Aujourd’hui dans l’impasse, Mamadou Cissé dit Collo, président de l’Association des expropriés de Kabala non moins ex-Agent d’Achat de la SOTELMA à la retraite domicilié à Bamako à Bagadadji, manifeste leur colère et dénonce l’injustice dont lui et les membres ont été victimes après plus de quatre ans d’attente pour des indemnisations incertaines. Il a affirmé que certains expropriés de Kabala ont pris des prêts à la banque dans l’intention de construire, mais leur rêve a été brisé car ils ont trouvé qu’ils sont frappés par l’expropriation pour cause d’utilité publique et d’autres sont admis à la retraite. D’ailleurs la majeure partie des expropriés persistaient enfin de se soustraire des problèmes de location car les souffrances de la location à Bamako ne sont un secret pour personne.
Il faut rappeler que toutes ces victimes détiennent des titres fonciers.
Le gros problème de cette affaire foncière est le non respect de la procédure de l’expropriation pour cause d’utilité publique car le décret est sorti le 09 novembre2009 qui est le décret N09-607 /P-RM du 09 novembre 2009, mais ils n’ont reçu la notification du ministre que le 23 avril 2012, celle de l’arrêté de cessibilité du ministre du Logement, des Affaires Foncières et de l’Urbanisme, des propriétés touchées par les travaux relatifs à la cité universitaire de Kabala dans la Commune Rurale de Kalaban –Coro, cercle de Kati le. La procédure n’a pas du tout été respectée par les hautes autorités du Mali. Elles ont violé les textes.
Si la constitution du 25 février 1992 reconnait le droit de propriété et a prévu l’expropriation pour cause d’utilité publique dans son article 13 qui dispose : « le droit de propriété est garanti. Nul ne peut être exproprié que pour utilité publique et contre une juste et préalable indemnisation »a-t-il justifié ?
Les victimes de cette affaire foncière pour la plupart, des agents de la SOTELMA ne savent plus à quel saint se vouer. Leurs terrains ont été occupés à Kabala pour en faire le site de la nouvelle cité universitaire. Les victimes ont été recensées mais il ya quatre ans de cela, ils sont dans l’espoir d’être indemnisés.
Certes les terres appartiennent à l’Etat, mais les victimes doivent être recasées ou indemnisées.
Leurs espoirs s’effritent de jour en jour. Des chefs de famille font des va-et-vient entre les différents services du Ministère du Logement, des Affaires Foncières et de l’Urbanisme. Chaque fois qu’ils passent au bureau pour connaitre la suite on leur dit que le décret concernant leur cas n’est pas encore signé.
Finalement, ils expriment leur ras-le-bol et soupçonnent des magouilles dans l’affaire.
Ils sont nombreux à dire que certains cadres du service du logement les font rouler dans la farine dans le but d’organiser des manœuvres concernant leurs dossiers.
Ils seraient en train de gonfler la liste pour empocher des sous de façon illicite. Mais les expropriés n’entendent pas se faire. Ils disent être en colère contre l’injustice.
Pourtant, les plus hautes autorités de notre pays avaient fait croire qu’elles allaient lutter contre la corruption.
Dans ce contexte elles doivent s’atteler à tirer au clair cette affaire qui ne fait que s’assombrir.
Hélas, avec la construction de la cité universitaire, les citoyens restent toujours plongés dans la galère.
Le hic est que les autorités semblent ignorer leur souffrance.
Par conséquent, ils comptent faire entendre leurs voix après la reconquête des régions nord du Mali.
Bally Salif Sissoko