Toute la commune du Mandé pourrait entrer en ébullition si les villages sont spoliés de la réserve foncière, selon Bernard Dakouo, conseiller communal. « Comment comprendre que dans une commune où la situation foncière est déjà chaotique, l’on puisse offrir sur un plateau d’argent 282 ha sur 310 alors même que la collectivité ploie sous le poids des problèmes fonciers? Membre de la section locale de ADP Maliba, Dakouo a rencontré la presse le 21 avril pour échanger sur l’actualité de sa commune dont le bureau communal vient d’être dissout par la justice.
Le bureau communal issu de l’élection communale passée dans la commune du Mandé n’est plus légal. L’équipe mise en place gère les affaires courantes en attendant la mise en place des autorités intérimaires par le gouvernement. «Nous sommes dans l’attente de l’arrêté du ministre de l’Administration territoriale », a expliqué Bernard Dakouo.
Mais ce qui est inquiétant, selon le conseiller communal sortant, c’est la tentative de spoliation de la réserve foncière de la Commune du Mandé. Sur cette réserve de 310 hectares, un groupe de personnes que le conférencier a qualifié de « mafia » tente d’attribuer frauduleusement 282 hectares à la Commune IV du district de Bamako.
Et Dakouo d’ajouter : «Nous avons nos propres problèmes, et si l’on donne tout cela à la Commune IV qu’est qui va rester pour résoudre les problèmes fonciers de notre commune?» Pour certains habitants de la Commune du Mandé, il s’agirait de l’œuvre de « petits malins » qui essayent de faire commerce du nom de la Commune IV.
Pourtant, le district de Bamako a déjà une réserve foncière sur les terres de la Commune du Mandé depuis 2014. Le conseiller sortant est persuadé qu’il s’agit d’une arnaque, d’autant plus que la réserve octroyée en 214 mesure plus de 500 hectares. «Pourquoi la Commune IV ne va pas utiliser ces 500 hectares », s’est-il interrogé.
La réserve convoitée est à cheval sur trois villages du Mandé non encore lotis, à savoir : Samanko, Katibougou et Torokorobougou. Pour ne rien arranger à la situation, la Commune du Mandé fait déjà face à des problèmes dans des villages lotis dont Kabalabougou et Mamaribougou.
Selon Bernard Dakouo, il n’y a aucune décision administrative soutenant la requête de ceux qui veulent que la Commune du Mandé cède une partie de ses 310 ha de réserve foncière. Néanmoins, des émissaires se cachent nuitamment pour aller faire des bornages dans les villages concernés par la réserve foncière. Mieux, a estimé Bernard Dakouo, ils multiplient actuellement des contacts à Koulikoro et Kati.
Soumaila T. Diarra