Affaire foncière : Etonnante manœuvre de spoliation d’un titre

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Tout tourne autour d’un domaine acquis en 1997 par un citoyen du nom de Bazoumane Fofana, opérateur économique de son état. Il eut le malheur de croiser sur son chemin une banque peu recommandable, la BCS. Par des subterfuges, son titre fut transféré illégalement au nom d’un certain Sadibou Cissé le 7 octobre 2002. Et le même jour, ledit titre fut vendu à Babou Yara  à 150 millions de F CFA. Dans la foulée, le fameux titre sera hypothéqué à la BIM. SA à hauteur de 1.794.895.000 F CFA. Scandaleux !

 

Le titre querellé porte le N°11247. Il était la propriété du nommé Bazoumana Fofana qui l’avait acquis en 1977. Sa situation, la Cité du Niger, faisait tout naturellement des envieux. Opérateur économique de son état, l’homme savait qu’avec un tel titre, il aurait pu avoir des garanties bancaires. Rentré du Sénégal et ayant sillonné la zone Office du Niger, il avait même un contrat finalement, il se décida à faire appel à une banque de la place pour faire  face à ses frais. On était 1995.

C’est ainsi qu’il tomba sur la Banque Commerciale pour le Sahel (BCS). Et une banque peu recommandable, serait – on tenté de dire, et où partiront tous ses déboires. En y plaçant son titre, Bazoumana espérait obtenir un financement de six cent (600) millions de F CFA. Il n’obtint que cent (100) petits millions. Notons au passage que le financement était en ” traites avalisées ” au lieu de l’espèce sonnante et trébuchante. Les affaires étant ce qu’elles sont, surtout dans notre pays, l’Office du Niger fut incapable de bien fournir à Bazoumana Fofana du riz décortiqué. Et il y eut des problèmes. D’ailleurs, l’Office devrait encore à son partenaire de l’argent.

Tout compte fait, il commença à faire face à ses engagements vis – à – vis de la BCS. Des traites d’environ treize (13) millions F CFA lui sont envoyées et seront bloquées. Que voulait-on alors faire ?

 

DES AVOCATS DANS LA DANSE

A l’époque des faits, Me Abdoulaye Garbou Tapo était le défenseur de la BCS. Me Mountaga Tall, un avocat de la place et homme politique, se rapprocha de Bazoumana pour qu’il lui vende son domaine. Ce que ce dernier refusa. Bazoumana Fofana s’est vu dire que presque tous les lots de la Cité du Niger  appartiendraient à une société constituée par Cheick Sadibou Cissé (beau – frère de Mountaga Tall), Dionké Yaranangoré dit Babou Yara, la famille Niaré, et  l’avocat Mountaga Tall.

Face donc à son refus de vendre son terrain, commença alors une série de sommations interpellatives. Tantôt, on lui reprochait 85, 150 ou 170 millions F CFA, tantôt ce sont les honoraires qui gonflaient. Avec  l’acceptation par la banque d’un règlement à l’amiable, en 1996, Bazoumana s’évertua à faire face encore à ses engagements. Il fit deux règlements en moins d’une semaine. Malgré tout, l’avocat de la banque poussa ses prétentions jusque devant le tribunal de la  commune II.

En l’absence du président, Hamèye Founé Mahalmadane “, le tribunal mit en vente le titre du pauvre citoyen. La mise fut fixée à 130 millions F CFA et curieusement Cheick Sadibou Cissé fut le seul acquéreur présent dans la salle. Il lui a suffi seulement d’y ajouter cent (100) petits mille francs pour devenir adjudicataire. Immédiatement, il vendit le titre à Babou Yara à cent cinquante (150) millions F CFA, le même jour. C’est – à – dire le 07 octobre 2002. Lui aussi, Babou Yara, se précipita rapidement à la BIM. SA pour hypothéquer ledit titre pour la somme de 1.791.895.000 F CFA.

Apparemment, les personnes, sinon les personnalités impliquées dans l’affaire sont très puissantes. Elles seraient tellement puissantes qu’il n’a toujours pas été facile à la justice de faire convenablement son travail. A commencer par Me Abdoulaye Garba Tapo, avocat de la BCS à l’époque des faits. En 2002, moment de la vente du titre, il figurait dans le gouvernement ATT.

Le premier acquéreur, Cheick Sadibou Cissé, est loin d’être un inconnu sur la scène nationale. Sous le régime ADEMA et ATT, il avait ses entrées dans les hautes sphères de l’Etat. Idem pour Babou Yara, opérateur économique dont les liens avec certains milieux politiques sont connus. On le dit très proche de l’actuel Chef de l’Etat. Quant à Me Mountaga Tall, patron du CNID, il est actuellement ministre de la République. Les uns et les autres se fichent certainement des peines de leurs concitoyens. Or, les Maliens ont de plus en plus du mal à supporter cela. Autorités du pays, votre conscience est interpellée !

  1. KONÉ

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