Kalabancoro : Abdoulaye Camara victime d’une spéculation foncière

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A Kalabancoro, Commune de Kati, Abdoulaye Camara est victime de la manipulation de spéculateurs fonciers, un problème qui a dégénéré en litige foncier. Il est opposé depuis plus d’une décennie à l’ancien procureur de Bamako, Mory Sininta. Camara, est un des compressés en 1992 de la Société SOGEMORK, aurait acheté la parcelle N°ax bix/5 de Kalabancoro appartenant à Amadou Diao, un commerçant, par personne interposée. Une autre personne du nom d’Amadou Diao aurait également cédée la même parcelle avec un titre foncier N° 3204 à Mory Sininta.

Cette histoire remonte jusqu’en 1994 où Abdoulaye Camara aurait acheté la parcelle N° ax bix/5 de Kalabancoro appartenant à Amadou Diao à travers des tiers personnes. Le propriétaire (Amadou Diao) a vendu la même parcelle à Mory Sininta. Ce dernier disposant d’un titre foncier N° 3204 sur ladite parcelle n’entend pas céder sans condition. Il ne souhaite plus répondre à qui que ce soit excepté devant les juridictions compétentes.

En cavale à cause des mauvaises manœuvres

Selon M. Camara, ladite parcelle lui a été vendue, le 27 janvier 1994 à Bamako à la somme de 600 milles F cfa par un certain Hama Haïdara, directeur d’école à Kalabancoro, avec  la complicité de Tamba Keïta, secrétaire général de la jeunesse de Kalabancoro.

c’est Tamba Keïta, le secrétaire général de la jeunesse de Kalabancoro à l’époque, qui disposait du document de la parcelle dont le titulaire est Amadou Diao. « Tamba Keïta était connu dans le quartier à Kalabancoro pour des questions d’immobilier (vente de parcelles nues ou construites). C’est ainsi qu’il disposait des papiers de la parcelle appartenant à Amadou Diao ; et Hama Haïdara me l’a vendu avec sa complicité», a-t-il expliqué.

Avant de déclarer que Tamba Keïta, en cavale, est toujours activement recherché par ses victimes depuis quelques années à cause des mauvaises manœuvres sur des questions de spéculations foncières. Cependant, il a signalé que cette affaire a déjà fait le tour de la préfecture de Kati et des tribunaux qui ont parfois montré leur incompétence à trancher l’affaire.

Pour lui, lorsque l’affaire est arrivée à la préfecture de Kati, le préfet à l’époque, un certain Sylla, s’était étonné de la manière dont Amadou Diao et Mory Sininta sont parvenus à obtenir un titre foncier de la même parcelle mais il n’a pas pu trancher et avait renvoyé le dossier devant les tribunaux qui ont montré aussi leur incompétence en la matière.

« Je ne parlerai plus de cette affaire à qui que ce soit en dehors de la justice. »

De son côté, l’ex procureur de Bamako, Mory Sininta, a été assez explicite sur le sujet : « Le titre foncier N° 3204 du cercle de Kati m’a été cédé par Amadou Diao qui était mon débiteur. Il me devait de l’argent. A la suite de cette affaire, il a préféré me vendre le terrain. J’avais hésité mais sur conseil des gens, j’ai accepté le terrain. Je suis parti quelques temps après sur ledit terrain avec un géomètre pour me donner les indications et les limites de ma parcelle qui était objet de circoncis. On a retrouvé les bornes, j’ai dis que c’est bon. Quand je suis venu pour clôturer, deux à trois mois plus tard, j’ai trouvé qu’un monsieur a construit sur ledit terrain. Mais cela ne m’a pas empêché, j’ai clôturé entièrement. Alors, j’ai dis que je ne veux pas d’histoires en matière de terrain.  Moi, j’ai un titre foncier, lui, il n’a aucun document. Alors, je lui ai fait deux propositions : lui vendre ledit terrain au prix que je veux ou il m’amène un expert immobilier pour faire l’expertise de l’investissement qu’il a fait et je lui rembourse et je paie les frais de l’expertise sans hésitation.  Il a insisté, il dit qu’il veut son terrain. J’ai dis, alors, va m’appeler là où tu veux. Un jour, à ma grande surprise, il est revenu me remettre une convocation du préfet de Kati. Arrivée à Kati, je l’ai vu accompagner par M. Fafréba Traoré, un leader politique que j’ai connu lorsqu’il était inspecteur du trésor. Ce dernier lui a dit en ces termes : c’est Sininta que tu as appelé, mais tu ne le connais pas. Moi, je le connais, c’est l’ancien procureur de Bamako. C’est un type net, il est ok. Je sais qu’il ne rentre pas dans les mensonges, c’est un homme véridique. Ce n’est pas la peine, ne compte plus sur moi car je ne peux pas le battre, je ne peux rien pour toi. Quand le préfet nous a reçus, j’ai présenté mon document qu’est le titre foncier mais M. Camara a dit qu’il avait un document mais qu’il ne savait pas où il l’avait mis et qu’il va chercher ce document. Le préfet dit : mais tu es foutu de moi. Tu appelles Sininta ici, lui est venu avec un titre foncier et toi tu n’arrives pas à présenter ton document. De toute façon, même si tu as un document délivré par nous que ce soit la lettre d’attribution ou le permis, le titre de Sininta prévaut sur tous ces documents. Donc, allez Camara et ne revient plus me voir. Si tu viens encore, je te boucle car tu ne peux pas appeler quelqu’un qui vient avec un titre foncier et toi-même n’amène aucun document. Tu me fais perdre mon temps. Deux ou trois ans plus tard, un beau jour, j’ai vu Camara ici dans mon quartier, j’ai dis Camara, tu avais disparu et il m’a répondu qu’il était  en prison où il a passé deux ans entre les cellules de la prison pour faux et usage de faux. Mais maintenant, s’il est certain que le terrain lui appartient, il n’a qu’à me convoquer devant la justice et je ne parlerai plus de cette affaire à qui que ce soit en dehors de la justice».

Moussa Dagnoko    

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