En violation flagrante du plan d’aménagement approuvé par l’administration, plusieurs équipements collectifs de Samanko 2 ont été vendus. Le 20 avril, l’association pour le développement de ce village de la commune rurale du Mandé a profité d’une conférence de presse pour solliciter l’implication des plus hautes autorités afin de restituer ces espaces tombés entre les mains de prédateurs fonciers.
Selon Alassane Diakité, le secrétaire général de l’association, il ne reste que peu de chose des espaces publics prévus dans le plan d’aménagement de Samanko 2. «Nous avons constaté que les espaces publics qui étaient marqués par des plaques administratives ont été morcelés et vendus à des particuliers. Pour en savoir davantage, nous avons écrit au service d’urbanisme de Kati », a-t-il déclaré.
Les spécialistes de l’urbanisme ont confirmé les criantes de l’association dont les membres ont suivi les enquêteurs sur le terrain afin de constater de visu le niveau de la violation des règles. Les espaces publics qui n’ont pas fait l’objet de morcellement ne représentent plus qu’un petit nombre de parcelles dont la mise à l’abri est l’un des défis de l’association.
Invité par l’association, Bernard Dakou, ancien adjoint à l’ex-maire Mamourou Keïta, a affirmé avoir combattu seul pour la restitution des équipements collectifs du plan approuvé. « Tout le monde doit aider l’association. L’importance des équipements collectifs est grande dans le développement de la commune. Le premier équipement menacé est l’auto-gare qui est juste à côté ; nous avons constaté que l’auto-gare et le parking ont été occupés illicitement », a-t-il expliqué.
Pour Bernard, il est impossible à qui que ce soit de vendre un espace désigné comme équipement collectif sans modifier la vocation de l’espace. Hors, c’est justement la vocation du plan approuvé de Samanko 2 qui n’a pas été changé. C’est pourquoi les membres de l’association estiment que celui qui a vendu les espaces décriés n’a pas pu agir sans l’implication d’un complice au sein de la préfecture de Kati dont dépend le village de Samanko 2.
Selon le plan approuvé, il y a deux auto-gares prévues pour désengorger la ville de Bamako mais ces endroits ont été vendus. La nouvelle de la perte de ces gares a poussé Seydou Keïta, président de l’association des chauffeurs et transporteurs, à se joindre au combat de l’association pour le développement de Samanko 2. « Nous vivons de notre métier, et notre métier dépend des gares », a-t-il commenté.
Ce qui dérange le plus les défenseurs des équipements collectifs, c’est la prédation sur les cimetières qui sont sans défense. « Ils ont construit des maisons sur la plus grande partie du grand cimetière qui peut avoir la taille des grands cimetières de Bamako. Nous demandons aux autorités de clôturer rapidement ce cimetière », a réclamé Alassane Diakité.
Soumaïla T. Diarra