Le président de la République l’a dit lui même. Le problème foncier est l’un des maux auxquels il n’a pu trouver de solutions. Aujourd’hui, face à la lenteur de la résolution de leur problème, l’Association des Propriétaires de Parcelles et de Concessions de N’Tabacoro (APPCRN) ne sait plus à quel saint se vouer, et envisage une grande marche qui rentrera sans doute dans l’histoire du Mali. La marche pour l’égalité.
Ce problème foncier, faut-il le rappeler, dure depuis trois ans. En effet, Le gouvernement du Mali, dans sa politique de construction, avait pris le 4 mai 2009 un décret déclarant d’utilité publique de 350 hectares dans la zone de N’Tabacoro. Or, il se trouve que toutes ses zones avaient déjà été vendues, et certaines personnes détenaient les titres fonciers des lieux. Malgré plusieurs tentatives pour être dans leur droit, ils ont toujours été confrontés par un bloc de l’Etat qui a fauté dans plusieurs dimensions. D’abord, l’Etat a reconnu l’existence des titres fonciers que certains des expropriés disposent. Aussi, l’Etat devrait aussi procéder à un recensement et publication de la liste de tous les propriétaires au niveau de la mairie, avant de poser tout acte de démolition, d’expropriation ou de construction. Mais cette étape a été brulée. L’avocat de l’association Maitre AT. Diarra a attaqué le décret en vain mais il s’est retrouvé également face à une justice malienne qui tarde à prendre son envol. L’association est aujourd’hui décidée à aller jusqu’au bout. Lors de l’assemblée générale, les tensions ont monté et certains étaient même prêts à marcher pacifiquement pour manifester leur mécontentement face à la situation. Et pour cela, ils étaient prêts à affronter les forces de l’ordre qui s’y opposeraient. L’APPCRN veut une indemnisation comme cela se doit, et dit par le code domanial, l’arrêt immédiat des travaux dans les zones qui ne sont pas encore construites. L’article 225 du code domanial dit ceci : « l’expropriation pour cause d’utilité publique s’opère par autorité de justice. Nul ne peut être exproprié si ce n’est pour cause d’utilité publique et moyennant une juste et préalable indemnité ».
Aujourd’hui, non seulement l’Etat n’a pas respecté la procédure mais aussi il se moque des pauvres. Cela avec la construction sur la deuxième zone de NTabacoro, dans le cadre de l’extension d’ATTbougou, devant abriter les nouveaux sites. Cela en dépit des différentes négociations enclenchées entre l’administration territoriale et les expropriés de cette zone, pour l’indemnisation des victimes de N’Tabacoro
Les propriétaires de terre de N’Tabacoro se voient depuis un certains temps à la destruction de leurs arbres, certains arbres fruitiers par des bulldozers, sous haute protection policière. Un acte décrié par l’Association des Propriétaires de Parcelles et de Concessions Rurales de N’Tabacoro(APPCRN), le jeudi 07 juillet 11, lors de leur traditionnelle Assemblée Générale, à N’Tabacoro. Pour l’occasion, le Secrétaire Général de l’APPCRN était entouré de ses proches collaborateurs, notamment, Massa KONE, de l’association-mère l’UNION, Mahamadou Konaté de Diatoula extension et plusieurs nouvelles personnes dont certaines venues de l’étranger dans la danse. Toutes prêtes à lutter contre vents et marrées pour rentrer dans leur droit. « Nous avons en face de nous un Etat que n’entend que le langage de la violence. C’est parce que nous avons été jusque là pacifique dans notre lutte, que tous ces logements ont été construits sur nos parcelles », a souligné un vieux responsable de l’association. Il se dit cependant déçu par l’Etat malien qu’à son âge on parle de violence. Ainsi, sur les banderoles on pouvait lire ‘’les logements sociaux ne sont pas d’utilité publique, la population locale s’oppose ou ‘’ l’Etat piétine la loi.
Massa KONE secrétaire général adjoint de l’UNION qui est l’association mère de l’APPCRN a fait la conception du problème de N’Tabacoro. Selon lui différentes rencontres ont été faites entre l’UNION et les différents ministères concernés. Au sortir de cela, une commission a même été mise en place. La commission de Bamako et de Koulikoro. Selon Massa, le gouverneur de Koulikoro et le Secrétaire Général du Ministre du Logement et des Affaires Foncières disent ne pas être au courant de la présence des machines sur les lieux.
L’APPCRN pense que rien ne l’arrêtera maintenant elle est décidée à aller jusqu’au bout de sa lutte. L’organisation d’une grande marche passera d’abord par une rencontre pour statuer sur cette marche. La lutte va être longue… voir très longue. Et nous utiliserons tous les moyens que nous disposons, même la violence pour obtenir nos droits, A martelé un participant.
A suivre
A. D