Gestion du foncier à Niono : Le Maire voudrait-il le beurre et l’argent du beurre ?

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L’essor démographique  dans la Commune urbaine de Niono, capitale du riz, est tel que l’engouement des populations pour les lots à usage d’habitation se pose en termes de pression. Une situation  surenchère qui profiterait aux plus hardis. Le maire serait-il de ceux-là ?

 

En réponse à des lettres du maire de la Commune urbaine de Niono,  le PDG de l’Office du Niger, à l’époque, Amadou Boye  COULIBALY,  donnait son accord, dans la lettre du 19 septembre 2011 à M. Moriba Coulibaly pour l’attribution d’une superficie de 56,5ha à repartir en deux lots pour non seulement la gestion des problèmes d’inondation mais aussi d’extension de la ville de Niono. Dans la même démarche, il était prévu de partager 48 ha entre le village de N’Golobala et la route goudronnée RR23. 8,5 ha de vergers situés au nord du collège ATT de Niono. A travers cette disposition, le PDG estimait être parvenu à résoudre enfin l’épineux problème de gîte pour les nombreux riziculteurs qui prenaient d’assaut la ville naguère cosmopolite de Niono. Le  principe, soit dit en passant, n’exclut pas, l’adhésion des maraîchers eux-mêmes qui, au sortir de l’opération devraient, en réparation, bénéficier  chacun d’un lopin. Selon la lettre du  gouverneur de la région de Ségou en son temps, Boureima Seiba, il a été précisé que les terrains sont octroyés par le maire après avis du Conseil de village, de fraction ou de quartier réuni à cet effet et entériné par une délibération du Conseil communal, soumis à l’approbation de la tutelle. Selon notre entendement, il apparaît clairement que cette procédure n’a pas été respectée. Car, selon un conseiller municipal, depuis la mise en place de ce bureau communal, il n’y a pas eu de session directe entre les conseillers communaux, encore moins au niveau des conseillers du village.

 

A la suite de ce litige, les maraîchers installés sur les lieux depuis 1948 ont mis en place une commission dirigée par Salif Nakanabo. En effet, cette commission avait signé un protocole d’accord de partage avec la mairie. Les parties se sont mises d’accord sur un principe portant sur un partage de 135 lots après morcellement dont 70 lots pour les maraîchers, 40 lots prenant en charge les dépenses afférentes aux travaux engagés et dont la gestion est placée sous l’égide du président de la commission et 25 lots  au compte de la  mairie pour les caniveaux. Malheureusement, ce protocole d’accord na pas été respecté par le maire et certains de ses complices tels que  Alkeidi Touré, conseiller domanial à la mairie et le 3ème adjoint au maire, Bakary Emmanuel Traoré. Ces derniers sont soupçonnés de vouloir tout spolier sans se référer nullement à la tutelle.   Ce qui expliquerait le fait que le maire ait vendu un certain nombre de lots avant même d’obtenir l’autorisation du PDG de l’Office du Niger. Selon plusieurs indiscrétions, afin de se mettre à l’abri d’éventuelles poursuites judiciaires, le maire aurait couvert plusieurs « bras longs » de lots. Ainsi, il aurait offert 10 lots à l’ancien ministre  des Affaires foncières, David Sagara,  40 à Ibrahima Doucouré, PDG de la Société Faso Djigui, 20 à l’actuel Gouverneur de Ségou entre autres. C’est fort de ce constat que les leaders politiques de la ville, après concertation, ont décidé de se faire entendre à travers un courrier adressé au Ministre de l’Administration Territoriale et un autre à celui des Affaires foncières pour dénoncer les mauvaises pratiques du maire.

 

 

Selon toute vraisemblance les transactions foncières en question devraient rapporter à ses auteurs,  maire et acolytes, la rondelette somme de 806. 400.000 F CFA. Un cas de figure qui porterait sur la vente de 831 lots dont les 30% devraient revenir à l’Etat, suivi d’une procédure de cession qui porterait sur une bande A de 192 lots  mise en vente à 2.000.000 FCFA, une bande B de 128 lots au coût de cession de 1.500.000F CFA, une troisième bande C de 128 lots à 1.000.000 FCFA et enfin une quatrième bande C de 128 lots à 800.000 FCFA. Sur les 806.400.000 FCFA, seuls 200.400.000 FCFA ont été utilisés pour la prise en charge des travaux. D’aucuns accusent déjà le maire d’avoir fait main basse sur cette manne pour financer sa campagne afin de se succéder. Face à cette situation, les autorités  administratives et politiques auraient purement et simplement demandé l’annulation des actes pris par le maire afin d’éviter un éventuel affrontement.

 

Les autorités doivent prendre cette affaire très au sérieux car la tension serait à son comble et les maraîchers restent déterminés à ne plus se laisser faire quand bien même le dossier est devant le tribunal.

A suivre !

Fraternité Africaine : A. Touré

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