Les populations de Missabougou en commune VI sont extrêmement révoltées contre le maire de leur commune Souleymane Dagnon, lequel se livre actuellement à des pratiques illégales et contestables à tort et à travers de la commune, dont il a aujourd’hui en charge la conduite de ses destinées. Après l’affaire de Karamokola à Niamakoro en 2006, celle du dépotoir situé à quelques encablures des halles de Bamako, voici un autre imbroglio parmi tant d’autres qui fait surface cette fois-ci du côté du quartier de Missabougou, où depuis le 24 Juillet dernier des populations ont été jetées sur le pavé sans aucune forme de procèsrn
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De quoi s’agit-il ? En effet, sur une parcelle d’environ trois hectares, située entre la SEMA et le site devant abriter le futur hôpital de la commune, à quelques encablures du lieu indiqué pour la construction du troisième pont de Bamako, environ 168 familles vivaient paisiblement depuis des lustres. Elles vivaient en toute tranquillité dans la partie non lotie dudit quartier.
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Mais cette sérénité de ces pauvres populations sera troublée un beau jour par un certain Djibi Yattassaye, promoteur d’une agence immobilière, du nom de Sahel. Le richissime promoteur immobilier est venu en toute arrogance sommer les 168 chefs de familles de déguerpir les lieux sans coup férir, en se prévalent d’un titre qu’il aurait acquis depuis belle lurette des mains d’autorités compétentes. Mais monsieur Yattassaye, malgré tout son acharnement contre les chefs de familles en question et l’arrogance qui accompagnait tout cela, n’à jamais pu exhiber le titre foncier, qu’il aurait eu en bonne et dû forme.
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Face à cette situation confuse, les populations du site en question, qui se trouvaient dans une partie non lotis du quartier communément appelé « sossoribougou » c”est-à-dire les quartiers spontanés, ont fait la sourde oreille en attendant de voir clair. Dans la foulée, le promoteur du Sahel se fâche et assigne les pauvres populations en justice. Convoqué pour le 24 juillet dernier au tribunal de première instance de la commune VI, le procès n’aura pas lieu, faute de preuves palpables de la part du plaignant. Puisque la nature a horreur du vide, le procès a été reporté pour le 31 juillet (c”est-à-dire aujourd’hui), le temps pour que le richissime Yattassaye puisse fournir les preuves de la culpabilité des pauvres familles.
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Coup de théâtre, car pendant que la situation est pendante devant les juges, le même jour où le procès a été reporté, c”est-à-dire le 24 Juillet dernier, le maire Souleymane Dagnon s’est mêlé de l’affaire en envoyant des caterpillards sous grande escorte policière, démolir les constructions du site en question. Après avoir réussi son sal coup dans une effusion de sang, puisque la barbarie des policiers s’est soldée par plusieurs blessés au sein des victimes, il a ensuite procédé au morcellement de ladite parcelle, qu’il a immédiatement vendue à des offrants pour le moment inconnus.
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Mais ce qui paraît grave dans cette affaire, c’est que le maire au lieu d’être un recours pour ces populations s’est plutôt illustré comme un bourreau, puisque non seulement les jetées dans la rue, mais aussi sans même songer à les recaser. Pour les uns, le serait en train d’agir de la sorte au profit de l’agence immobilière « Sahel » qui l’aurait sérieusement mouillé la barbe. Mais pour d’autres, ce dernier loin d’être en complicité avec l’agence immobilière, serait en deal avec le gouverneur du district Ibrahim Féfé Koné qu’il aurait embobiné dans cette dérive de grande culpabilité. Les gens avancent qu’il aurait forcé la main de monsieur le gouverneur en le faisant ladite décision de démolition, cela au moment l’affaire est mise en délibéré au niveau du tribunal de première instance de ladite commune.
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Pour le moment la situation est très confuse, car on ne sait toujours pas qui de l’agence et du gouverneur est derrière le maire dans cette rocambolesque affaire, même si une source proche du gouverneur nous fait savoir que ce dernier aurait signé ladite décision de démolition sans savoir les tenants et les aboutissants. En tous les cas, c’est aux juges de dire le droit pour départager les différentes parties. Si réellement le promoteur de l’agence détient le titre foncier de la parcelle, qu’il l’exhibe en toute transparence, et si le maire est en train d’agir pour des prébendes, qu’il soit immédiatement sanctionner lourdement pour atteinte à la dignité humaine, et mettre immédiatement les victimes, qui sont actuellement dans toutes les misères du monde, dans leur droit. Une chose est qu’à même claire, c’est que ce n’est pas la première fois que ce maire agit de la sorte.
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En 2006, il avait fait déguerpir dans le sang les habitants d’un quartier de Niamakoro appelé Karamogola pour une histoire de ce genre. Un beau matin, il avait envoyé le caterpillard avec une impressionnant escorte policière pour aller évacuer ces « ordures humaines » sans aucune forme de procès. La suite on la connaît, le maire avait parait-il reçu des prébendes de la part de certains partenaires, lesquels se proposaient de construire des infrastructures scolaires sur le site en question. Le triste souvenir de cette journée de terreur reste encore vivant dans les esprits, car en du cortège de blessés et d’interpellés, le bras de fer s’était soldé l’incinération de la mairie dudit quartier par les jeunes de ladite localité, avec plusieurs documents administratifs, dont des diplômes de DEF, partis en fumée. Une chose est qu’à même sûre, c’est que comme le disent les Bambaras, nul prince ne peut s’éternisé. Tôt ou tard le maire Dagnon répondra de tous ses actes comme est en train de le faire actuellement son prédécesseur Broulaye Konaté.
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Abdoulaye Diakité
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