’attribution de parcelles.
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Coup de théâtre : le vieux registre révèle que les lots n° 85 et 262 de Koko Plateau appartiennent toujours à M. Sangaré et n’ont pas été ré-attribués. « Je vous dis que les lots existent bien au nom de M. Sangaré », a insisté la dame. M. Sangaré n’arrive pas à concevoir que ses lots, attribués illégalement à d’autres personnes qui y ont même construit, soient toujours enregistrés à son nom.
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Naturellement, il a demandé au chef du service domanial de déléguer des techniciens pour lui montrer ses parcelles si elles existent réellement. Ce que ce dernier, n’a pu faire, se contentant de dire que « les parcelles existent bien ». Pour la énième fois, il a demandé à M. Sangaré de revenir un autre jour.
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De toute façon, les autorités municipales de Kati doivent revenir à de meilleurs sentiments pour gérer définitivement cet imbroglio foncier qui n’a que trop duré et désamorcer cette bombe latente. Inspirés par la persévérance de M. Sangaré, les autres lésés de la localité essaieraient de s’organiser pour réclamer leur droit acquis. Il y a de l’eau dans le gaz.
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Ogopémo Ouologuem
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(stagiaire)
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La fuite en avant du maire
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A peine fini de nous présenter que le maire de Kati, Yoro Ouologuem, nous a répondu : « Non, non, non… Je ne peux pas vous recevoir aujourd’hui… Nous sommes en session ». Le maire craint-il que la vérité soit révélée ou n’a-t-il pas préparé, pour la circonstance, des arguments convaincants ? En tout cas, son attitude est plus que suspecte et corrobore mine de rien, les flèches du morceau « Monsieur le Maire » du groupe de rap « Tata Pound » à l’endroit des maires maliens.
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O. O.
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