L’association des bénéficiaires des parcelles de Faladiè Est, a tenu un point de presse pour dénoncer le flou qui plane sur le sort de leurs parcelles. Ce sont plus de 3.000 familles vivant sous la menace de déguerpissement par les autorités administratives. «Ce micmac est occasionné par le gouvernement sur les limites de la zone aéroportuaire dans le but de spolier les propriétaires pour les vendre aux plus nantis». Le point de presse était animé par Tidiani Tangara, porte-parole des bénéficiaires.
Dans le but de tirer au clair les choses, le porte-parole du comité de défense des déguerpis, Tidiani Tangara, a mené des enquêtes au Mali et au Sénégal auprès de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et Madagascar (ASECNA). Les résultats de ses recherches lui ont permis de s’exprimer devant ses confrères journalistes avec des preuves mettant à nu la mauvaise foi des autorités maliennes.
Selon Tidiani Tangara, c’est en 1995 que le gouverneur du District de Bamako, Karamoko Niaré, a fait déguerpir les habitants de la zone aéroportuaire sur une superficie de 8720 hectares, suite à un décret pris en conseil des ministres. «L’ASECNA a fait savoir que l’espace était trop grand pour elle. Elle a donc demandé que lui soit réservé un espace de 6 km carrés. Elle a ensuite clôturé les 4 km carrés», explique M. Tangara.
En 1999, poursuit Tidiani Tangara, précisément le 15 septembre, un deuxième décret 1999-252 a été signé pour réduire les dimensions de la zone aéroportuaire, de 8720 à 7194 hectares, avec des cordonnées GPS définies. «Ce deuxième décret modifiant le premier mettait l’espace Faladiè Est hors de la zone aéroportuaire. L’Etat devait donner une vocation à l’espace devenu ex-zone de l’aéroport. Les personnes qui occupaient les lieux ont continué à cultiver leurs parcelles. Quand les populations ont compris que leurs terres n’étaient plus concernées, elles sont allées demander au maire du District pour qu’elles soient morcelées. Celui-ci a fait des papiers pour ceux qui avaient des titres fonciers», a détaillé M. Tangara.
«Cependant, les autres occupants, qui n’avaient pas de titres fonciers, sont restés sans suite et l’Etat ne s’est pas prononcé sur leur sort. Il y a deux ans de cela que des ministres font croire que les occupants sont sur une zone interdite de construction d’habitat. Parce qu’elle fait partie de la zone aéroportuaire. Pendant ce temps, ces mêmes parcelles sont en train d’être vendues ou distribuées par l’Etat aux plus nantis. La réalité est telle que l’espace est convoité de par sa proximité et sa valeur…», dénonce le porte-parole Tidiani Tangara.
Gabriel TIENOU