Que deviendront les massifs forestiers du pays, si sans arbitre et sans compensation, chacun se mettait à les exploiter en abattant les quelques arbres qui nous restent et qui ne suffisent d’ailleurs pas à stopper l’avancée du désert ? Pour mieux sensibiliser sur la gravité de la situation, le Colonel Mamadou Lamine Sissoko de la Division réglementation et contrôle de la direction était devant la presse, hier 19 mai.
Les populations à défaut de se mettre dans une logique de reboisement systématique de leurs espaces, doivent s’inscrire dans une logique de préservation des ressources forestières qui s’y trouvent. Pour aider à une bonne gestion des massifs, les autorités en charge de l’environnent doivent concilier les besoins de subsistance des populations rurales et la nécessaire protection de l’environnement.
Les dispositions légales et réglementaires doivent être comprises et respectées par les utilisateurs, et mises en œuvre et suivies par les autorités en charge de l’environnement. Ce qui explique l’Instruction Directeur national des Eaux et Forêts, le Général Biramou Sissoko, relative à la réglementation de l’exploitation et de la circulation du bois d’œuvre et du bois de service du domaine forestier de l’Etat, formulée dans la lettre circulaire n° 254/ MEADD-DNEF, explique à la presse, le Colonel Mamadou Lamine Sissoko de la Division et réglementation contrôle.
Cette circulaire rentre dans le cadre de la rationalisation de l’exploitation et de la circulation du bois d’œuvre et du bois de service du domaine forestier de l’Etat. A cet effet, il est instruit aux agents des eaux et forêts des mesures en vue d’une exploitation optimum des ressources forestières, comme les arbres. Il s’agit d’«arrêter l’exploitation du bois d’œuvre et de service dans tous les massifs forestiers sans plan d’aménagement approuvé par les autorités compétentes (article 32 et 33 de la loi 10-028) ; les études techniques et l’élaboration du plan d’aménagement peuvent être à la charge de l’Etat (domaine classé de l’Etat) ou de la personne physique ou morale de droit privé qui sollicite l’exploitation d’un massif (du domaine protégé) à travers un contrat d’exploitation ; la transformation du bois d’œuvre et de service est faite exclusivement par les unités industrielles ou artisanales autorisées par l’autorité compétente et implantées en dehors des massifs forestiers ;le coupon de transport ne peut être délivré que pour les pieds entiers de bois d’œuvre destinés aux unités de transformation et les pièces de bois de service ». Les Directeurs régionaux des eaux et forêts et du district de Bamako sont chargés chacun de l’application de cette instruction.
Pour le Colonel Mamadou Lamine Sissoko, selon cette loi à laquelle fait référence la lettre du Directeur national des Eaux et Forêts, toute exploitation dans un massif doit se faire suivant un plan d’aménagement. Pour le respect de ces dispositions, les populations devraient être mieux fixées sur le fait que ces massifs ne constituent guère une propriété, bien qu’elles sont utilisatrices et disposent à cet effet d’un droit d’usage qui s’exerce dans un cadre légal.
B . Daou