Ce samedi 3 juin 2021, la Plateforme des habitants de la zone dite aéroportuaire a organisé un meeting afin de faire le point de la situation. Les responsables de ladite plateforme en ont également profité pour rappeler au Premier ministre des propos tenus dans ce dossier.
S’est-il fait piéger par ses propres mots ? Aujourd’hui, le Premier ministre Dr. Choguel Kokalla Maïga est sûrement face à un dilemme qui ne dit pas son nom. Car ils sont plusieurs villages et quartiers aux environs de Bamako, soit 11 au total, à être concernés par cette affaire dite de la zone aéroportuaire. En effet, depuis le début de la démolition, en janvier dernier, c’est un véritable bras de fer qui est enclenché entre les victimes et l’ancien gouvernement. À l’époque, les membres du comité stratégique du M5-RFP, en l’occurrence l’actuel Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga, avait clarifié sa position. Telle une balle de ping-pong, l’histoire refait surface et mettra sûrement le chef du gouvernement dans un embarras de choix.
Et aujourd’hui, les victimes, regroupées au sein d’une plateforme, ne demandent qu’une chose: être dédommagées jusqu’au dernier centime.
Lors du meeting de ce samedi, les premiers mots furent ceux du représentant du chef de quartier de Niamakoro. Ce dernier a appelé toutes les victimes à l’union jusqu’à la victoire finale.
Pour sa part, Mohamed Aly Sidibé, président de la commission d’organisation, dira qu’il s’agit d’une affaire qui concerne plusieurs milliers de personnes. Selon lui, les autorités doivent faire le nécessaire afin d’éviter des fronts de mécontentement.
Oumar Konta, représentant des déguerpis de de Niamakoro, dira que le Haut conseil islamique a joué un rôle primordial comme médiateur. Et ce, grâce aux efforts de son président, Ousmane Chérif Madani Haïdara. À l’en croire, lors de la démolition de Niamakoro, en 1995, sous le président de la République Alpha Oumar Konaré, nombreuses sont les victimes qui n’ont vu la moindre couleur d’une quelconque parcelle lors du dédommagement.
Pour sa part, Sitan Kanté, porte-parole des victimes de Faladiè, dira que l’heure de vérité semble sonner pour les nouvelles autorités. « Avant que Choguel ne soit Premier ministre, il nous a clairement dit que la démolition des maisons par l’ancien gouvernement était basée sur du faux. Il nous l’a dit à plusieurs reprises et nous avons les preuves. Maintenant, la balle est dans son camp», a-t-elle martelé.
En sa qualité d’invité d’honneur lors de ce meeting, Aboubacar SidikiFomba du CNT dira que cette zone n’est pas une zone aéroportuaire ; mais une zone appelée d’utilité publique. Ce qui signifie la présence de plusieurs structures. C’est-à-dire que l’Etat a la possibilité de déclasser une partie et la revendre à qui il le veut. Il dira que c’est ce qui signifie la vente de 50 hectares à Togouna Agro-industrie, et une autre partie à la Femafoot, etc. Il dira qu’il est temps que les autorités actuelles résolvent le plus tôt possible cette énième crise. En plus du Premier ministre, le président de la transition peut aussi mettre fin au suspense et soulager les victimes, a-t-il déclaré. Aussi, M. Fomba dira qu’il a déjà introduit au CNT une procédure afin que la lumière soit faite sur les biens immobiliers de l’Etat qui ont été bradés.
Quant à BoyôKonta, porte-parole des femmes de la plateforme, l’heure n’est pas encore aux réjouissances. « Je ne peux pas applaudir Choguel. Beaucoup de politiciens nous ont longtemps trahis. J’attends d’abord pour le voir à l’œuvre. Car les promesses d’un homme politique ne valent plus grande chose dans ce pays. Choguel nous a dit à plusieurs reprises que nos maisons ont été démolies sur du faux. Donc, on l’attend », s’est-elle lamentée.
De son côté, le coordinateur général de la Plateforme des habitants de la zone dite aéroportuaire, M. Aboubacar SidikiKanta, dira que le Premier ministre a le devoir de joindre l’acte à la parole. En effet, selon M. Kanta, l’heure n’est plus à une longue attente. Car l’angoisse et le suspense n’ont que trop duré. Aussi, dira-t-il que la plateforme n’acceptera qu’une commission soit composée d’individus qui ignorent tout de la réalité de cette affaire. « Si jamais on tente de nous imposer des personnes de mauvaise foi, on se fera entendre. On n’acceptera jamais qu’en plus de la démolition de nos maisons, que d’autres viennent nous spolier», s’est-il exclamé. À l’en croire, la plateforme propose trois doléances aux nouvelles autorités du Mali pour la résolution de cette crise. Il s’agit : de dédommager les victimes; de déménager l’aéroport àSanankoroba et laisser les gens récupérer leurs parcelles; d’accélérer la procédure judiciaire contre les fautifs de cette démolition et qu’ils soient jugés à la hauteur de la situation. En d’autres termes, il dira que le Premier ministre Choguel Maïga leur a clairement dit que l’ancien régime a commis l’erreur. Donc, il est temps qu’il rectifie le tir en mettant les gens dans leurs droits, insistera-t-il.
Au tour du secrétaire général de la plateforme, M. Abdoul Salam Togola, de dire que les futurs membres de la commission n’ont plus droit à l’erreur.Et d’éviter un bras de fer. «En cas de manquement nous sommes prêts. Œil pour œil, dent pour dent », a-t-il averti.
Adama TRAORÉ
Les autorités de ce pays depuis d’indépendance n’ont géré notre cité que par laxisme, népotisme, mensonge, tricherie, trahison, injustice, impunité, favoritisme, c’est à ce titre qu’aujourd’hui, les problèmes s’accumulent et se dégradent de jour en jour. Quand une nouvelle autorité s’installe, elle fait fie des anciens problèmes et elle en créent d’autres plus difficiles et plus complexes, ainsi le nombre de problèmes devient ingérable. Aujourd’hui, nous restons certains que ce gouvernement au lieu de vider les anciens problèmes, il en créera beaucoup d’autres. Nous sommes dans un pays où les élites et les cadres ne connaissances pas l’injustice et ne la sentent pas, avec ça comment bâtir un tel pays? Car bâtir un pays se fait dans la droiture, la sincérité, l’honnêteté et la justice. Le Mali d’aujourd’hui a besoin d’hommes et de femmes honnêtes, justes, sincères et bien éduqués en famille, bien instruits et conscients du chaos malien. Sans ces qualités, ce pays ne bougera d’un iota.
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