Conformément à son statut et règlements, le bureau exécutif du Collectif pour la Défense du Patrimoine Foncier de Moribabougou et N’Gabacoro a tenu sa première Assemblée Générale semestrielle, le samedi 15 Septembre 2018 au terrain des sports de l’école publique de N’Gabacoro Droit. Le but était de présenter le bilan des activités menées et de proposer le programme élaboré pour les 6 mois à venir.
Le Collectif pour la Défense du Patrimoine Foncier (CDPF) a fait mobiliser une foule immense lors de sa première assemblée ordinaire tenue le 15 septembre dernier à Droit. Parmi les grandes personnalités présentes, il y avait la Maire de la commune de N’Gabacoro Modibo Dembélé accompagné de certains de ses conseillers, le président d’honneur du CDPF Mohamed Lamine Dème, le représentant du comité syndical de l’ORTM Malamine Coulibaly ainsi que plusieurs notabilités.
Dans une allocution très sobre, le président de la section CDPF de Droit Boubacar Mallé a souhaité la bienvenue à tout le public. Puis, ChecknaHamalaSamassa et Seydou Coulibaly, respectivement secrétaire général et secrétaire chargé à la stratégie et au lobbying ont fait un compte rendu des activités menées avant de livrer le contenu du programme élaboré pour le semestre prochain.
A leurs dires, cette organisation dirigée par Ibrahima Kébé n’a jamais trainé le pas depuis son assemblée constitutive tenue le 04 mars 2018 à Moribabougou. Parmi leurs toutes premières démarches, les responsables du bureau exécutif (de 39 membres) ont vite cherché un statut juridique en obtenant un récépissé enregistré sous le numéro 042 CKTI dès avril dernier.
Par la suite, l’association a été insérée dans le journal officiel le 25 juillet 2018. Puis, ils ont adressé des correspondances pour information de création aux maires de Moribabougou et de N’Gabacoro. Sans se limiter à cela, ils ont effectué des visites de prise de contact et d’information auprès des autorités administratives, politiques, coutumières ainsi que des responsables d’organisations de la société civile et des forces de l’ordre, notamment la brigade territoriale de N’Gabacoro et le commissariat de police de Moribabougou.
Sur le plan structurel, le bureau du CDPF a procédé à la mise en place des sections de Moribabougou, N’Gabacoro, Fombabougou, Titibougou et Souleymanebougou. Pour formaliser davantage son fonctionnement, l’association a concrétisé d’autres initiatives comme l’ouverture d’un compte bancaire à la BMS SA ainsi que des accords de partenariats avec l’Etude de Maitre BaberGano et l’agence Topo Fogas tenue par des géomètres experts.
En ce qui concerne les actions menées sur le terrain, elles ont commencé par des manifestations contre l’occupation du fleuve Niger. Le CDPF a déjà organisé 6 sit-in à ce sujet. Dans sa volonté d’obtenir un arrêt des travaux, il a adressé une pétition au maire de MoribabougouDiarah Diarra qui n’a donné aucune suite.
Puis, des correspondances ont été faites pour alerter les ministères de l’Urbanisme, des Domaines de l’Etat, des Collectivités Territoriales, de l’Environnement. La même démarche a été faite auprès du Gouverneur de Koulikoro, du Préfet de Kati, des services techniques du cercle et plusieurs autres structures. Suite à une descente sur le terrain, à la demande du CDPF, des représentants de l’Autorité du Bassin du Fleuve Niger ont confirmé l’occupation effective du lit majeur du fleuve. Idem pour le rapport d’un expert géomètre.
Une des grandes batailles du CDPF a été celle menée à Titibougou surtout dans la partie appelée Souleymanebougou ACI. En effet, l’organisation a fourni beaucoup d’efforts autour du TF 8154 communément appelé terrain de Kadhafi qui est morcelé par des bandits fonciers. Non loin de là, le TF 74961 de l’ORTM aussi se trouve entre les griffes d’un vaste réseau de spéculateurs fonciers.
C’est pourquoi, le collectif a multiplié ses actions sur les deux sites avec des sit-in, des pétitions, des démarches administratives, des constats d’huissier et une marche géante. Toujours à Titibougou mais plus au nord, le CDPF s’est attaqué à l’occupation du CSCOM et d’une école fondamentale. Avec ses méthodes, il a fait plusieurs descentes sur les terrains. Parallèlement, ses équipes ont fait un repérage des rues et rivières barrées par des bandits fonciers.
Ainsi ils ont pu intervenir avec des sommations interpellatives, un constat d’huissier et deux sit-in dans le cas d’un togolais qui voulait construire une école au plein centre d’une rue à Moribabougou. En termes de sous, il faut noter que le Collectif a dépensé 1 125 000 francs Cfa au cours du semestre écoulé.
Pour les actions à venir, il prévoit une bataille judiciaire au sujet des sites occupés comme les TF de Souleymanebougou ACI, les rues barrées et tant d’autres. Il va mener d’autres tâches comme l’identification effective de toutes les places publiques des deux communes concernées, la poursuite de la mise en place des sections, une campagne de sensibilisation et un atelier de formation destiné aux conseillers municipaux et aux chefs coutumiers.
Badara ALOU