Désormais les spéculateurs fonciers doivent changer de fusil d’épaule pour gagner leur vie. Le nouveau ministre en charge du Logement, Mamadou Coulibaly, ne cache pas sa ferme volonté d’assainir la gestion domaniale et foncière.
Dans le cadre de sa visite dans les locaux des structures chargées de la gestion domaniale et foncière, le ministre de l’Equipement, des transports, du logement et de l’urbanisme a laissé entendre que la sécurité foncière sera indispensable dans la gestion foncière. C’était le lundi 11 juin à la Direction nationale des domaines et du cadastre (DNDC).
Au cour de cette rencontre, les responsables de l’Institut Géographique du Mali (IGM), du Projet de gestion du patrimoine foncier communal (PAFOC) de la Cellule chargée de la confection du cadastre du District de Bamako et environs (CECCAB) et de l’ACI ont fait état au ministre des difficultés qu’ils rencontrent. S’il ya une bombe à retardement au Mali, c’est bien la mauvaise gestion foncière et domaniale. Il ne se passe pas un jour où des citoyens ne se retrouvent devant le juge pour une affaire foncière. Il arrive parfois que des localités s’affrontent pour un litige foncier.
Tout le monde a fauté…
Conscient du danger, le gouvernement malien a organisé les états généraux sur le foncier en 2009, qui ont regroupé tous les acteurs intervenant dans le domaine foncier. Il faut une moralisation de la gestion domaniale et foncière a estimé le nouveau ministre. «Cette moralisation est indispensable. Il faut redresser la situation, tout le monde a fauté dans ce domaine. Aujourd’hui, nous devons assainir le secteur, condition sine qua non à la sécurité foncière » a dit Mamadou Coulibaly. Pour lui, il n’est plus tolérable ou acceptable qu’il y ait deux titres fonciers sur la même parcelle. « Nous ne devons plus tolérer certaines pratiques, certaines erreurs qu’on peut éviter, notamment l’existence de deux Titres fonciers sur la même parcelle. Que les chefs de service prennent des dispositions nécessaires pour que les dossiers traités puissent l’être dans la plus grande rigueur en évitant la légèreté » a ajouté le ministre. Et Mamadou Coulibaly de demander au Directeur des domaines et du cadastre d’opérationnaliser le schéma directeur du cadastre qui n’existe pour le moment que dans les textes. « Sans cadastre opérationnel, il n’y a pas de bonne gestion foncière » a t-il indiqué. Aux yeux du Directeur général, Abdoulaye Imrane, la ferme volonté du ministre aidera beaucoup dans l’assainissement de la gestion foncière. Il a ensuite évoqué certaines difficultés rencontrées dont celles du foncier. Ainsi, la DNDC fait face à une pléthore d’effectifs dûe au refus de certains agents mutés de regagner leurs postes. Il y a aussi la vétusté des locaux. Dans les autres structures comme l’Institut Géographique du Mali (IGM), on peut noter la difficulté de tirage des cartes, l’insuffisance de ressources avec le gel du BSI. Des difficultés de fonctionnement ont été signalées au niveau du Projet de gestion du patrimoine foncier communal (PAFOC) de la Cellule chargée de la confection du cadastre du District de Bamako et environs (CECCAB). Quant à l’Agence de cession immobilière (ACI), le PDG, Youssouf Guindo, a souligné que sa structure souffre d’une baisse cruciale d’achat de parcelles depuis le coup d’Etat du 22 mars, entrainant une baisse des recettes tant pour la société que pour l’Etat. « L’Hôtel les tours jumelles en chantier connait une suspension des travaux » a expliqué le PDG de l’ACI. Le ministre Mamadou Coulibaly a rassuré que la gestion domaniale sera résolue par la ferme volonté et l’engagement de tous.
Par Modibo L. Fofana
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