L’Etat malien, constate t – on, perd toujours la face. Si justice il y avait, Me Bathily devrait jeter tant soit peu un regard sur le dossier du vieux Bazoumana Fofana désormais sur la table de toutes les Institutions du pays, des partis politiques, de la Société Civile, etc.
Il y a une dizaine de jours, des bulldozers s’étaient mis branle pour démolir des maisons dans le quartier de Souleymanebougou. Officiellement, plus de soixante (60) maisons avaient été détruites. Sur ordre, a- t – on appris, de Me Mohamed Aly Bathily, Ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières. Lui – même assuma les faits plus tard. Informations données, il s’agissait de constructions illicites parce que faites sur des terres d’autrui.
On l’a vu, les opérations de démolitions ont été suspendues à la suite des ” interventions “. Ce qui n’était pas de l’avis de nos sources qui ont vu la puissance du pouvoir dernière cette reculade. Toutefois, Me Bathily a promis et même affirmé que des poursuites judiciaires étaient désormais engagées à l’encontre des personnes indélicates. Nous osons y croire.
Bien avant, Me Bathily avait séjourné à Kalabambougou (il avait rang de Ministre de la Justice à l’époque). Face aux démolitions des maisons, son discours était différent. Puis Kati reçut à son tour la visite de notre ministre. L’opinion publique l’avait constaté, Me Bathily s’était chargé d’épingler les sociétés immobilières de la place. Il avait également été question de justice.
Récemment, il s’est rendu à Ségou. Les problèmes fonciers ont été débattus. Me Bathily a invité les uns et les autres à patienter un peu. Le temps de pouvoir éplucher les différents dossiers. A Ségou, il a aussi promis que le droit serait dit.
Et le cas Bazoumana Fofana ?
Cette question mérite une réponse. Me Bathily fut l’un des premiers à prendre connaissance de l’affaire. Pour rappel, Bazoumana Fofana est un opérateur économique malien qui avait mis ses moyens à la disposition de l’Office du Niger. Dans le contrat, lui fournissait du riz à l’Office, à ses quatre usines, et ces dernières le décortiquaient pour lui.
C’était les années 96. Pour parvenir à ses fins, Bazoumana avait placé auprès d’une banque son titre foncier N°11247 en guise de garantie de financement en traites avalisées. Tout marchait à merveille entre les parties jusqu’à ce que l’Office fut dans l’incapacité d’honorer ses engagements. Il n’en fallait pas plus pour que des esprits malins rentrent dans la danse.
La banque fut amenée à rompre unilatéralement le partenariat avec Bazoumana. Son titre foncier fut marchandé devant les tribunaux, bradé à vil prix. Dans tout cela, il se trouvait que l’avocat de la banque, Me Abdoulaye Garba Tapo, avait des visées sur ledit titre. D’autres prétendants comme Cheick Sadibou Cissé, Me Mountaga Tall, sautèrent sur l’occasion. Cheick Sadibou est ainsi parvenu à s’octroyer le titre à vil prix.
Immédiatement, le titre fut revendu à Babou Yara qui l’hypothéqua pour pouvoir obtenir plus du milliard de F CFA.
De graves violations de la loi ont émaillé toute la procédure de mise aux enchères.
Croyant en la justice de son pays, Bazoumana tenta de réparer les dégâts. Depuis plus de dix ans, il tape à toutes les portes.
L’arrivée au pouvoir de M. Ibrahim Boubacar Keïta lui avait donné un réel espoir de justice. Il pensait que les hommes et femmes du nouveau pouvoir étaient imbus d’équité, de justice. Leurs premiers discours l’avaient convaincu Me Mohamed Aly Bathily, en premier lieu, promettait de mettre fin aux spéculations foncières. Il avait nommément cité des gens comme Babou Yara et bien d’autres. Ce qui avait conduit le vieux Fofana à l’approcher d’ailleurs. Très confiant, Bazoumana est allé remettre tout son dossier à Me Bathily et à son cabinet.
Le ministre Bathily promit monts et merveilles. Son cabinet a tout de même fait son travail.
Mais, au lieu de s’assumer et d’assumer ses responsabilité, le Ministre commença par changer d’attitude vis – vis de Bazoumana Ordre fut instruit de ne plus le recevoir au cabinet. ” Il m’a raccroché de téléphone au nez, ” confie aujourd’hui Bazoumana Fofana.
C’est pourtant simple…
Bazoumana ne demande à Me Bathily ni pouvoir, ni annulation de l’arrêt qui a bradé son titre. Il réclame seulement l’annulation du transfert fait frauduleusement sur son titre.
Le meilleur service que Me Bathily pourrait rendre aujourd’hui, c’est de rétablir le vieux Fofana dans ses droits. Il n’est pas censé l’ignorer. Même le Président de la République, M. Ibrahima Boubacar Keïta, sait qu’il faudrait de la justice dans notre pays. Et que le cas Bazoumana Fofana n’avait que trop duré.
- Koné