Indignées, par l’attribution d’un espace public d’environ 1000 m² à un opérateur économique dénommé « Bissi », les populations de Magnambougou Faso –Kanu et de Sogoninko sont, désormais, sur le pied de guerre.rn
Destiné à abriter un espace vert, cet espace aurait été attribué à « Bissi », grâce à un vrai –faux dossier de recasement, introduit auprès de la Maire du District, au nom des résidents du quartier, considérés comme des déguerpis. Et qui n’en sont pas uns. Très remontées, contre le Département des Domaines de l’Etat, les populations se préparent, déjà, au pire. Chronique d’un affrontement annoncé.
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« Si nous devons laisser nos vies pour sauver cet espace, considéré comme un patrimoine de notre commune, nous le ferons ».
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Réunis, par petits groupes, les yeux rougis par la colère et la poussière, les jeunes du quartier résument, en ces termes, leur détermination à rendre à César, ce qui n’est pas à Bissi. Et un autre jeune, brandissant un bâton, d’ajouter : « Tous ceux qui ont contribué à monter cette cabale, contre notre commune, doivent désormais en répondre devant la justice. La Mairie du District, le Ministère des Domaines de l’Etat, la Mairie de la commune V…. Aucun ne sera épargné ».
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Une notabilité du quartier, haut cadre de l’Etat, ne cache pas son amertume : « Comment la Mairie du District part –elle attribuer cet espace public, propriété de notre commune, à un opérateur économique ? », s’interroge t –elle. Avant de poursuivre : « Nous allons nous mobiliser pour mettre fin à la délinquance foncière dans notre commune ».
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Mais sur le terrain, les travaux ont, d’ores et déjà, commencé. Les mécaniciens, occupant cet espace depuis plus de deux décennies, ont été sommés de quitter les lieux. Les carcasses de véhicules ont été utilisées, par l’acquéreur des lieux, pour borner les lieux. Et du coup, obliger les passants à emprunter un passage d’à peine dix mètres de large.
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Selon des témoignages concordants, Bissi, le nouvel acquéreur des lieux aurait affrété, il y a trois jours, plus d’une trentaine de manœuvres. Objectif : creuser la fondation des habitations que cet espace est censé abriter. A en croire un travailleur, rencontré sur les lieux, les consignes du « patron » sont claires : faire vite, afin de couper court à toute protestation des riverains.
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Le Ministère des Domaines, au cœur du scandale
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En réalité, le décret de cession de cette parcelle à la Mairie du District a été prise le 9 juin 1986. Ce décret, dont nous nous sommes procurés une copie, a été signée des mains du Président de la République d’alors, le général Moussa Traoré. Mais aussi, de son Ministre des Finances de l’époque : Diango Sissoko.
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L’article 4 de ce décret, pris en conseil des Ministres, stipule que : « La parcelle de terrain ainsi concédée fera l’objet de lots, qui seront transformés en titres définitifs de propriété, aux noms des bénéficiaires ».
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Vingt et un après ce décret, les vrais bénéficiaires n’y ont vu que du feu. Certains sont vivants. D’autres sont morts, laissant derrière eux, leurs ayant –droit.
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Mais aucun bénéficiaire n’a été informé de son droit de propriété sur ces lieux. Pire, aucun bénéficiaire ne dispose d’un titre de propriété sur ces lieux.
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La situation en est restée là, jusqu’à la mise en route du processus de décentralisation. Mais aussi, l’affectation de cet espace à la commune V, qui décide d’en faire un espace vert. Un projet, désormais, tombé à l’eau.
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Comment Bissi, le nouvel acquéreur de cet espace est –il arrivé à embobiner la Mairie du District, pilotée à l’époque par Iba N’Diaye ?
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Qui sont les vrais bénéficiaires de ces lots ?
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Réponses dans nos prochaines éditions. En attendant, les populations de la commune V s’apprêtent à marcher sur le Ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières.
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Affaire à suivre, donc !
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Le Mollah Omar
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