Les jeunes de la commune II du district de Bamako (Bakaribougou, Zone industrielle, Sans fil…) veulent obliger leurs élus locaux à revoir leurs copies dans la gestion des parcelles de la commune. Ils accusent les autorités domaniales de bradages de terres et de morcellement illicite qui conduisent à d’inextricables litiges fonciers et à des conflits récurrents.
Aucune contrée du Mali n’est épargnée par les litiges fonciers et l’actualité judiciaire avec les nombreux contentieux illustrent bien cette situation délétère. En commune II du district de Bamako, plusieurs collectifs de jeunes s’érigent contre les bradages et l’accaparement de leurs terres. A cet effet, ils ont tenu, le 2 mars 2016, un point de presse au foyer des jeunes de Bakaribougou pour expliquer aux médias moult problèmes fonciers auxquels les 13 quartiers de la commune sont confrontés.
Oumar Samaké, le président du collectif des jeunes de Bakaribougou, ne s’est pas empêché de fustiger la posture des élus locaux de la commune qui, selon lui, bradent les espaces publics aux particuliers au détriment des ayant-droits. «Nous assistons aujourd’hui à un véritable bradage de nos espaces de rassemblements, de loisirs et de sports. Et même nos voies sont morcelées par nos responsables communaux. C’est un véritable calvaire pour les habitants de la commune», déclare Oumar Samaké.
Cela fait des années qu’un bras de fer est engagé entre les responsables communaux et les jeunes de la commune II. Les jeunes de Bakaribougou, par exemple, se battent contre ce qu’ils appellent « l’occupation anarchique de leurs portes de sortie vers la route nationale de Koulikoro ». Selon le président du collectif des jeunes de Bakaribougou, cela est inacceptable : «Nous ne sommes pas des bêtes. Ils ont obstrués nos voies qui mènent à la route principale et l’espace réservé aux jeunes pour leurs loisirs».
Issa Cissé, le président du comité des jeunes du quartier « Sans fil », déclare que ce sont tous les quartiers de la commune II qui sont confrontés à des problèmes fonciers. « Trop c’est trop ! Nous sommes fatigués. Qu’on nous laisse nos espaces de jeux, nos marchés…», explique- t-il.
Ne pouvant plus compter sur les autorités communales, les jeunes de la commune II se sont organisés. Avec l’aide de deux associations (Seko et Antorola) plusieurs plaintes ont, ainsi, été déposés au niveau de la justice. «Les mairies de la zone industrielle et de Bozola sont dans des locaux privées. Ceux pour qui nous avons voté sont devenus nos pires ennemis. La route reliant la Zone industrielle à Bakaribougou a été morcelée et vendue. Nos élus nous ont déçus. On ne va pas arrêter la lutte de sitôt», renchérit Lassiné, le président du comité des jeunes de la zone industrielle.
Madiassa Kaba Diakité