Au nom des familles Niaré de N’Gomi, les descendants de Titi Niaré, nous avons rencontré Zoumana Niaré et Dogoné Niaré à N’Gomi. Ils ont été mandatés par les familles Niaré de N’Gomi, propriétaires de parcelles à Kati. Un site qu’ils appellent Bainkélé, du nom de leur aïeul, premier habitant de la zone en conflit bien avant l’arrivée des colons. Banikélé ou Bani Kélé est un vaste espace appartenant aux Niaré. Cet espace fait l’objet d’accaparement de toutes sortes de la part des spéculateurs fonciers qui, très souvent, ne passent même pas par la voie légale.
Selon Dogoné Niaré, ils sont à la merci de n’importe qui. «Nous disons qu’il y a la guerre au Nord du Mali, mais actuellement, il y a des guerres dans toutes les localités du Mali, parce que tous les villages et hameaux de culture, surtout dans les alentours de Bamako, sont vendus, morcelés et donnés aux riches. Nous, les pauvres, comment on va faire pour nourrir nos familles, quand les seuls espaces de culture que nous avons sont vendus. On n’a pas de moyens. Si on en avait, on ne serait pas restés les bras croisés. Il y a beaucoup de gens, comme nous, partout au Mali. C’est une guerre cachée au Mali», a-t-il lancé.
Dogoné Niaré nous a présenté son neveu Zoumana Niaré qui détient une procuration pour parler au nom de la famille partout, en ce qui concerne les parcelles des Niaré de N’Gomi. D’après lui, l’affaire pour laquelle il nous a appelé est simple, mais elle est compliquée à cause des spéculateurs, des géomètres et des agents de la Sema-Sa qui veulent coûte que coûte créer des problèmes là où il n’y a pas. «La station de l’Ortm doit être construite à Kati, le titre de cette parcelle porte le numéro 14632 TF. Le titre foncier de l’Ortm fait 17 hectares 85 are 82 Ca. 8 hectares de ce titre ont été morcelés en logements et il reste 9 hectares pour la construction de la station Ortm. Ce titre de l’Ortm a été créé sur notre terre, parce que la parcelle en question appartient à une famille Niaré qui a gagné un procès contre l’Etat», nous explique Zoumana Niaré.
À l’en croire, un autre titre foncier est contigu à celui de l’Ortm. Sa superficie est de 1 hectare 00 are 34 Ca. Il appartient à la Coopération Mali-Turquie. C’est du moins ce qu’on peut lire sur la plaque devant ce titre foncier contigu à celui de l’Ortm. Selon les explications de Zoumana Niaré, il se trouve qu’après ces deux titres fonciers, la Sema-Sa et d’autres spéculateurs fonciers, avec la bénédiction des géomètres et experts en foncier, viennent de créer deux nouveaux autres titres fonciers, faisant croire que ces titres fonciers nouvellement créés sont les prolongements du titre de l’Ortm, le N°14632, alors qu’il y a le titre foncier de la coopération Mali-Turquie entre ces nouveaux et celui de l’Ortm.
Le faux rapport du CARPOL
Avec l’ancien CARPOL, devenu actuellement la Division du cadastre et de la propriété foncière, et sur la base de ses informations, les Niaré se rendent compte de l’existence d’un faux rapport produit en 2015. Dans lequel il est mentionné que le titre foncier de la Coopération Mali-Turquie appartient à l’Etat. Mais la Sema-Sa et les spéculateurs se sont «débrouillés» pour prouver que l’espace en question aurait été érigé en titre foncier en 2006. Alors que les documents disent qu’à part le titre foncier 14632 de l’Ortm, il n’y a aucun prolongement. «Comment peut-on parler de reliquat des 14632 de l’Ortm ? C’est du mensonge. Ils pensent que c’est une natte qu’on déroule et qu’on coupe quand on veut pour donner à des gens. Nous avons compris la démarche de la Sema-Sa qui se prévalait être le propriétaire de ces parcelles, mais c’était sur du faux et du mensonge. Ce n’est pas un reliquat, même si c’était le cas, le titre de l’Ortm ne devrait pas être donné ou partagé entre des particuliers. Comment une attribution est-elle possible sur le titre de l’Etat ? Nous, les Niaré, on sait que le titre incriminé n’est pas celui de l’Ortm dont on connaît les limites. Il suffit de prendre la carte, disons le plan, pour tout comprendre», nous a dit Zoumana Niaré. Selon lui, c’est quand les familles Niaré ont fait une assignation en sommant la Sema-Sa de quitter les lieux, que cette société est venue présenter le titre foncier de 2006, alors que le rapport 2015 CARPOL dénie toute propriété de ce lieu à la Sema-Sa. À l’époque, la Sema-Sa, en se basant sur un faux rapport, avait même menacé les Niaré.
En plus de tout cela, sur le même prolongement au bord de la route de Kati, un autre site a été créé par la Sema-Sa, plus loin, jusqu’au bout. Les spéculateurs, les experts en foncier et les agents de la Sema-Sa soutiennent que ce deuxième titre aussi est le prolongement du titre-mère, c’est-à-dire le titre foncier 14632 de l’Ortm. Sauf qu’ici, la parcelle a été achetée par Mohamed Ben Baba Niangadou, qui l’a vendue à un certain Souleymane Konaté, l’un des beaux-frères d’IBK. Le travail a été fait par Topo Folona qui dit dans un autre rapport que ça appartient à Mohamed Ben Baba Niangadou et que c’est un titre créé en 2006.
Les descendants de Titi Niaré vont se battre jusqu’au bout
«Les différents propriétaires des faux titres fonciers doivent chercher leurs parcelles ailleurs parce que ce n’est pas le prolongement du titre foncier 14 632. C’est la Sema-Sa et les faux experts, en complicité avec des géomètres corrompus, qui leur ont menti. Imagine la distance entre la parcelle qui appartient actuellement à Souleymane Konaté, qui est de plus de 800 m, ça c’est le côté bord de la route, mais comment ça peut être le même titre ou son prolongement ?» s’interroge Zoumana Niaré, très en colère. Alors que la longueur du titre foncier de l’Ortm, c’est-à-dire le titre 14 632, est de 622 m.
Les Niaré se demandent comment plus de 800 m peuvent ressortir de 622 m. Le hic, c’est que tout cela se fait à l’insu des propriétaires coutumiers des parcelles. Ils ne sont même pas informés ; pis, on les chasse en cette période hivernale des lieux. Et dire que c’est le beau-frère du président de la République du Mali qui est à la base de cette spéculation, cela fait très mal aux Niaré, descendants de Titi Niaré. «Nous n’allons pas nous asseoir et croiser les bras. Nous n’allons jamais accepter cette situation, parce que tout cela est du mensonge. Les Niaré vont se battre jusqu’au bout. On va rencontrer le ministre Mohamed Aly Bathily et les parcelles seront récupérées ou elles seront récupérées autrement», a conclu Zoumana Niaré, en larmes devant toutes les familles Niaré de N’Gomi.
Békaye DEMBELE
😆 😆 😆
Quand on sème le vent, on récolte la tempête.
Les ministère des domaine devant ses cadeaux offert aux vrais spéculateurs paysans.
Tout le monde doit se réveiller contre les voleurs de parcelles des pauvres rien ne peut arrêter un peuple décidé ces trafiquants des terres n’ont en complicité avec les hommes politiques
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